A quand la fin de la pauvreté en Afrique ? Dans la grande ville-capitale comme dans des cités de l’intérieur des pays, la grande maison est devenue un lieu de production de la pauvreté. Responsable de 42 % des consommations d’énergie et de 20 % des émissions de gaz à effet de serre dans un pays comme la France, le secteur du bâtiment est un domaine d’intervention prioritaire pour répondre aux enjeux énergétiques et climatiques actuels. Au Sénégal comme un peu partout dans le monde, il est aussi le lieu où les dépenses et les charges sont les plus importantes.
Même si les techniques de construction permettent d’ores et déjà de diviser la consommation énergétique des bâtiments par deux, il faut aller plus loin et soutenir les initiatives de recherche en la matière ainsi que la réalisation de bâtiments à basse consommation énergétique. Le parc de bâtiments actuel est très gourmand en énergie. La consommation totale d’énergie est, selon l’âge et la qualité des bâtiments, comprise entre 160 et 300 kWh par m² et par an. Pour les bâtiments neufs, répondant à la réglementation thermique en vigueur (RT 2005) pour le cas de la France, cette consommation est de l’ordre de 100 kWh/m².an.
Or, les techniques constructives aujourd’hui disponibles peuvent permettre de diviser par deux cette consommation pour atteindre environ 50 kWh/m².an. Cette performance pour la construction de bâtiments neufs et la rénovation au fil des ventes annuelles (en France, environ 400 000 logements/an, plus les bâtiments tertiaires) permet d’inscrire le secteur du bâtiment dans l’objectif de division par 4 des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.
La modernité à tous les coûts
A Dakar, dans les quartiers huppés du côté du bord de mer à Dakar, comme dans le quartier très populaire de la Médina et au niveau de la Sicap, les nouvelles cités dans l’enceinte de l’aéroport et aux environs de Yoff, Ngor, Almadies, la situation frise de plus en plus l’excès en matière d’urbanisme et d’architecture de luxe sinon la folie.
Des maisons de 2000 voire 3000 m2 sortent de terre sans norme de consommation d’énergie et d’eau. Sur les grandes avenues comme Bourguiba, Blaise Diagne, le long de la corniche, des édifices sous toutes les formes (trapèze, rectangle, triangle, losange etc.) sortent tous les ans de terre au nom du boom de l’immobilier. On bouche les dernières poches d’air de la ville. Les espaces verts sont sacrifiés, le foncier pillé, le littoral envahi…
Mais, tout cela sans réglementation, sans norme, sans contrôle. Et quand se déclare un incendie à l’intérieur, point de voies de passage, s’ensuit par la suite des brûlés (même chez les sauveteurs), des blessés graves, des morts calcinés etc. Le dernier incendie survenu dans l’immeuble Tamaro dans la journée du jeudi 1er décembre 2009 et qui abrite le super ministère de l’Equipement, des Infrastructures, de l’Aménagement du Territoire, de la Coopération internationale est dans cette logique.
Souvent, un cours circuit électrique, des fois des bombonnes de gaz qui prennent feu, si ce ne se sont les négligences humaines et l’absence de dispositifs d’alerte. Et pourtant, des remèdes existent. En France par exemple, la compagnie Luwoge qui a pour spécialité d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments actuels.
Que fait Luwoge dans ces bâtiments pour améliorer leur efficacité énergétique ? Ils utilisent une série de techniques bien établies pour améliorer l’efficacité des bâtiments. Parmi ces solutions : l’isolation thermique. Durant son cycle de vie, l’isolation en plastique utilisée dans les bâtiments permet d’économiser 150 fois le montant en énergie nécessaire à sa production.
Seuls 70 litres de pétrole sont nécessaires pour produire un mètre cube de plastique utilisé pour l’isolation d’un toit. Ce même mètre cube permettra d’économiser près de 5 500 litres de mazout domestique en 50 ans et évitera d’émettre quelques 19 000 Kg de dioxyde de carbone et autres polluants dans l’atmosphère. Outre ces propriétés, l’isolation thermique donne lieu à un meilleur confort et à une chaleur plus élevée en améliorant l’isolation sonore par exemple.
On est encore loin de ces mesures innovantes.
sudonline.sn