XALIMANEWS-Du neuf dans l’affaire S. Diallo du nom de ce nourrisson faussement déclaré mort à l’hôpital de Kaolack et qui a finalement rendu l’âme aprés sa réadmission en pédiatrie. Placée en garde à vue depuis, S.Diéne, l’aide-infirmière qui avait rédigé le certificat de décès, a fait face au procureur, hier jeudi.
Elle a été inculpée pour mise en danger de la vie d’autrui et usurpation de la fonction de médecin. N’empêche, S.Diéne a obtenu une liberté provisoire et c’est ce 18 mai qu’elle sera jugée devant le tribunal de Kaolack.
Par ailleurs, un autre rebondissement est survenu dans cette affaire. A. Diallo, le père de la victime, avait plus tôt retiré sa plainte à l’origine de l’enquête ouverte par le parquet.
Les faits se sont déroulés à l’hôpital El Hadji Ibrahima Niass de Kaolack. Le 06 mai 2022 à 12 h 50, le Commissaire central adjoint de Kaolack informait le Procureur de la République de la présence au sein dudit service de sécurité publique, d’un père de famille qui signalait le sort de son enfant déclaré mort par les soignants, avant qu’il ne découvrit lui-même que l’enfant, déjà acheminé à la morgue, présentait des signes de vie.
C’est vraiment triste et très regrettable, ce qui est arrivé à cette pauvre aide-infirmière qui a déclaré le décès d’un nourrisson ‘´miraculeusement’’ revenu à la vie. Au vu de ma carrière de pédiatre, ancien interne des hôpitaux de Dakar, avec 40 ans d’expérience, je persiste à croire que ceci n’est point le fait d’une négligence ; et que cela pourrait arriver à tout médecin, au moins une fois dans sa carrière ; oui, il arrive souvent qu’un prématuré revienne à la vie après un très long arrêt cardio-respiratoire ; à tel point qu’il faut toujours se garder de déclarer instantanément leur décès, même si les soins sont arrêtés (après un temps de réanimation raisonnable), pour éviter une telle surprise. Et cette prudence, on ne l’acquiert qu’avec l’expérience. Et dans ces cas de reprise spontanée de l’activité cardio-respiratoire après arrêt des soins, le décès est quasi inéluctable ; les exceptionnels rescapés présentent de très graves séquelles neurologiques (encéphalopathie). Et c’est dire qu’il y’a vraiment des circonstances atténuantes pour l’aide-infirmière qui a établi le certificat de décès. Et certes, théoriquement, il n’incombe pas à un infirmier de constater un décès, mais une telle pratique est courante, voire la règle, dans nos hôpitaux, du fait d’une insuffisance notoire en personnels. Et si nos braves infirmiers se limitaient qu’à leurs prérogatives, le fonctionnement de l’hôpital serait très affecté ; ils font tellement de sacrifices et ne méritent pas d’être traîné dans la boue pour cet incident, certes regrettable, mais qui, véritablement, ne relève pas forcément d’une négligence ; et si on commence à condamner pénalement le personnel médical pour de telles fautes, cela rompra inévitablement le climat de confiance nécessaire pour une prise en charge efficiente des patients – que Dieu nous en garde ! Chers malades, vous êtes notre raison d’exister, continuez donc à nous faire confiance.