Par Erick Salemon BASSENE
Une bande armée dont on ignore le nombre et supposée appartenir au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), a fait irruption dans la nuit du vendredi au samedi dans le village de Mahamouda Shérif, situé dans le département de Bignona, à quelques kilomètres de la commune de Diouloulou. Elle a semé la panique, la désolation et la honte dans ce village. De trois heures à cinq heures du matin, les hommes fortement armés de kalachnikovs, venant de Balandine, selon des informations recueillies sur place, ont visité trois maisons du village. Ils ont emporté une moto, cinq téléphones portables, un téléviseur, un dvd, de l’argent et divers objets. Pis, la bande armée a ligoté le Chérif Aïdara avant de violer, sous ses yeux, par deux fois, son épouse âgée de 18 ans seulement.
Dans sa retraite, les assaillants ont rencontré sur leur chemin un jeune homme qui sortait du domicile du chef de village. Les assaillants ont réussi à le maîtriser en lui administrant un coup de crosse à la tête.
Ce drame a heurté toutes les populations de ce village et des environs, qui sont maintenant plongées dans la peur. Il faut noter que la semaine dernière seulement, cette même bande a opéré dans cette communauté rurale de Djignaki, dans le département.
D’après un villageois joint par téléphone par Le Quotidien, ces gens étaient à la recherche de l’informateur de l’Armée à Mahamouda Chérif. Le village a signalé plusieurs fois à l’Armée la présence de bandes armées dans les environs de la localité, ces six derniers mois. Les hommes de ce village envisagent d’ail-leurs de mettre sur pied des comités d’auto-défense, pour faire face aux dissidents du camp rebelle de Djiakaye, qui sèment la terreur en braquant, tuant et en violant des femmes.
Ce serait la sixième fois que Mahamouda est visité par des bandes armées. Le chef de village souligne avoir adressé «plusieurs fois des lettres aux autorités compétentes pour demander le cantonnement d’une unité militaire à Mahamouda Shérif pour la sécurité des populations». Mais jusque-là, dit-il, ces lettres sont restées sans suite.
Il faut préciser que le tronçon Bignona-Diouloulou a fait l’objet de plusieurs braquages ces dernières années.
Correspondant
lequotidien.sn