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Barthelemy Dias, victime d’une injustice: Un rappel des erreurs du passé et un appel à un sursaut démocratique (Par Momar Dieng DIOP).

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La destitution de Barthélemy Dias de ses fonctions de maire de Dakar représente un affront majeur à la démocratie sénégalaise. Cet acte, d’une gravité extrême, soulève des inquiétudes profondes sur l’état de nos institutions et rappelle les pratiques autoritaires d’un autre temps où l’injustice et l’oppression étaient utilisées comme outils politiques pour réduire les opposants au silence. Il ne s’agit pas seulement d’une décision contre un homme, mais d’une attaque contre les principes mêmes qui fondent notre République : la justice, l’équité et la transparence.
Le maire de Dakar a montré son efficacité en matière de gestion publique. Sous son leadership, la capitale a connu de réels progrès dans l’amélioration des infrastructures et le lancement de programmes sociaux destinés aux jeunes et aux femmes. Ses réalisations concrètes témoignent de sa capacité à diriger avec pragmatisme, loin des querelles partisanes. Dakar, sous sa direction, est devenue un modèle de gouvernance participative et moderne.
Dias est, depuis longtemps, le défenseur des libertés publiques et des droits des citoyens. Son soutien constant à Ousmane Sonko, notamment lors des moments les plus difficiles, témoigne de son engagement indéfectible en faveur des valeurs républicaines. Un acte marquant de cette solidarité a eu lieu à Matam, lorsqu’il a bravé les menaces d’un député local qui revendiquait la région comme son « titre foncier ». En se rendant sur place, M. Dias a envoyé un message fort : le Sénégal appartient à tous ses citoyens, sans distinction d’origine ou d’appartenance politique. Ce geste n’était pas seulement un acte de soutien, mais une véritable résistance face à l’injustice.
Combien de fois Dias s’est-il dressé contre Macky Sall pour défendre Sonko ? Ne soyons pas amnésiques, c’est injuste ! Pourquoi cet acharnement contre lui ? Barth ne mérite pas cette humiliation. La persécution politique dont Barthélemy Dias est actuellement victime renvoie aux pratiques répressives instaurées sous le régime de Macky Sall, qui ont largement contribué à la chute précipitée de ce dernier.
À l’époque, Macky Sall, déterminé à préserver son pouvoir à tout prix, avait cherché à réduire au silence un Ousmane Sonko alors peu connu du grand public. Par des manœuvres politiques et des attaques ciblées, le régime en place a tenté d’isoler et de discréditer Sonko, pensant ainsi étouffer cette voix montante au sein de l’opposition.
Cependant, cette répression a produit l’effet inverse. L’injustice infligée à Ousmane Sonko a attiré l’attention du public et renforcé sa position de leader de l’opposition, lui conférant une notoriété qu’il n’aurait sans doute pas acquise autrement. La victimisation dont il a été victime, associée à ses prises de position fermes contre le régime, l’a transformé en une icône du combat pour la démocratie et la justice. Il est devenu le symbole de la résistance contre les dérives autoritaires.
Ainsi, loin de réussir à affaiblir Sonko, Macky Sall a, par sa répression, contribué à faire émerger un opposant qui, aujourd’hui, a su conquérir le cœur des Sénégalais.
Récemment, le 19 octobre 2024, l’incarcération arbitraire de Bougane Guèye, président du mouvement Gueum Sa Bopp, à Tamba, en est un exemple flagrant. Lui aussi avait été un ardent défenseur de Sonko, notamment lorsqu’il avait été injustement accusé dans l’affaire Adji Sarr pour ne citer que cela.
Cette répression politique, loin d’apporter de la stabilité, engendre, au contraire, un climat de division et de méfiance au sein de la société sénégalaise. Il est urgent d’arrêter de stigmatiser des citoyens pour leur bord politique ; chacun doit être libre de choisir son orientation politique comme il lui convient. Le pouvoir actuel semble s’inscrire dans la même logique que celui de l’ère Macky Sall, cherchant à éliminer ses adversaires en recourant à des méthodes autoritaires et peu orthodoxes. Un système basé sur l’injustice ne peut perdurer, car les Sénégalais, par nature, sont profondément opposés à l’inacceptable.
Tirer les enseignements du passé et replacer la justice au centre de l’action politique, voilà ce que le peuple sénégalais attend en grande partie et non des disputes futiles. Que fait le régime pour s’attaquer aux dossiers des auteurs de crimes économiques qui ont paralysé notre économie ? Mystère total, car les priorités semblent être ailleurs. Évitons d’instrumentaliser la justice à des fins politiques. Gouverner n’est pas régler des comptes, mais unir les citoyens autour de valeurs communes pour bâtir une société plus juste et plus prospère.
Le Sénégal, aujourd’hui, doit se détourner des querelles partisanes et se concentrer sur la construction d’un climat politique apaisé où la justice, l’équité et la transparence ne sont pas de vains mots, mais des principes concrets qui guident les décisions publiques.
Le peuple sénégalais, qui a toujours rejeté l’injustice, espère voir les autorités actuelles se concentrer sur la concrétisation du Projet, loin des luttes politiques stériles. Les Sénégalais attendent des solutions aux véritables enjeux du pays, comme l’amélioration des conditions de vie, le développement économique et la réconciliation nationale. La persécution des opposants, qu’elle touche Barthélemy, Bougane ou d’autres, ne fait qu’augmenter la division et nuit à la stabilité de notre nation.
Le Sénégal possède des ressources humaines et matérielles suffisantes pour se hisser parmi les grandes nations. Dépasser les rivalités partisanes et rassembler toutes les forces vives du pays est un impératif catégorique. Il est nécessaire de tourner la page des divisions inutiles et de construire un avenir basé sur l’unité, la stabilité et le progrès. La démocratie, la justice et la paix ne doivent pas être des promesses, mais des réalités concrètes vécues par chaque citoyen.
Le moment est venu de nous unir pour bâtir un Sénégal où l’injustice n’a pas sa place, où chaque citoyen est respecté et où la démocratie dépasse les mots pour devenir une réalité vécue par tous. Nous devons marquer une nouvelle étape de notre histoire, une étape fondée sur l’intégrité, la solidarité et un véritable engagement en faveur de la démocratie.

MOMAR DIENG DIOP/ESPAGNE.

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