XALIMANEWS-Il y a dix ans, le Burkina Faso a vécu un bouleversement majeur avec la chute de Blaise Compaoré, président depuis 27 ans. Le 31 octobre 2014, une insurrection populaire a mis fin à son règne, marquant le début d’une ère de changements et d’incertitudes pour le pays. Les manifestations, nourries par une forte volonté de changement, ont révélé la détermination d’un peuple en quête de démocratie et de justice.
Le 31 octobre 2014, une insurrection populaire forcait Blaise Compaoré à démissionner de la présidence du Burkina Faso, mettant fin à un règne de 27 ans. Ce jour-là, des mois de manifestations, orchestrées par des partis politiques et des mouvements comme le Balai Citoyen, culminaient en réponse à un projet de réforme constitutionnelle visant à permettre à Compaoré de briguer un nouveau mandat.
Frédéric Garat, rédacteur en chef du service Afrique de RFI, souligne l’étonnante rapidité avec laquelle Compaoré a perdu le pouvoir. . En refusant d’écouter les revendications de la rue, il a sous-estimé la détermination de son peuple.
En l’espace de 48 heures, il a été confronté à la colère d’une population fatiguée par des années de promesses non tenues et de répression. Les manifestations, qui s’étaient intensifiées, étaient un cri de désespoir et de détermination de la jeunesse burkinabè. » Nous avons été gazés dès le matin, mais la jeunesse est déterminée. Nous sommes à l’Assemblée, et nous allons faire dégager notre président ! « , déclarait un manifestant le 30 octobre.
La tension culmina avec l’incendie de l’Assemblée nationale, où le vote sur l’article 37, qui aurait permis à Compaoré de se représenter, était prévu. Après avoir tergiversé pendant 24 heures, il annonça finalement sa démission le 31 octobre.
Le pouvoir fut provisoirement confié à un lieutenant-colonel peu connu à l’époque, Isaac Zida, qui rassura la population en annonçant le soutien de l’armée. Cependant, depuis ce jour historique, le Burkina Faso a été marqué par une instabilité persistante, avec trois putschs, plusieurs attentats et deux élections présidentielles.
L’ère post-Compaoré fut d’abord perçue comme une lueur d’espoir pour établir la vérité sur des crimes restés dans l’ombre, notamment celui de Thomas Sankara. Au terme d’un procès de plus d’un an, et en l’absence de Compaoré, réfugié en Côte d’Ivoire, ce dernier fut condamné par contumace à la réclusion à perpétuité, tout comme son ancien chef d’état-major, le général Gilbert Diendéré.
Dix ans après, le parcours tumultueux du Burkina Faso témoigne d’une quête inachevée de justice, de stabilité et de renouveau démocratique.