Nous avons raté le coche avec l’exemplaire alternance du 19 mars 2000, une belle opportunité pour remettre notre pays sur les rails de la bonne gouvernance et de l’émergence économique. Cet événement majeur avait suscité de gros espoirs de changements qualitatifs : changements d’hommes, de femmes, de méthodes de gouvernement, de mentalité, etc. Malgré des apparences bavardes et trompeuses, l’immense montagne n’a finalement accouché que d’une toute petite souris. Le rêve s’est rapidement brisé en mille morceaux et a laissé place à un véritable cauchemar.
Nous ne devrions pas connaître la même désillusion après 2012, si toutefois les Wade devaient être battus. Nous aurions alors besoin, cette fois-ci, d’une véritable équipe de rupture, composée d’hommes et de femmes irréprochables, en tout cas sans antécédents significatifs de mauvaise gestion. Cette équipe devrait être de rupture profonde, et ne craindrait pas qu’on renvoie un de ses membres à son passé. Elle ne devrait surtout pas avoir peur de ce qu’on appelle communément chez nous « la chasse aux sorcières ».
Dans une société démocratique, il n’y a pas de place pour les sorcières. Si elles existent et sont identifiées, elles doivent subir le seul sort qu’elles méritent : être brûlées vives sur la place publique. Pour l’exemple.
Pour ne donner que quelques exemples parmi mille autres possibles, aucune équipe dite de rupture ne pourrait fermer les eux sur ce scandale qui a consisté, semble-t-il, à brader pratiquement à leurs occupants, toutes les grosses villas autour de l’Assemblée nationale et à Fann Résidence. Certaines de ces villas s’étendraient sur une superficie de plus de mille mètres carrés. Si on considère que, dans la zone autour de la Place Soweto, le mètre carré nu ne coûte pas moins d’un million de francs Cfa, rien que le terrain d’une villa ne devrait pas être vendu à moins d’un milliard de francs. Dans ces conditions-là, céder lesdites à 30 ou 40 millions serait plus qu’un crime. Elles devraient donc être arrachées à leurs propriétaires illégitimes pour revenir patrimoine de l’État.