XALIMANEWS: A une centaine de kilomètres de Dakar, non loin de Mbour, ici, on est à Joal Fadiouth. Une ville, située sur la petite côte où la pêche et ses activités dérivées et l’agriculture y sont développées . Sa population est estimée à 45 903 (2013). Elle est composée à majorité, sérères mais aussi de toutes les autres ethnies confondues, peuls, Socés, Diolos…
Le dialogue Islamo-chrétien dont on parle, trouve tout son sens ici. Xalima a rencontré des familles « mixtes ». « Mixte », c’est du moins l’appellation que nous donnons à ce mélange. Mais selon eux, c’est tout-à-fait normal et naturel puisque cela date depuis des siècles. Les chrétiens et les musulmans habitent ensemble et forment une seule famille. Ils se marient ensemble. D’ailleurs, Louise, une jeune fille, sérère de 24 ans en est la preuve: « je m’appelle Louise Sarr. Je suis sérère et habite ici(Joal-Fadiouth). Ma mère est musulmane et mon père catholique », a t-elle déclaré. Selon elle, la religion n’est pas un problème: « je choisirai ma religion ».
Ziguinchor et Joal Fadiouth sont les seules villes où il existe des cimetières mixtes où les chrétiens et les musulmans sont enterrés ensemble.
Ici, les chrétiens portent des noms musulmans et vice versa. Un cocktail homogène qui fait l’ identité du Sénégal aux yeux des autres, une « teranga » incontournable.
On constate même une cousinage à plaisanterie entre ces derniers. A titre d’exemple, durant le ramadan, les chrétiens partagent des plateaux bien garnis comme à 14h l’heure où le jeûne est plus difficile comme le faisait les musulmans durant le carême. Dans une parfaite ambiance, les commentaires vont bon train sur les réseaux sociaux.
Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal, est originaire de cette ville. On nous souffle qu’il était très ami avec certains hommes religieux de ce pays et maîtrisait le Coran mieux que certains musulmans.
Même si depuis quelques temps ce sens de la communion est fragilisée avec des débats ethniques occasionnés par les émeutes de ces derniers temps qui ont fini par emmêler la politique politicienne et la quiétude de ce pays mais aussi l’épisode des échauffourées entre un dignitaire religieux musulman et catholiques à Diohine (Fatick). Une violence inouïe que l’on ne connaissait pas du Sénégal causée par l’on ne sait qui, qui fait que l’on parle de présence de forces occultes au Sénégal.
La paix repose sur l’acceptation de l’autre. Abbé Diamacoune Senghor, un grand homme de dialogue et de paix, ainsi que Serigne Fallou Mbacké et Elhadji Mansour Sy se sont toujours illustrés pour que les liens se raffermissent d’avantage entre ces deux communautés qui ont toujours entretenu des relations de bon voisinage, et ce, dans une parfaite harmonie.