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Benno Siggil Senegaal: les limites « d’une période de transition »

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La coalition Benno Siggil Senegaal a finalement retenu l’idée d’une période de transition pour bâtir de nouvelles institutions pour le Sénégal. Les acteurs ne sont pas tombés d’accord sur la durée de la transition et une commission est mise sur pied pour poursuivre la réflexion.

Le séminaire organisé le 17 juillet dernier par l’opposition a abouti, au terme des échanges, à un consensus sur la nécessité de passer par une période de transition, l’objectif étant de procéder à une refondation des institutions de la République. En réalité, cette proposition n’est pas une nouveauté. On se rappelle que lors du séminaire du 19 décembre 2009, avant d’être renvoyé à une date ultérieure, le Parti socialiste (Ps) et le Parti de l’Indépendance et du Travail (Pit) dans leurs documents de contribution au débat, avaient fait la même proposition. Le Ps, soutenait qu’en fonction de la stratégie du camp adverse et du contexte des prochaines élections, il fallait « privilégier » le consensus en vue d’avoir un candidat sur la base de « critères objectifs ».

Ainsi, si l’opposition parvenait à trouver un candidat unique pour la prochaine élection présidentielle, ce serait un candidat de transition. « Il s’agirait, dans un tel cas de figure, d’un Président de transition pour une période limitée nécessaire à la conduite des réformes convenues ». S’il n’est pas possible de trouver le consensus souhaité sur un candidat unique, « il faudrait alors construire un consensus sur un nombre de candidats limités avec accord de désistement et sur les mêmes engagements à gouverner en équipe et à mener les mêmes réformes institutionnelles, économiques et sociales ». Le Ps soutenait, en définitive, que quelle que soit la démarche adoptée, il faut communiquer sur le choix pour éviter de mauvaises interprétations. « Une bonne communication qui ne présente pas la stratégie retenue comme un échec ou un éclatement de Benno ou une abdication des partis politiques, ou encore la consécration d’un leader-messie pour sauver le Sénégal ». Pour réussir la transition, les Socialistes considéraient que les missions et les prérogatives des acteurs de la période de transition doivent être appréhendées à la lumière des propositions et recommandations « pertinentes » des Assises nationales. « Le mandat de transition » doit assurer la refondation de la République et le « Président de transition » ne peut pas se présenter à l’élection présidentielle suivante. Le Ps n’exclut pas également que ce candidat de transition soit issu de milieux non partisans.

Aujourd’hui, l’opposition a adopté cette position du Parti socialiste, même s’ils n’ont pas encore trouvé un consensus sur la durée de la période de transition. Une commission a été mise sur pied à l’issue du séminaire du 17 juillet pour aplanir les divergences sur la question.

Dans sa livraison du 17 décembre 2009, La Gazette s’interrogeait sur la pertinence de cette période de transition. Un président de transition risque d’être pris en otage dans le temps, disait-on. Le président élu, en cas de défaite de la majorité au pouvoir, devra exécuter au cours de son mandat de sept ans, un programme intérimaire inspiré par les conclusions des Assises nationales. Autrement, rien ne garantit que celui qui sera élu respecte son engagement de quitter volontairement le pouvoir au terme du délai imposé par l’accord conclu entre les partis politiques. L’exemple de Me Abdoulaye Wade avec ses alliés de la Ca 2000 est assez révélateur. Une période de transition qui ne serait pas celui du temps d’un mandat présidentiel tel que défini par la Constitution est susceptible d’installer le pays dans une crise alors que le Sénégal a les moyens de s’en passer. Non seulement, ce schéma de transition est peu généreux, mais les coûts qui résulteront de l’organisation répétitive d’élections peuvent être évités aux Sénégalais tenaillés par la conjoncture et la crise multidimensionnelle. La mise en œuvre d’un gouvernement intérimaire durant tout le mandat de sept ans, conformément à la Constitution est plus réaliste qu’un Président de transition élu pour un, deux ou trois ans comme le souhaitent certains membres de Benno.

Avec ce schéma de transition tel qu’envisagé par le Ps au départ, l’objectif de Benno est de baliser la voie pour aller ensemble à la prochaine élection présidentielle avec un seul candidat. C’est un pas qui est franchi. Mais, cette volonté d’aller ensemble ne doit pas privilégier l’agenda personnel au détriment de celui de tout un pays.

Cheikh Fadel BARRO
lagazette.sn

1 COMMENTAIRE

  1. Le président Wade félicité
    Par L’Express, publié le 06/08/2010 à 18:10

    Le président Wade a été félicité par le Congrès américain pour son action au Sénégal et en Afrique. Au cours du 15e sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu du 19 au 27 juillet à Kampala (Ouganda), il a fait part officiellement aux chefs d’Etat des 17 nations africaines célébrant cette année le cinquantenaire de leur indépendance de la résolution votée par le Congrès américain. Celle-ci salue les progrès économiques, politiques et culturels réalisés depuis 1960.

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