Elle a des atours et un physique à damner un «Mollah». Et elle sait mettre en valeur ses avantages. Elle, c’est Bowbé Guèye. De son nom de scène, Marie, cette artiste comédienne qui est passée par la troupe «Soleil Levant de Thiès» et qui évolue aujourd’hui à «Per bou Khar», se livre. Sa carrière, ses secrets de femme, ses relations avec les hommes, sa vision de la société sénégalaise, cette célibataire de 31 ans, passe tout en revue.
Je me nomme Bowbé Guèye, plus connue sous le nom de Marie, le nom d’un personnage dont j’ai interprété le rôle qui est par la suite devenue mon nom d’artiste comédienne. Bowbé est une jeune femme de 31 ans qui a fait ses études jusqu’en classe de Cm2 et qui, par la suite, a arrêté les études après avoir échoué à l’examen du Cfee. C’est aussi une femme de principes et de valeurs morales et qui sait où mettre les pieds.Parlez- nous un peu de vos débuts dans le milieu théâtral ?
Cela fait maintenant 4 ans que je fais de la comédie. Un jour, je suis tombée, par hasard, sur une troupe théâtrale que fréquentait ma s?ur cadette, Salma Guèye qui s’appelait «Pecc mou Ndiambour». Consciente de ma passion pour cet art, elle me présenta au responsable. Le directeur Gustave Ndiaye m’ayant remarqué m’a dit de venir participer aux répétitions, chaque fois que je le souhaiterais. Et, c’est comme ça que je suis entrée dans le milieu de la comédie laissant derrière moi mes rêves de chanteuse professionnelle.
Après quelques tournages, le groupe s’est disloqué suite à quelques désaccords. «Sa Neex», qui suivait attentivement ma carrière, me proposa de faire partie de leur troupe «Soleil levant de Thiès». C’est à la suite d’une bouderie avec un des membres du groupe que j’ai quitté la troupe de «Sa Neex» pour créer, 3 ans plus tard, avec mes anciens camarades de Louga et Per bou khar la troupe nommé «Per bou khar».
Pourquoi avoir choisi de faire de la comédie et pas autre chose ?
J’ai toujours aimé tout ce qui est comédie. Et, ce depuis mon enfance, j’ai toujours grandi avec l’idée que je serai un jour chanteuse ou comédienne.Je suivais les pièces de théâtre que faisait la troupe Daraay Kocc et la grande Dièynaba Diallo (Diewo Sow), m’a marqué par son talent, ce qui a augmenté mon désir de faire ce métier. Et je crois qu’il n’y a rien de plus noble dans ce monde que de rendre le sourire aux personnes et c’est ce que les comédiens font.
Comment s’est passé votre intégration dans la scène théâtrale ? Est ce que les acteurs, producteurs et metteurs en scène vous ont facilité la tâche ?
Je n’ai rencontré aucune difficulté quant à mon intégration à la troupe de Louga, ni au «Soleil levant de Thiès», encore moins à celle de « Per bou khar ». Néanmoins, j’avais eu, pendant un certain temps, des mésententes entre le metteur en scène du groupe «Soleil levant», Cheikh Ndiaye. Ce dernier se comportait d’une certaine manière avec moi, et il lui arrivait de ne même pas me saluer, ignorant ma présence. De la jalousie ? De la rancune ? Une dent contre moi ? Je ne saurais le dire. Mais, c’est mal connaître Bowbé Guèye. Je n’y suis pas allée par quatre chemins, j’ai juste pris la décision ferme de quitter le groupe. Mon intégration et mon adaptation à ce milieu étaient trop difficiles, j’ai trop galéré pour arriver là où je suis. Cette histoire est arrivée au moment où je vivais mes jours de gloire sous les projecteurs. J’étais aimée et admirée par tous et voilà que cette mésaventure vient bouleverser ma carrière. Ce qui m’a coûté 3 ans sans être dans aucune troupe et sans jouer aucune pièce de théâtre.
Quel jugement portez-vous sur le monde artistique ?
C’est un milieu où la paix est de prime abord. C’est un milieu où les artistes ne font qu’une seule et même personne. La comédie est un métier noble.
Quelles sont vos relations avec les autres artistes comédiens, surtout ceux de votre groupe ?
Pour ma part, en commençant par Baye Eli, jusqu’au plus jeune, je n’ai jamais eu de problèmes avec mes confrères et cons?urs dans ce milieu qui nous réunit. J’entretiens avec eux des relations de paix, de solidarité et de fraternité, une vraie relation d’amitié. Je peux dire que nous formons une famille unique qui est celle de la comédie. Nous nous comportons comme des frères et s?urs.
Bowbé, êtes-vous mariée ?
Non, je ne le suis pas. Mais, je suis en couple. Je vis, depuis un certain temps, une relation très sérieuse avec quelqu’un que j’aime, j’admire et que je respecte.
C’est normal qu’il ait ces genres de choses parce que, mine de rien, nous sommes des femmes et sommes adulées par les hommes en plus d’être célibataires. Je dirai qu’il y a de ses hommes qui essaient de mettre le grappin sur moi, mais sachez que c’est sans espoir. C’est vrai aussi qu’il y a entre autres de grands hommes très influents dans le pays qui, après avoir galéré pour avoir mon numéro de téléphone, m’appellent pour me faire des avances en me promettant deux ou trois choses qui pourraient faire de moi une femme très riche. Je ne veux pas rentrer dans les détails, mais sachez que si je vous révélais les noms des personnes qui essaient de me courtiser, vous en resterez bouche bée.Pourriez-vous nous en dire un peu plus ?
Un jour, j’ai reçu un coup de fil d’un grand homme, très connu dans le pays dont je ne dirai pas le nom. Il m’a appelé un bon jour et m’a dit qu’il était fasciné par ma personne et qu’il aimerait me rencontrer dans un endroit privée, afin de discuter avec moi. À l’énoncé de l’endroit, j’ai su que ce dernier avait autre chose en tête. Donc je l’ai remis à sa place en lui montrant que je ne suis pas une fille à la jupe légère.
Et Bouba Ndour, qu’en est–il entre vous deux ? Beaucoup de choses ont été dites sur vous deux ?
Il n y a jamais rien eu entre Bouba et moi. Que cela soit clair. Nous ne nous connaissons même pas bien, nous nous disons bonjour, un point c’est tout. En plus, ce n’est pas tout le temps que nous nous croisions. À la Tfm, j’y vais seulement pour travailler.
Comment se passe votre vie de comédienne ?
Alhamdoulilah ! Je vis ma vie de manière très simple. J’ai des fans qui m’adorent et qui adorent ce que je fais. Je suis en mesure de vous dire que financièrement, je suis très à l’aise, j’ai un compte en banque qui pourra subvenir à chacun de mes besoins. Et ce, grâce à la générosité de mes fans qui m’offrent bijoux, argent et autres. Bref, tout ce que peut désirer une femme. Certains d’entre eux vont jusqu’à m’inviter chez eux, afin de me présenter leurs femmes. Alors, quoi demandez de plus ?
À propos de ces fans qui vous présentent leurs femmes, vous n’avez pas eu un jour un petit malentendu avec leurs épouses ? Vous êtes une femme très belle et cela peut susciter jalousie et méfiance en elles.
Il est arrivé que, dès fois, certaines femmes me regardent des yeux du genre : «je t’ai à l’?il, ne touche pas à mon mari». Mais je fais tout mon possible afin de leur faire comprendre qu’il n’y a rien et qu’il n’aura rien entre leur époux et moi. Certaines qui, au début, étaient méfiantes à mon égard sont devenues, maintenant, de vraies amies et j’en suis très ravie.
Seriez-vous prête à jouer n’importe quel rôle dans une pièce de théâtre ?
Je peux jouer n’importe quel rôle, excepté ceux pour lesquels je dois exhiber mon corps, montrer ma nudité. Pour rien au monde je jouerai ce genre de rôle, parce que je pense à mon futur, à ma famille, à mes enfants et mari. Je n’aimerai pas qu’un jour on leur manque de respect en leur disant que votre mère, votre s?ur ou votre épouse a fait tel acte dans telle pièce de théâtre.
Feriez-vous partie de celles qui sont pour la polygamie ?
Je n’aime pas la polygamie. Je ne veux pas avoir de coépouse. Je ferais tout mon possible pour que mon mari ne cherche pas d’autres femmes. J’ai des trucs et astuces qui feront en sorte que mon mari n’aura d’yeux que pour moi. Je suis «djongué» et sais cuisiner et je sais comment tenir mon homme.
En tant que citoyenne, comment vivez-vous la situation actuelle du pays ? Pensez-vous comme tous les autres qu’Abdoulaye Wade ne doit pas se présenter aux élections présidentielles à venir ?
Je ne suis pas d’accord sur la manière dont procèdent les citoyens. Je suis contre la violence. C’est vrai qu’ils sont dans leur plein droit, mais il faut qu’ils se contrôlent. Le président ne peut pas prendre l’argent du peuple et le jeter à la fenêtre en construisant des routes et autoroutes, alors qu’à côté il y a des Sénégalais qui meurent de faim et des jeunes qui n’ont pas de travail. Franchement, en tant que citoyenne, en tant que celle qui fait partie de ceux qui ont eu à voter pour lui dernièrement, il m’a déçu. Abdoulaye Wade m’a déçu. Et, je dis que dans un pays, si les citoyens ne veulent plus du chef de l’Etat, ce dernier doit de façon honorable se retirer. Si c’était mon père, je lui dirai d’enlever sa veste et se consacrer à autre chose. Mais le problème est de savoir qui pourra remplacer Abdoulaye Wade.
Des larmes pour Kader
En parlant de Kader Diop, Bowbé ne peut en effet pas s’empêcher de fondre en larmes. «Parce que, dira-t-elle, une fois qu’elle a séché ses larmes, Kader était un frère. Et le plus dur c’est qu’il a laissé deux filles, deux jumelles d’à peine 3 ans derrière lui».