XALIMA NEWS – Le PDS a qualifié de « politique et partisane » la décision du bureau de l’Assemblée nationale de reconnaître Modou Diagne Fada comme président du groupe parlementaire Libéraux et Démocrates. Il annonce une plainte contre ce dernier, pour faux et usage de faux, et une saisine du Conseil constitutionnel pour une invalidation de son maintient à la tête des libéraux du parlement et leurs alliés.
Après la décision du bureau de l’Assemblée nationale de maintenir Modou Diagne Fada à la présidence du groupe parlementaire Libéraux et Démocrates, les responsables du PDS sont montés au créneau pour clamer leur opposition. Ils considèrent cette décision sans aucun fondement légal. « Aujourd’hui, les enjeux ne sont pas des enjeux juridiques, ni parlementaires mais politiques. Et face à une question politique, on apporte une réponse politique, a déclaré Me Amadou Sall lors de la conférence de presse des libéraux hier, jeudi 15 octobre. Le Pds et le Front accusent le président Moustapha Niasse d’avoir fait un faux. »
L’ancien ministre de la Justice d’expliquer : « Le bureau de l’Assemblée s’est réunie et à renvoyer l’examen de la question relative au groupe parlementaire au lendemain et entre temps, sous la directive du Président Macky Sall, Moustapha Niasse a procédé, dit-il, à une ‘consultation à domicile’. (Niasse) a pris son téléphone et a appelé les membres du bureau, chacun individuellement. Ce qui fait qu’il dira que le bureau réuni a été mis en consultation à domicile. Cela ne s’est jamais fait. C’est un concept nouveau qu’il a inventé pour violer et s’asseoir sur la constitution. C’est une infamie, une forfaiture. Le Pds appelle l’ensemble de ses députés à ne pas reconnaitre un quelconque groupe qui serait différent du groupe présidé par Aida Mbodj. »
Me Sall met en garde le président de l’Assemblée nationale que la reconnaissance d’un groupe parlementaire non dirigé par la présidente du conseil départemental de Bambey conduirait à la démission de toute l’opposition dudit attelage. « Et (dans ce cas) Macky Sall et Moustapha Niasse prendraient la responsabilité historique, devant le peuple sénégalais, de créer une Assemblée monocolore, lance l’avocat et responsable libéral. Depuis 1978, l’Assemblée nationale du Sénégal n’a pas fonctionné avec un seul groupe. Il n’y aura pas de groupe parlementaire du Pds et du front qui ne serait pas dirigé par Aïda Mbodj. »
Représentant des leaders du Grand cadre de l’opposition, Déthié Fall acquiesce. « Une interprétation partisane a été faite et une décision partisane a été prise, martèle-t-il. Mais nous considérons que le Grand cadre de l’opposition a son groupe parlementaire et la présidente n’est personne d’autre qu’Aïda Mbodj. Et nous allons nous battre de toutes nos forces pour que l’opposition retrouve ses droits. »
Afin que « MackySall et le président de l’Assemblée nationale sachent que cette forfaiture ne va pas prospérer et ne passera pas », Déthié Fall annonce un plan d’actions dans les prochains jours.
Aïda Mbodji va plus loin. Elle annonce une action en justice pour contester le choix de Modou Diagne Fada comme président du groupe parlementaire Libéraux et Démocrates. « On a noté du faux dans la transcription des signatures. Moi, en tout cas, je n’ai signé pour personne en 2015 et on a utilisé ma signature pour avoir un groupe. Ce que l’on qualifie de faux et usage de faux et je vais ester en justice. Parce qu’on ne peut pas falsifier ma signature comme ça. »
Et outre le dépôt d’une plainte contre Fada, Aïda Mbodj annonce la saisine du Conseil constitutionnel pour une invalidation de l’élection du bureau de l’Assemblée.
Sud Quotidien