Les Binationaux et le Sénégal, c’est une longue histoire. Depuis qu’un certain Khalilou Fadiga a intégré la «Tanière» de manière harmonieuse pour la Can-2000, le flot ne s’est pas tari. Certains ont échoué pour n’avoir jamais pris la température sénégalaise (voir Waa Sports du jeudi 8 août), d’autres par contre ont écrit l’une des plus belles pages de l’histoire de l’équipe nationale. Quelques cas de réussites revisités, qui peuvent inspirer les Issa Cisssokho et Henri Saivet attendus pour faire leur baptême du feu contre la Zambie, ce mercredi à Paris…
KHALILOU FADIGA
L’éclaireur au pied gauche magique
On lui connaissait un superbe pied gauche, éblouissant avec le Fc Bruges. On ne le pensait guère natif de Colobane pour aller ensuite grandir en France, jusqu’à ce que les «éclaireurs» ne le guident vers l’équipe nationale. Embarqué pour la Can-2000, au Nigeria, il pèse dès le début sur le jeu des «Lions» avec ses talents d’organisateur. Sous la direction de Peter Schnitteger, le groupe s’arrête en ¼ de finale devant les «Super Eagles» nigérians (2-1).
Cette équipe où brillaient déjà les Pape Malick Diop, Henri Camara et Omar Daff allait constituer la base pour aller vers l’apothéose de la Can et du Mondial 2002. Jusqu’en 2008, il fut ce merveilleux milieu de terrain qui donnait du fond et du liant au jeu de l’équipe nationale. Mais la fin sera moins heureuse. En 2008, Lamine Ndiaye, pris en «otage» par les supporters qui réclamaient leur Fadiga lors d’une séance d’entrainement, le rappelle contre la Gambie, le 11 octobre 2008 (1-1). La suite on la connaît…
Fadiga et les «Lions» seront évacués de la pelouse du stade Léopold Senghor par la police sous les projectiles des supporters en colère.
Khalilou Fadiga compte 37 sélections (4 buts)
MAMADOU NIANG
Le capitaine de la deuxième génération
Quand il arrive en 2002, l’équipe nationale a fini de se qualifier pour le Mondial et revient de la Can du Mali avec le titre de finaliste. Burno Metsu tient déjà son équipe et les «cadres» sont bien en place à leurs postes. Mamadou Niang, alors sociétaire du Havre, répond tout de même à l’appel d’une équipe du Sénégal qui attire. Pour son premier match contre la Bolivie, le 27 mars 2002 (2-1), il marque. Mais avec une attaque où rayonnent El Hadji Diouf et Henri Camara, Metsu ne le retient pas. Mamadou prendra son mal en patience.
Régulièrement convoqué, présent à la Can 2004, à la Can-2006 et à la Can-2008, Niang reste toujours un joueur de second rang derrière les «cadres», même si stature se renforce. Son association avec Diouf aurait pu porter les Sénégal vers les cimes, sauf qu’entre les deux hommes les atomes ont du mal à s’accrocher. «Il y a toujours eu une complémentarité imparfaite entre eux», témoignait l’ancien sélectionneur des «Lions» Guy Stephan. Les différends se réglaient même par presse interposée.
C’est avec l’élimination des «Lions» de la Can-2010 par la Gambie, en octobre 2008, la défénestration de la génération 2002 et l’arrivée d’Amara Traoré à la tête des «Lions», que l’heure sonne enfin pour Mamadou Niang. Devenu capitaine et tête de file, il sonne ce qui ressemblait à une renaissance de l’équipe nationale. Les qualifications pour la Can-2012 se déroulent comme sur billard, mais le désastre est terrible à Bata. Les «Lions» éliminés au premier tour sans aucune victoire, Amara saute. Et Niang ne revint plus en équipe nationale.
Mamadou Niang compte 23 buts en 58 sélections.
MOUSSA SOW
Un modèle de constance
Son arrivée en équipe nationale est celle d’un amour affiché sans fard. Figurant parmi les meilleurs buteurs de Ligue 1, sacré champion d’Europe des moins de 19 ans en 2005 en Irlande avec les Abou Diaby (Arsenal), Yoann Gourcuff et Hugo Lloris (Lyon) tout prédestinait Moussa Sow à une carrière avec l’équipe de France, quand il pousse les portes de la «Tanière» et confie : « Petit à petit, j’ai vu l’équipe nationale jouer et évoluer. Cela m’a donné envie de l’intégrer. Je suis Sénégalais, même si je suis né en France, mon cœur est sénégalais et je viens souvent ici en vacances. J’appartiens à cette terre», expliquait-il.
La convocation tombe le 12 août 2009 face au Congo (2-1) à Tours. Amsatou Fall alors intérimaire, tente de reconstruire une sélection sur les décombres de la génération 2002, disloquée après l’élimination de la Can-2008 par la Gambie. Moussa Sow s’impose vite et marque son arrivée officielle en septembre 2010 à Lubumbashi, contre la Rdc. Les «Lions» s’imposent (4-2) lors de la 1re journée des qualifications de la Can 2012 et il inscrit son premier but.
Depuis lors, Moussa Sow n’a jamais rechigné à répondre à l’appel de la sélection.
Moussa Sow compte 24 sélections, pour 7 buts.
LAMINE DIATTA
L’adaptateur universel de la défense
Il a longtemps été le second élément du binôme de la défense centrale avec Pape Malick Diop aux temps glorieux de la Can et du Mondial 2002. Parfois on le retrouvait aussi latéral droit. Assez peu technique, mais dur sur l’homme et bon dans le jeu aérien, Lamine Diatta a effectué ses débuts internationaux en septembre 2000 contre le Togo en match amical. C’était au retour de la Can au Nigeria. Depuis lors, il n’est plus sorti de l’équipe type jusqu’à la Can 2008.
Ayant pris sa retraite comme beaucoup de ses coéquipiers de 2002 après le tsunami gambien le 11 octobre 2008, Lamine Diatta Diatta a été un adaptateur universel au sein de la défense des «Lions». D’une génération à l’autre, après le départ de Pape Malick Diop, il a vu défiler à ses côtés les Ibrahima Sonko, Abdoulaye Diagne Faye et Malickou Diakhaté.
Lamine Diatta compte 70 sélections, pour 4 buts.
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