Le président en exercice du Congrès des députés brésilien a annulé lundi à la surprise générale le vote des députés qui ont approuvé le 17 avril la procédure de destitution de la présidente Dilma Rousseff, a-t-on appris de source officielle.
Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Cette décision crée une certaine confusion ici. Une grande incertitude aussi. Car les sénateurs devaient voter, dans deux jours, l’ouverture formelle du procès en destitution de Dilma Rousseff, accusée d’avoir maquillé les comptes publics. Elle aurait alors été suspendue de ses fonctions pour six mois en attendant un jugement final.
Mais le président intérimaire de la chambre des députés vient d’interrompre brutalement ce processus, alors qu’il semblait inéluctable. Pour justifier sa décision d’annuler le vote des députés, Waldir Maranhao a estimé que ses collègues n’auraient jamais dû ouvertement divulguer leur intention de vote avant la session en plénière.
La présidente aurait également dû pouvoir présenter sa défense. Tout a changé la semaine dernière, lorsque la Cour suprême a suspendu le président de la chambre des députés de ses fonctions. Eduardo Cunha était à l’origine de la demande de destitution de Dilma Rousseff.
Une véritable contre-attaque pour le parti de la présidente que la décision d’aujourd’hui vient renforcer. Même si l’opposition a déjà annoncé son intention de faire appel devant la Cour suprême de la décision du président intérimaire de la chambre des députés. Pour tenter d’empêcher un nouveau vote des députés sur la destitution de Dilma Rousseff.
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