Un engin artisanal a explosé samedi au passage d’un véhicule de transport en commun, dans le nord-ouest du pays. Au moins 14 civils, dont les élèves d’un collège, ont été tués, selon des sources sécuritaires.
Au moins quatorze civils, dont des élèves, ont été tués, samedi 4 janvier, par l’explosion d’un engin artisanal au passage d’un bus dans le nord-ouest du Burkina Faso, selon des sources sécuritaires.
« Un véhicule de transport en commun a sauté sur un engin artisanal ce matin sur l’axe Toeni-Tougan (province du Sourou, frontalière du Mali), a indiqué une source sécuritaire. Le bilan provisoire est de 14 morts et quatre blessés graves qui ont été pris en charge. »
« L’incident a eu lieu aux environs de 9 h et les missions de sécurisation et de secours ont été aussitôt déployées sur les lieux », a précisé cette même source.
Les attaques avec des engins artisanaux se multiplient
« Les victimes sont essentiellement des élèves (d’un collège) qui regagnaient leur localité d’études après avoir passé les fêtes de fin d’année en famille », a expliqué une autre source, confirmant le « bilan provisoire ».
L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat.
L’état-major général des armées burkinabè a par ailleurs fait cas, dans un communiqué, d’une attaque contre une unité de gendarmerie à Inata (nord) survenu « vendredi 3 janvier, vers 5 h du matin ».
« Faisant preuve d’un sang-froid et d’une réactivité exemplaires, les éléments ont réussi à mettre en échec les assaillants. Le bilan fait état d’une dizaine de terroristes neutralisés », indique le document.
11 jours après le massacre d’Arbinda
Cette nouvelle tuerie de civils survient onze jours après le massacre d’Arbinda (nord), la veille de Noël. Trente-cinq civils, dont 31 femmes, avaient été tués, ainsi que sept militaires, lors de l’attaque de la base militaire puis de la ville.
Les Burkinabè avaient suivi 48 heures de deuil national en hommage aux victimes de cette attaque, la pire qu’a connue le pays depuis le début des violences jihadistes, il y a cinq ans.
Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger, est régulièrement confronté à des attaques jihadistes. Des attaques qui ont fait environ 750 morts et 560 000 déplacés depuis 2015.
Le Nord et l’Est sont particulièrement touchés. La capitale Ouagadougou a, elle, été frappée à trois reprises.
Les attaques avec des engins artisanaux, débutées en août 2018, se sont multipliées depuis.
Lutte commune
Les forces de l’ordre, sous-équipées et mal entraînées, de ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, n’arrivent pas à enrayer la spirale de violences jihadistes, et enregistrent de lourdes pertes.
Celles-ci ont toutefois revendiqué une série de succès depuis deux mois, affirmant avoir tué une centaine de jihadistes au cours de plusieurs opérations.
Rarement revendiquées, les attaques sont toutefois attribuées à des groupes armés jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe État islamique.
Cinq États sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), qui tentent depuis 2015 de mettre sur pied une force militaire conjointe de 5 000 soldats, ont appelé mi-décembre la communauté internationale à les soutenir davantage.
La France a convié les cinq États sahéliens à un sommet en janvier pour « redéfinir plus clairement les objectifs militaires, politiques et de développement » de la lutte commune contre les groupes jihadistes, selon le président Emmanuel Macron, qui estime ambiguë l’attitude des présidents burkinabè et malien au sujet de la présence des soldats français, critiquée par une partie de l’opinion publique de ces deux pays.
France 24 avec AFP
Burkina Faso : 14 civils, dont des collégiens, tués dans une attaque dans le Nord-Ouest
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