Le chaos occasionné par la chute du régime de Mouammar Kadhafi est dû aux erreurs de la « communauté internationale », a affirmé lundi la Maison Blanche.
La veille, Barack Obama avait affirmé que sa « pire erreur » au cours de son mandat présidentiel avait « probablement » été le manque de suivi après l’intervention militaire en Libye.
La Libye est en proie à une crise complexe depuis l’intervention militaire de l’OTAN en 2011, avec jusqu’à peu des gouvernements rivaux soutenus par des milices ennemies, laissant la voie libre à la montée en puissance des terroristes de l’Etat Islamique.Interrogé par la chaine Fox New dimanche sur sa « pire erreur » lors de son mandat de près de huit, le président américain Obama a répondu: « probablement de n’avoir pas mis en place un plan pour « l’après » au lendemain de ce qui fut, je pense, une intervention justifiée en Libye. »
Assaut de sept mois
Lundi, le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest a, toutefois, soutenu que le blâme ne pouvait être jetté seul sur les Etats-Unis. « La bonne décision a été prise dès le début pour éviter des pertes de vie significatives », a-t-il expliqué au sujet de l’assaut militaire de sept mois, mené à la base par la France et le Royaume-Uni, et justifié comme nécessaire pour sauver les civils des forces de Kadhafi.
« Mais le reste de la communauté internationale n’a pas eu le temps et n’est pas parvenue à assurer un suivi avec un plan pour compenser le vide laissé derrière », a-t-il poursuivi. Les efforts internationaux pour mettre fin à la guerre civile et installer un gouvernement d’unité nationale ont connu un nouvel élan la semaine dernière lorsqu’une administration islamiste, ayant pris le contrôle de Tripoli, a annoncé céder le pouvoir à un gouvernement d’union nationale.
Offensive de l’armée syrienne
Par ailleurs, les Etats-Unis se sont inquiétés lundi d’une éventuelle offensive armée du régime syrien à Alep, avec le soutien de la Russie, qui violerait le cessez-le-feu en Syrie.Les combats se sont intensifiés autour de cette ville du nord de la Syrie, où plusieurs factions rebelles combattent les troupes du président Bachar al-Assad. Le Premier ministre syrien Waël al-Halqi a prévenu dimanche que le régime et ses « partenaires russes » étaient prêts à lancer une offensive pour reprendre la ville.
Violation cessez-le-feu
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a appelé dimanche son homologue russe Sergueï Lavrov pour lui faire part de son inquiétude, a rapporté lundi à Washington un porte-parole du département d’Etat, Mark Toner. « Nous sommes très très inquiets de la récente intensification des violences. Y compris d’actions qui violent à notre avis la cessation des hostilités » du 27 février, a déclaré M. Toner.
Le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, et le groupe Etat Islamique ne sont pas concernés par la trêve conclue sous les auspices des Etats-Unis et de la Russie. Or Alep abrite différentes factions rebelles et Washington s’inquiète d’un éventuel assaut du régime contre Al-Nosra qui frapperait aussi des factions rebelles plus modérées, engagées dans le cessez-le-feu.
Ces opérations militaires risquent de faire s’effondrer le fragile cessez-le-feu, deux jours avant la reprise des négociations de paix à Genève, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Une des choses sur lesquelles le secrétaire (Kerry) a insisté très fortement dans son appel téléphonique hier au ministre (russe) des Affaires étrangères, c’est de nous assurer que nous travaillons à établir quel groupe combat, et où », a ajouté le représentant de la diplomatie américaine.
« Nous avons parlé du fait que tout le monde doit se concentrer sur Al-Nosra et Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique, Ndlr), mais que nous ne pouvons pas avoir de chevauchements ni de violations (de la trêve, Ndlr) en combattant ces groupes qui se sont investis dans le cessez-le-feu », a-t-il affirmé.
L’OSDH s’est lui aussi inquiété lundi du fait que des djihadistes d’Al-Qaïda, alliés à des rebelles, étaient à l’offensive dans le nord, le centre et la région côtière de la Syrie, mettant eux aussi en danger la trêve.
7sur7.be