Depuis hier 11 novembre 2015, un enregistrement audio d’un appel téléphonique supposé entre Guillaume Soro et Djibril Bassolé circule sur les réseaux sociaux.
Dans cet appel, on entend les deux hommes planifiés au moins une partie du coup d’Etat de septembre dernier aussi bien dans la stratégie que le financement.
On entend aussi le supposé Guillaume Soro y avouer sa responsabilité dans les morts de Ibrahim Coulibaly dit IB (27 avril 2011) et Désiré Tagro (12 avril 2011). Il réclame à Bassolé le droit de tuer Chérif Moumina Sy, président du CNT (Conseil National de Transition, actuel parlement du Burkina Faso) et Salif Diallo, ancien ministre sous Blaise Compaoré et actuel vice-président du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MMP). « Ces deux là ne peuvent pas être vivants et puis vous êtes tranquilles au Burkina. Jamais! » peut-on entendre dire la voix prêtée à M. Soro.
Cet échange téléphonique a certainement eu lieu après la médiation de la CEDEAO dirigée par le président Macky Sall. On peut les entendre faire référence à la Convergence des troupes de l’armée régulière à Ouagadouga. Les deux personnalités planifiaient d’attaquer et d’occuper « un commissariat ou une gendarmerie » dans une autre ville et de faire sortir les éléments de la base de Pô sur 50km. Ces actions viseraient ainsi à disperser les troupes de l’armée régulières qui seront obligées d’aller défendre ces positions; mais également à faire fuir Michel Kafando, président de la transition.
L’objectif de tout ceci devait être d’empêcher la tenue des élections à la date du 11 ocotbre 2015 comme fixée par la transition. Ce dépassement mettrait ainsi fin à la transition pour permettre à Djibril Bassolé et ses partisans de réclamer une nouvelle transition, réintégrant tous les exclus.
Toutefois, à plusieurs reprises, ils laissent entendre que le président Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire n’est pas au courant de leurs agissements.
Si cet enregistrement venait à être authentifié, cela pourrait redissiner le visage politique du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. Dans le premier pays, cela sonnerait le glas des dernières reliques de l’ère Blaise Compaoré. Djibril Bassolé ira rejoindre le général Gilbert Diendéré dans les liens de la détention. Chez le voisin ivoirien, Alassane Ouattara sera ainsi débarassé de son encombrant rival. Certaines personnes et organisations qui réclament sa traduction en justice comme l’ont été Laurent Gbagbo et certains de ses partisans pourront alors obtenir gain de cause.
Si les faits sont avérés, il est dans l’eau chaude. Pourquoi et à quelle fin avoir collaboré a un si répréhensible et anti-démocratique complot dans un pays frère et ami?