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BFEM 2012 : Resultats catastrophiques du 1er tour Les acteurs se rejettent la responsabilité

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Les résultats proclamés dans différents jurys de la banlieue de Dakar révélent des taux faibles de réussite au 1er tour et d’admission au second tour. Les élèves et leurs parents indexent les perturbations connues pendant les cinq mois de grèves qui ont déteint sur ces résultats. Mais les professeurs trouvent les explications ailleurs. Elles sont plutôt dans les conséquences de la « Goana » et dans le calibrage des épreuves.

18 admis d’office, 43 appelés à subir les épreuves du 2ème tour, au Jury A du centre de Ouakam les résultats sont catastrophiques à l’issue du 1er tour du Brevet de fin d’études moyennes. Aux centres de l’école 23/A de Pikine et Daroukhane A, les candidats ne sont pas mieux lotis. Les résultats n’atteignent pas les 20% de taux de réussite. Au jury unique du centre de l’école 23/A seuls 25 candidats ont pu décrocher leur diplôme dès le premier tour et 59 attendus au second tour sur un total de 272 candidats. Le jury du centre de Daroukhane A se trouve dans la même fourchette avec un total de 77 appelés dont 30 pour le 1er tour et 47 au second tour. Le jury comptait 294 candidats. Ailleurs au lycée Djinda Thiam des Parcelles assainies c’est la même tendance, mais au collège Joseph Corréa les résultats sont encore plus catastrophiques.

Au-delà de l’emoi suscité par ces résultats les explications nombreuses et diversifiées sont avancées pour justifier « l’Hécatombe ». Pour les élèves et leurs parents les perturbations connues dans les secteurs de l’éducation ne sont pas étrangères à cette situation. Au lycée Blaise Diagne de Dakar les candidats recalés indexent les professeurs qui n’ont pas achevé leur programme. Leurs parents s’en prennent aussi à ces derniers qui « sont plus soucieux de préoccupations financières que de l’intérêt des enfants » !

La « Goana » et le calibrage des épreuves indexés

Pour les professeurs les résultats sont beaucoup plus alarmant cette année mais la tendance baissière se dessinait depuis au moins 5ans. Certains d’entre eux nous disent que les candidats de cette année sont ceux de la première génération « Goana » de l’entrée en sixième. Il s’agit pour ainsi dire de la première vague des admissions massives à l’entrée sixième décrétée sous le magistère de Kalidou Diallo, dernière ministre en charge du secteur sous le régime d’Abdoulaye Wade. Avec cette mesure des milliers d’enfants ont été reçus à entrée en sixième avec une moyenne inférieure à 4/20 ! « Ce flux massif d’élève en sixième a posé un double problème dans les collèges d’enseignement moyen du Sénégal en particulier ceux de Dakar et sa banlieue. Ces problèmes sont d’abord le manque de niveau mais surtout les effectifs pléthoriques avec leur corollaire les difficultés d’encadrement. »

Depuis ces admissions massives les Cem sont surpeuplés avec des classes de 6ème et 5ème dont les effectifs dépassent 120 élèves par classe. M. Mar est professeur de Mathématiques et SVT dans un collège de la banlieue « je me retrouve avec un effectif de 120 élèves dans mes classes de 6ème et 5ème, dans ces conditions comment on peut assurer un bon encadrement et les élèves s’asseyent parfois à 4 ! Les conditions de performance ne sont pas réunies » peste t-il. Il ajoute « on nous demande d’utiliser les méthodes pédagogiques dites des grands groupes en utilisant les TIC dans l’éducation alors que les écoles ne sont pas équipées même pour la reproduction des documents de cours c’est tout un problème. Je crois qu’il faut revoir cette mesure » conclut-il.

Pour d’autres professeurs le problème se trouve dans le choix des épreuves qui « ne tient pas compte des réalités de l’école et du niveau des apprenants. » En plus du niveau très faible des élèves, il y a un autre problème lié au calibrage des épreuves, nous explique M. Ndao qui a siégé dans un centre de la banlieue. « Par exemple dans les nouveaux manuels de français le conditionnel passé deuxième forme n’est pas pris en compte. Cette forme n’est plus enseignée or, l’épreuve de texte suivi de questions comportait une question notée sur 4 points et aucun élève ne l’a trouvée ! »
Idem en mathématiques M. Ndiaye se demande comment on peut donner un exercice de statistiques en y incluant des références à des règles grammaticales dont on n’est pas sûr de la maitrise par les candidats ? Il n’est pas évident que tous les candidats connaissent toujours la nature grammaticale ou le genre grammatical aussi facile que cela puisse paraître ! »

Deux professeurs d’anglais membres des jurys du centre de DarouKhane/A abondent dans le même sens et indexent les épreuves qui n’étaient pas à la portée des élèves. Tous deux estiment que les élèves sont évalués en anglais de la même façon qu’ils le sont en français or ils ont une plus longue pratique en français.

Ces résultats selon les enseignants plaident pour un « arrêt des colmatages et pour une réflexion en profondeur sur le système éducatif sénégalais qui croule sous le poids de la lourdeur de programmes inadaptés »

sudonline.sn

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