Devant les députés ce jeudi, pour le vote du budget 2016 de son département, Sidiki Kaba risque d’être embarrassé par ses promesses non tenues de l’année dernière. Des problèmes subsistent encore dans la Justice, avec notamment le souhait de ramener l’allocation journalière des détenus à 1 000 frs, au lieu des 800 frs fixée à ce jour, la «délocalisation de Rebeuss vers Sébikotane», entre autres. Me Sidiki Kaba devra trouver des explications convaincantes à servir aux députés, aujourd’hui, après ses promesses non tenues de l’année dernière, lors de son passage à l’Assemblée nationale. En effet, c’est ce jeudi que le ministre de la Justice fera encore face aux élus du peuple, pour le vote du budget 2016 de son département ministériel.
Et les parlementaires ne manqueront certainement pas de l’interpeller au sujet des réalisations alors promises pour l’exercice finissant. De toutes les promesses annoncées dans le secteur de la Justice, plusieurs d’entre elles n’ont même pas connu un début d’exécution. Interpellé par Moustapha Cissé Lô au sujet des attaques dont il avait été victime et pour lesquelles il avait dénoncé une «justice partisane en faveur d’une certaine classe sociale», Me Kaba avait promis : «Les personnes impliquées seront entendues et les poursuites diligentées au niveau du Parquet de Diourbel lorsque l’enquête sera bouclée». A ce jour, aucune poursuite n’a été déclenchée depuis que les 15 suspects de Touba ont été libérés, sur ordre du ministre de l’Intérieur. Laquelle libération avait en son temps outré les magistrats qui s’en étaient offusqués à travers un communiqué de l’Ums. Dans cette affaire, seul Serigne Assane Mbacké a fait l’objet d’emprisonnement avant de bénéficier d’un contrôle judiciaire, dans une autre affaire. Le Garde des Sceaux avait aussi promis de ramener l’allocation journalière des détenus à 1 000 frs, mais elle est toujours restée à 800 francs, jusqu’à ce jour. Me Sidiki Kaba avait aussi été interrogé par les députés Sokhna Dieng Mbacké et Awa Dia Thiam sur les difficiles conditions de détention en milieu carcéral. Et il avait promis la «délocalisation de Rebeuss vers Sébikotane», une prison de 1 500 places, même s’il n’avait pas avancé de date. Une promesse vue comme une «chimère» à laquelle certains continuent encore de croire, compte tenu du fait que de nouvelles chambres sont en construction à Rebeuss. Relativement à la suppression de la Crei, Me Kaba avait fait dans le clair-obscur : «La Crei a été créée par une loi spéciale. Par conséquent, elle ne peut être supprimée que par une loi de même nature». Plusieurs autres griefs ont été soulevés par les députés parmi lesquels : la traque des biens mal acquis ; la vétusté des bâtiments dans lesquels la justice est rendue et leur inadéquation aux standards du 21e siècle ; la construction et l’équipement de nouveaux palais de Justice et établissements pénitentiaires ; l’insuffisance du personnel judiciaire dans les cours et tribunaux ; les lenteurs judiciaires ; les longues détentions ; la corruption en milieu judiciaire, entre autres. Cependant, des réalisations ont été faites entre temps. C’est ainsi que le budget de certaines prisons ont aussi connu une hausse durant l’exercice 2015. Ce sont : Rebeuss, Camp pénal de Liberté 6, les prisons pour femmes de Rufisque et Liberté 6 ainsi que les Maisons d’arrêt et de correction (Mac) de Thiès et Kaolack. Il y a eu également le recrutement de 240 élèves-agents de l’Administration pénitentiaire. Arrêté à 27 milliards 689 millions 503 mille 660 frs Cfa en 2015, le budget du ministère de la Justice avait connu une baisse de trois milliards due essentiellement à l’annulation des dépenses en capital. Une baisse qui avait provoqué l’ire des travailleurs de la Justice face aux défis du secteur en question.
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