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Bilan économique des accidents routiers: Le Sénégal perd plus de 77 milliards de FCFA par an

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LE QUOTIDIEN – Chaque année, le Sénégal perd 500 personnes sur ses routes. Le dernier accident meurtrier en date s’est produit avant-hier à Kaffrine. Le ministère des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement évalue le coût de ces accidents à plus de 77 milliards de F CFA par an, soit 1% du Produit intérieur brut (Pib).

Avant-hier, à Kaffrine, dans le département de Malème Hodar, un accident s’est produit sur la route nationale. Bilan : 16 morts et 16 blessés dont 3 graves. Ledit accident concerne un camion-citerne provenant du Mali et un minicar de 19 places immatriculé au Sénégal, qui roulait dans le sens Kaffrine-Malème Hodar. Ils sont entrés en collision à hauteur du village de Badianène.

Dépité, le ministre des Infrastructures, Mansour Elimane Kane qui était hier à Kaolack au chevet des blessés, a condamné les comportements ‘’dangereux’’ des conducteurs sur les routes. Selon lui, l’accident serait dû à un dépassement risqué, tenté par le conducteur du minicar de transport qui avait à son bord 29 passagers, au lieu des 19 autorisés, soit une surcharge de 10 personnes.

L’année dernière, au Sénégal, 606 personnes ont péri dans des accidents routiers. L’information a été livrée par le directeur des transports routiers, Cheikhou Oumar Gaye, lors d’une tournée de sensibilisation, à Ziguinchor, dans le cadre de la sécurité routière. En dehors du vide qu’elles créent au sein des familles touchées ou éplorées, ces pertes humaines ont aussi des conséquences économiques.

Annuellement, le ministère des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement les évalue à plus de  1% du Produit intérieur brut (Pib), soit plus de 77 milliards de F CFA. Un coup dur. ‘’Au Sénégal, chaque année, nous perdons 500 personnes sur nos routes. (…) 43% des accidents de la route concernent le conflit entre la voiture et le piéton. 5% des causes d’accidents procèdent de l’état du véhicule. Plus de 2% sont dus à l’état de la route, les 92% sont liés au facteur humain…’’, constate Aubin Jules Marcel Sagna, secrétaire général du ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et du Désenclavement.

A ses yeux, les mauvais comportements sur les routes, la somnolence au volant, l’utilisation de substances psychotropes ‘’drogue’’, le défaut de maîtrise, ‘’l’indiscipline’’ et le manque de civisme…sont les principaux facteurs de ces dégâts humains.

‘’Près de 3 500 personnes meurent chaque jour sur les routes’’

Il faut relever qu’en décembre dernier, en deux jours, pas moins de  28 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route à travers le Sénégal. Ce qui fait redouter que  2016 batte le record des victimes des accidents de la route. Dans la nuit du 12 au 13 décembre de cette même année, à l’entrée de la commune de Koumpentoum (Tambacounda), un bus en provenance de Touba et à destination du marché de Diaobé entrait en collision avec un camion frigorifique. Bilan : 13 personnes mortes, et 84 blessés.

Les corps ne pouvant être identifiés, ont été inhumés sur ordre du procureur. Situé à 100 km de Tambacounda, le département de Koumpentoum n’abrite pas de caserne des sapeurs-pompiers. ‘’A chaque fois qu’il y a des accidents, avant l’arrivée des secouristes, les choses prennent de l’ampleur et les résultats sont catastrophiques’’, pleurait Sidy Traoré, maire de la commune.

En croisade contre l’insécurité routière, le ministère appelle les leaders d’opinions, les chefs religieux, les personnalités des arts, de la culture et du sport…à se mobiliser contre ce phénomène meurtrier. ‘’Il faut sensibiliser pour un premier moment et sanctionner par la suite’’, lance le secrétaire général dudit département.

Le président de la Nouvelle prévention routière du Sénégal (Nprs) de relever quelques dysfonctionnements des usagers de la route, notamment les jeunes. Aussi, invite-t-il tout un chacun à un respect ‘’scrupuleux’’ du code de la route.

Ibrahima Guèye de faire observer : ‘’Les jeunes optent souvent pour des comportements plus risqués tels que le manque d’utilisation du clignotant. Il s’y ajoute le comportement des automobilistes qui occupent inutilement la route pour empêcher les autres de circuler librement. L’ignorance de l’utilisation du rétroviseur, le dépassement à risque ou encore les virages légèrement coupés. (…) Tous ces facteurs ont des impacts sérieux sur la bonne marche des routes…’’

Selon l’Oms, dans son étude 2015 intitulée ‘’Rapport de situation sur la sécurité routière dans le monde’’, près de 3 500 personnes meurent chaque jour sur les routes. Autres conséquences : l’organisation constate que des dizaines de millions de personnes sont blessées et victimes d’incapacités. Et les enfants, piétons, cyclistes et personnes âgées sont parmi les usagers de la route les plus vulnérables.

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