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Banlieusarde au cœur de la lutte et du reggae

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Un quotidien aux rigueurs du dénuement. Un horizon qui ne présente que de maigres perspectives d’insertion. Les jeunes de Pikine, la grouillante banlieue dakaroise, s’accrochent au sport tel à une bouée de sauvetage. Une jeune cinéaste sénégalaise du nom de Rama Thiaw, âgée de 33 ans, a promené sa caméra pour faire le documentaire, «Bul Faale, la voie de la lutte». La jeune dame, selon le site slateafrique.com, a une passion militante pour le reggae africain.  

RAMATIAW

Rama Thiaw est une forte tête. Pendant ses études en France, elle décroche une maîtrise d’économie à Paris et une licence de cinéma à Saint-Denis. Elle n’a que des sujets de société en tête. Selon le site slateafrique.com, son premier court-métrage, sur les jeunes et la religion en France, la fait naviguer entre la banlieue d’Aubervilliers et la station de métro Stalingrad. Elle tourne aussi des petits sujets pour une télévision parisienne engagée, Zaléa TV, mais se heurte vite à certaines limites. «Au début, j’allais voir les télévisions et les boîtes de communication. J’étais cadreuse et je cherchais du travail. Soit on ne me recevait pas, soit on s’adressait au stagiaire français qui était à côté de moi tout au long de l’entretien. Quand on a un look de rappeur et qu’on vient des quartiers populaires… En plus, il y a cette idée au Sénégal que les filles ne peuvent pas avoir de connaissances techniques», confie-t-elle. En 2005, elle prend ses cliques et ses claques et s’en retourne au Sénégal.

Ayant grandi à Pikine avec un père originaire du quartier «Tally Bou Mack» (la grande route, en wolof) et une mère de «Guinaw Rail» (littéralement, le quartier situé derrière la voie ferrée), Rama Thiaw ne désarme pas. Ayant côtoyé l’Ecurie «Bul Faale» (ne t’en fais pas), de 2005 à 2009, elle écrit son film sur cette génération née avec le hip hop dans les années 1990 à Dakar. «Bul Faale», était d’abord le titre d’une chanson du groupe de rap Positive Black Soul (PBS), avant d’être le nom de l’écurie de lutteurs fondée par Mohamed Ndao « Tyson », une star de la lutte sénégalaise. La réalisatrice trouve finalement un producteur franco-ivoirien que le sujet intéresse. Avec Philippe Lacôte, elle réécrit son scénario pour atténuer son côté «trop anthropologique».

Elle participe à des résidences d’écriture à Saint-Louis avec Africadoc, un programme international pour le développement du cinéma documentaire africain, puis tourne son documentaire sans budget, faisant l’essentiel du travail de production sur place. «Je me suis démerdée», résume-t-elle, sourire aux lèvres. Selon toujours slateafrique.com, elle obtient une subvention de 750 euros (500.000 francs Cfa) du Sénégal, après avoir fait le siège de la direction du cinéma au ministère de la Culture.

Dans le monde machiste des lutteurs, ce n’était pas gagné. Mais Rama Thiaw y est allée doucement: au début, elle est restée à la porte et, à la fin, elle était au milieu des lutteurs, partageant avec eux une «belle expérience humaine». Sa voix off, nous informe slateafrique.com, à la fin de Bul Faale, – un film qui n’est malheureusement visible que dans les festivals de cinéma et dans des séances de cinémas mobiles à travers le Sénégal-, donne la clé de son sujet: «Redevenir ce que nous sommes, de nobles guerriers».

Après la lutte, la passion nationale au Sénégal, elle passe au reggae, une autre passion africaine. Son projet: «Raconter la politique des trente dernières années sur le continent à travers le reggae, en partant du concert historique de Bob Marley, au Zimbabwe, en 1980». Un vaste sujet qui l’a déjà menée à Abidjan et Bamako, avec des repérages en vue à Johannesburg, sur les traces de feu Lucky Dube, le chanteur de reggae sud-africain.

Source : slateafrique.com repris par lesenegalais.net

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