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Birahim Seck: il y a une contradiction vertigineuse entre les propos du président et son discours basé sur la gouvernance vertueuse

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La déclaration du chef de l’Etat, qui affirmait jeudi dernier au cours du conseil présidentiel sur le suivi de la politique économique et sociale, qu’il ne compte plus se laisser retarder, dans la conduite des projets par les procédures pourtant légales du Code des marchés publics, a soulevé le courroux des défenseurs de la bonne gouvernance.

Respecter le Code des marchés publics, ne semble pas être aujourd’hui, une priorité pour le chef de l’Etat. Alors que ses projets et programmes tardent à sortir de l’œuf, Macky Sall, qui sent le temps jouer en sa défaveur, a, dit-on, affirmé lors du Conseil présidentiel sur le suivi de la politique économique et sociale, qu’il était prêt à faire fi du Code des marchés publics, pour pouvoir réaliser tous ses projets. Mais, du côté des défenseurs de la bonne gouvernance, cette sortie du chef de l’Etat ne rassure pas. Au contraire, elle déconcerte.

Macky va dans le même sens que Wade

Au Forum civil par exemple, Birahim Seck estime qu’ «il y a une contradiction vertigineuse entre  les propos tenus par le président de la République lors du Conseil présidentiel et son discours basé sur la gouvernance vertueuse et sobre». Et cette déclaration, de son avis, est tout sauf objective, car, «aucun texte ne montre qu’aujourd’hui, les procédures de passation de marchés publics constituent un obstacle à la réalisation des projets du gouvernement». Et même, ces propos du Président, rappellent ceux de son prédécesseur, montre M Seck: «Cela rappelle ce que le Président Wade avait mentionné dans son décret 2010 1188 du 13 septembre 2010 quand il disait qu’il ne peut plus accepter que le Code des marchés soit un frein à l’exécution de ses projets». Ce qui avait conduit même l’ancien Président à exclure du champ des marchés publics, la Présidence, et des ministères dits de souveraineté. Et pour Birahim Seck, «c’est cette même volonté qui habite le Président Macky Sall». «Si le chef de l’Etat veut aller dans le même sens, il n’a qu’à le dire très clairement aux Sénégalais ; qu’il veut aller dans le sens de rompre d’avec la transparence».

Le membre du Forum civil précise que le Code des marchés ne ralentit en rien le processus de passation des marchés publics. Et pour preuve, un rapport de la Dcmp, en 2012, avait montré que la plus part des goulots sont «du fait des hommes, C’est-à-dire aux autorités contractantes». «La Dcmp a dit qu’il y a eu un déficit de planification. Elle a révélé qu’il y avait une élaboration tardive des dossiers d’appel d’offres». Aussi, la Dcmp, rappelle Birahim Seck, avait montré que le temps d’affectation des crédits était long. Pour lui, c’est plutôt  «le Code des marchés qui n’est pas respecté». Et pourtant, le chef de l’Etat a même la possibilité, avec ce même code, de planifier ses projets qui doivent être lancés en 2014, en novembre.

Prolongement de l’autoroute confié à Eiffage, réfection du building, ces gré à gré injustifiés

Et sur l’exécution, révèle M. Seck, le rapport produit en 2011 par la direction à l’appui au secteur privé a montré que les difficultés sont plutôt liées aux délais de paiement, mais «pas un problème de code». C’est pourquoi, le membre du Forum civil se demande «où est donc la responsabilité du Code des marchés publics dans ce que Président appelle les lenteurs dans les procédures de passation». Et à Macky Sall, il signifie que «les conditions d’une efficacité se trouvent dans le Code des marchés».

Cependant, Birahim Seck alerte que «la voie qui est en train d’être suivie par le gouvernement achemine les deniers publics vers une nébuleuse et l’opacité». De plus, se désole notre interlocuteur joint par nos soins, «si le président de la République donne lui-même le ton d’une mal gouvernance avec ces propos, que feront ses collaborateurs. Ils vont dire comme le Président accepte que la non transparence soit érigée en règle, nous aussi nous allons appliquer les directives du Président».

«Le Forum civil fera face»

Et sous Macky, Birahim Seck souligne que «la plupart des marchés passés par entente directe sont des gré à gré injustifiés». Et c’est le cas, selon lui,  du marché de réhabilitation du building administratif, celui de la construction du centre international de Dakar, et le gré à gré accordé à Eiffage pour le prolongement de l’autoroute à péage. Mais, avertit-il, « tout ce qui entre dans le sens de sortir de la transparence, le Forum civil fera face».

PROPOS DU CHEF DE L’ETAT TENUS LORS DU CONSEIL PRESIDENTIEL

ABDOUL AZIZ TALL, LE DELEGUE GENERAL A LA REFORME DE L’ETAT RECADRE LE DEBAT

Le Délégué général à la Réforme de l’Etat et à l’Assistance technique, Abdou Aziz Tall, a tenu hier à recadrer le débat sur les propos tenus par le chef de l’Etat, lors du Conseil présidentiel sur le suivi de la politique économique et sociale. Dans une intervention diffusée à la télévision nationale (Rts1), le Délégué général à la Réforme de l’Etat et à l’Assistance technique a tenu à redonner aux propos de Macky Sall, leur juste proportion.

En effet, le Patron de la Dreat a précisé que le chef de l’Etat, Macky Sall, n’avait aucunement voulu légitimer les procédures de passation de marchés publics par entente directe. Explicitant ainsi les propos du président de la République, M. Tall a expliqué qu’en réalité, Macky Sall s’adressait aux bailleurs de fonds, à qui il soulignait qu’ils se doivent de respecter les urgences et faire aussi preuve de célérité pour lui permettre de dérouler ses projets et programmes. Et ce, pour que le gouvernement ne soit pas suspendu aux conditionnalités et procédures sinueuses et longues, qui font perdre à l’Etat et à notre pays du temps ou des opportunités. «Le Président a dit que nous ne sommes pas là pour suivre vos procédures, il y a des moments où ce sont vos procédures qui doivent nous suivre», a-t-il assuré. Car, le chef de l’Etat a affirmé n’être «élu que pour rendre compte au peuple».

«Cela a été un acte de souveraineté et de dignité nationale»

Un discours, empreint de patriotisme que M. Tall a magnifié. «Cela a été un acte de souveraineté et de dignité nationale, un acte patriotique qui n’a rien à voir avec des questions de marchés contrairement à l’idée qu’on a voulu en donner», assure Abdoul Tall. Et le Patron de la Délégation générale à la réforme de l’Etat et à l’assistance technique estime qu’un Président qui met en place un système d’évaluation aussi contraignant pour son gouvernement, qu’on ne voit que dans 3 pays africains, ne violera jamais les procédures de passation des marchés publics.

 

2 Commentaires

  1. S’il ya eu changement au SENEGAL en 2012 , il semble que ce soit seulement un changement d’hommes (les PR ) car , a la loupe , les memes pratiques sont toujours de rigueur . Mr Tall est un sous fiffre , il ne peut recadrer Macky . Macky a appris le francais comme bon nombre d’entre nous .Ce qu’il a dit est tres limpide et nous l’avons compris comme tel .
    Macky refusait la transition mais , il risque d’etre un PR de transition .

  2. aziz tall , si wade t’avait coffré il y avait bien une raison ; ne défend pas l’indéfendable ; ce mollusque , sans colonne vertébrale va tous vous induire en erreur devant le peuple , dès qu’il ouvre la bouche c’est pour sortir des bêtises , il est inintelligent , ne sachant rien faire , sinon que détourner l’argent public , sa fortune est incommensurable !!

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