C’est l’histoire du rejeton de Hosni et du fiston honni. A ma gauche, Gamal « Jimmy » Moubarak, 48 ans. A ma droite, Karim « Meissa » Wade, 43 ans.Outre les coupes anglaises impeccables et une implication dans tous les business qui sentent le fric à plein nez, ces deux célèbres « fils de » cultivent décidément la ressemblance jusqu’à la caricature. Le premier, comme son patronyme l’indique, est le fils de Hosni, 82 ans au compteur, honni depuis que la rue égyptienne, piquée par le virus tunisien, a décidé de chasser le raïs autocrate du Caire, au pouvoir depuis près de 30 ans. Jusqu’à ces émeutes qui risquent d’emporter son père, Gamal Moubarak était pressenti pour lui succéder. Une candidature que Hosni Moubarak a essayé de « vendre » aux chancelleries occidentales (tiens, tiens ! ça ne vous rappelle rien au pays de Kocc Barma ?) en le présentant comme un garçon hors du commun. Dans l’une des ses livraisons, un câble de Wikileaks mentionnait un fait croustillant.
Recevant Franck Ricciardone, à l’époque ambassadeur des Etats-Unis au Caire, Hosni Moubarak racontait l’anecdote suivante au sujet de son cher rejeton : « Quand il était enfant, je lui ai donné un cahier dans lequel une ligne n’était pas droite ; il a piqué une crise et m’en a demandé un nouveau. De plus, Gamal est idéaliste et ponctuel. S’il vous donne rendez-vous à 14h pour déjeuner, c’est 14h. Votre montre a intérêt à être à l’heure ». Evidemment, cette célébration indécente du « génie » Gamal fait penser irrésistiblement au tristement célèbre « Karim, je dirai à ta mère que tu a bien travaillé » et autres saillies wadiennes douteuses de la même eau pour présenter son fiston à piston comme le plus doué des 12 millions de Sénégalais. Hosni et Abdoulaye, dans leur volonté de se faire succéder par leurs fistons, ont poussé le mimétisme jusqu’à créer deux postes de vice-président… restés vacants ! Cependant, pour leur malheur, « Jimmy » et « Meïssa » font face à deux handicaps majeurs pour quelqu’un qui aspire à prendre les rennes d’une nation : ils sont simplement impopulaires et la « rue arabe » comme « Sandaga », qui a eu l’outrecuidance de caillasser Karim à coup de strings, aux dernières Locales, ne veulent pas d’eux ! Encore plus fâcheux, ces deux fils à papa sont combattus à l’intérieur même du système censé les catapulter au sommet. Epine dorsale du régime et fierté du peuple égyptien, l’armée considère Gamal Moubarak, qui n’a pas terminé son service militaire, comme un planqué qui ne mérite pas de la commander. Au Pds, durant les années de braise de l’opposition, les « historiques » qui ont courageusement bravé les matraques de l’ancien régime socialiste ne se souviennent d’aucun fait d’armes de Karim Wade, soigneusement mis à l’abri en France par son papa à l’époque. A l’heure où ces lignes étaient écrites, on apprenait par la chaine Al Jazeera que Gamal Moubarak avait fui à Londres, ville où, encore une curieuse coïncidence, Karim Wade a été un obscur courtier à la banque Warburgh. Il ne reste plus qu’à « Meïssa » d’en tirer les leçons. A bon entendeur, salut !
Ps : Cette présente lettre du jour est la dernière que j’écris pour Kotch que je quitte pour une autre rédaction. Merci à Abdoulaye Bamba Diallo, Issa Sall et Abou Abel Thiam, à toute l’équipe de Kotch et surtout à nos fidèles lecteurs, d’avoir toléré dans ces colonnes, au quotidien, mes « Kotcheries ». J’emporte une partie de Kotch dans mon cœur ! Très chers amis, ce fut un grand honneur et un réel plaisir.Au revoir !
Kotch via ferloo.com