Après sa victoire sur Balla Bèye 2 avant-hier, Balla Gaye 2 n’a plus que les ténors de la trempe de Yékini, Tyson ou Bombardier…, dans sa ligne de mire. Le fils de Double Less, qui affirme être le roi incontesté de la banlieue, clame haut et fort que les défaites sont désormais derrière lui. Car dit-il, il est devenu mature. En ce sens, Balla Gaye 2 jure qu’il ne fera plus les erreurs commises dans le passé. Dans cette interview qu’il nous a accordée, le tombeur de Modou Lô est revenu sur ses adversaires potentiels comme Gris Bordeaux et Eumeu Sène. Et c’est pour affirmer que le moment venu, il demandera sa revanche au poulain de Tyson.
L’As : Quel sentiment vous anime au lendemain de votre victoire sur Baboye ?
Balla Gaye 2 : Un sentiment de grande fierté, car j’ai délivré tous mes fans qui se battent jour et nuit pour ma modeste personne. C’est un grand soulagement et aussi un honneur d’avoir terrassé Baboye. Mais mon choc contre Modou Lô avait plus de piquant. Car cela représentait beaucoup pour moi. Contre Balla Beye 2, il fallait le battre pour faire plaisir à mes fans. Vous n’ignorez pas que lors de ma confrontation contre Modou Lô, Balla Bèye 2 ne voulait qu’une chose : que je perde ce duel. Et c’est tout naturellement que je l’ai défié après avoir terrassé Modou Lô. Et comme je l’ai dit, c’est un immense plaisir de terrasser Balla Bèye n° 2.
Comment s’est déroulé le combat ?
Je savais que Balla Bèye allait marcher sur moi. J’ai fait exprès de reculer vers les sacs. A la reprise, j’ai refait la même action. Au troisième round, je ne pouvais rien faire car mon adversaire était un peu éloigné de moi. Ainsi, je lui ai donné un coup pour ensuite faire marche arrière afin de le pousser à me suivre. Comme je m’y attendais, il a voulu prendre ma jambe ; et je l’ai évité de justesse pour déclencher une prise. J’ai voulu le plaquer, mais très rusé, il a résisté à la charge. C’est par la suite que je lui ai imposé toute ma masse musculaire pour l’envoyer au sol.
Pourtant, d’aucuns disent que vous aviez peur de faire face à Balla Bèye 2
(Rires) Vous savez que depuis que j’ai commencé dans ce sport, c’est la seconde fois que je recule devant un adversaire. La première fois, c’était devant Tapha Guèye et la 2e fois dimanche dernier. Comme ce sont de fins techniciens, j’ai voulu reculer pour les battre. Mon encadrement m’avait dit de garder mon calme et ma sérénité pour le terrasser, car c’est un lutteur teigneux. C’est ce que j’ai fait.
Les férus de la lutte pensent que ce combat était une formalité pour vous. Qu’en pensez-vous ?
Je le pense aussi. Et le combat pouvait connaître une issue plus alléchante. Car j’estime que si j’avais fait ce que je voulais faire, c’est-à-dire prendre les choses en main, cela aurait été plus spectaculaire. Balla Bèye n°2 ne tiendrait que quelques minutes. Mais là, j’avoue que c’est un combat facile.
Avec cette victoire, vous avez lavé l’affront subi devant Baboye par votre mentor et homonyme ?
Je ne devais pas passer à côté face à Balla Bèye 2. Il a battu mon mentor et coach. De plus, il a fait match nul contre mon frère et ami Lac de Guiers 2. Avec tout cela, je devais impérativement le terrasser. J’avoue que je ne l’ai pas fait comme je voulais, mais quand même je l’ai battu. C’est l’essentiel.
Maintenant, vous êtes entré dans le cercle restreint des ténors de l’arène. Pensez-vous que vous êtes suffisamment prêt pour les affronter ?
Je suis jeune et je sais qu’il me reste une marge de progression énorme. Mais ce dont je suis sûr c’est que je suis prêt à affronter les ténors (Yékini, Tyson et Bombardier). Dans un sport de combat, plus on gagne plus on tend vers le sommet. Mais rien n’est gagné d’avance, car je sais que pour y arriver, je dois les battre tous.
Qu’est-ce que vous voulez dire en déclarant « Luy djot djotna », après votre succès sur Balla Beye 2…
(Il coupe). C’était une manière de remercier le Tout Puissant qui m’a permis d’arriver à ce stade. Et je sais ce qui attend les athlètes qui accèdent à ce niveau. Je ne veux pas m’aventurer à en dire plus. Et tout le monde peut le prendre comme il le veut, mais je m’en tiens là.
Mais les gens pensent que c’est un duel contre Yekini que vous voulez
Je l’ai déjà dit et je le redis : je m’en tiens là. Que les gens le prennent comme ils veulent, mais je ne dirai rien de plus à ce sujet.
Lequel entre Yékini, Tyson et Bombardier, voulez-vous affronter ?
Je n’ai jamais choisi un adversaire, hormis Balla Bèye 2. J’ai des gens qui s’occupent de ça. Je suis prêt à affronter toutes les personnes qui nouent le pagne.
Pourtant, dans le milieu, les gens disent que vous êtes capable de donner du fil à retordre à Yékini. Êtes-vous de cet avis ?
Je ne veux pas brûler les étapes, mais je sais en mon âme et conscience que je n’ai pas encore montré toute l’étendue de mon talent. Les gens n’ont vu qu’une infime partie de ce que je sais faire. Je promets que mes prochaines sorties seront plus alléchantes. Regardez mon palmarès : j’ai terrassé 16 athlètes, avec des prises différentes. Seul Eumeu Sene m’a battu. Mais je rends grâce à Dieu de m’avoir permis de revenir.
Justement, êtes-vous prêt pour une revanche contre Eumeu Sène ?
Chaque chose a son temps. Le moment opportun, je demanderai ma revanche. Laissez moi savourer ma victoire. Aussi, depuis sa victoire sur moi, il n’a plus gagné de combat. Au même moment, je me suis relevé avec trois victoires en autant de sorties, qui m’ont permis d’être à ce stade de la compétition. Incha Allah, je rencontrerai Eumeu Sène tôt ou tard. Il faut que les choses soient claires : je ne peux plus affronter des athlètes qui ne sont là que pour la danse. Je n’affronterai plus ce genre de lutteurs. Car ces derniers vont t’attraper mystiquement, avant de t’affronter. Heureusement que j’ai acquis une certaine expérience dans la lutte. Et cela ne m’arrivera plus jamais. Les défaites sont désormais derrière moi. Aussi, il y a des lutteurs qui, après avoir terrassé un des leurs, ont tendance à savourer ce succès pendant des années. Je crois qu’un bon compétiteur doit lutter souvent dans l’arène.
Donc, vous voulez parler de Eumeu Sène
Je ne sais pas, mais les gens sauront à qui je m’adresse.
Que pensez-vous d’un duel contre Gris Bordeaux ?
Je l’ai dit et le je le répète : je ne choisis pas mes adversaires. C’est vrai que la lutte c’est notre métier. Si un promoteur veut le combat, il n’a qu’à s’approcher de mon encadrement. S’ils tombent d’accord, je descendrai dans l’arène sans problème. Gris Bordeaux est un grand lutteur, je ne peux pas le sous-estimer. Il m’a devancé dans la lutte mais je suis prêt à l’affronter.
Vous êtes surnommé le roi de la banlieue, après vos deux derniers succès. Pourtant, d’aucuns disent que vous n’êtes pas encore le lion de cette localité
Qu’ils disent ce qu’ils veulent. Je suis le roi de la Banlieue un point c’est tout. Il n’y a pas de lutteur de la banlieue qui a réalisé le parcours que j’ai fait. Ces gens ne peuvent y rien faire. Je fais un travail qui mérite qu’on me décerne ce titre.
Mais, vous avez perdu face à Eumeu Sene ?
Il m’a battu. Mais il est resté au même niveau. Il n’a rien fait depuis lors. Et Issa Pouye qui m’a battu est dans le même cas. D’ailleurs, Eumeu Sène je lui donne rendez-vous dans un de ces quatre.
Mais, demandez lui, tout simplement votre revanche !
Qu’est-ce qu’il a fait Eumeu Sène ? Il m’a battu et il se prend pour le meilleur. Je ne suis pas d’accord. Le roi de la banlieue, c’est moi. Je l’ai mérité grâce à ma victoire sur Modou Lô. Et c’est avec force que je l’ai obtenu. Le reste, ce n’est pas important.
Propos recueillis par Mansour SAMB
lasquotidien.sn