SENINFOS.COM– La session budgétaire 2012 s’est ouverte ce mercredi. Les députés ont commencé l’examen du projet de loi de finances de l’année prochaine. Les grandes lignes s’inscrivent dans la logique des années précédentes du régime libéral : la présidence de la République et les autres institutions ont vu leur budget en hausse non négligeables. Les télécommunications, les industries extractives, le bâtiment et l’élevage sont les secteurs porteurs de l’économie, en appui aux recettes fiscales qui représentent plus de 50% des prévisions budgétaires, note seninfos. Le budget prévisionnel 2012 est passé à 2221,3 milliards, contre 2210,7milliards en 2011.
Présidence, Sénat et CES en hausse vertigineuse
Le président Abdoulaye Wade se taille, comme depuis son accession au pouvoir, la part du lion avec une hausse de son budget déjà colossal. La présidence n’atteint certes pas 100 milliards, mais y tend fortement. Son budget passe à 90,7 milliards, contre 90,4 milliards en 2011. L’Assemblée nationale n’est pas en reste. Les députés ont vu leur budget augmenter de 28%, passant de 12 à 15,8 milliards d’une année à la suivante. Pourtant, cette hausse n’est pas la plus importante. Le Sénat et le Conseil économique et social ont connu des augmentations vertigineuses. La première chambre du pays a connu une hausse de 68% de son budget qui passe de 4,3 à 7,2 milliards. Le Conseil économique remporte la palme avec une hausse de 112% en passant de 3 à 6,5 milliards. D’autres institutions ont connu des hausses tout aussi importantes. Explication bizarre d’Abdoulaye Diop, le ministre d’Etat ministre de l’Economie et des Finances : « En cette prochaine année électorale, il est nomal que le conseil constitutionnel et certaines institutions soient renforcées pour mieux s’acquitter de leurs tâches » a-t-il dit, devant le reporter de seninfos. En quoi le Conseil économique et social aurait-il un rapport direct avec l’organisation d’une élection présidentielle ?
Pendant que les budgets des institutions connaissent des hausses substantielles, celui des investissements connait une baisse. Le gouvernement prévoit d’allouer 507,9 milliards pour les investissements contrairement à la session 2011 où ils avaient atteint 574 milliards.
Primature : la seule en baisse
Dans ce flot de hausses à tout va pour les institutions, la primature se fait distinguer. Non pas pour l’ampleur de la hausse, mais pour une baisse de son budget. Les allocations financières prévues pour cette institution sont passées de 21 milliards à 20, 9 milliards. Certes cette baisse n’est donc que de l’ordre de 0,23 %.
Dévaluation du Franc Cfa : « Ce n’est pas à l’ordre du jour »
Le ministre de l’Economie et des Finances a coupé court à toute éventualité de dévaluation du franc Cfa à cause de la crise mondiale. Pour Abdoulaye Diop, le contexte économique actuel des pays de la zone Cfa est stable. « La dévaluation n’est pas d’actualité. La zone connait une croissance malgré une situation économique mondiale » dit-il. Selon lui, la Côte d’ivoire qui participe à plus de 40 % du Pib de l’Uemoa va revenir sur le marché après dix ans de crise.
Hôpitaux de Ziguinchor et de Fatick : « La faute aux socialistes »
La fameuse rengaine des libéraux sur la gestion du pays par le régime socialiste s’est encore invitée dans les débats. Abdoulaye Diop a imputé la responsabilité des retards notés dans la finition des travaux des hôpitaux de Fatick et de Ziguinchor à la mauvaise gestion des socialistes. « En 1999 ils ont signé des contrats qui prévoyaient la finition des travaux en 9 mois, chose qui n’est pas réaliste. Maintenant, on subit les contre coups de cela depuis lors », a affirmé le ministre d’Etat, ministre de l’économie et des finances.
Amayi BADJI, SENINFOS.COM