C’est pour les beaux yeux des bailleurs de fonds que le gouvernement du Sénégal a permis à tous les candidats à l’entrée en sixième d’être admis. D’après Youssou Touré, le secrétaire général de l’Ois, même des élèves qui avaient 25 points sur 160 ont été admis.
On en sait un peu plus sur le taux très élevé de réussite au concours d’entrée en sixième. Selon le secrétaire général de l’Organisation des instituteurs du Sénégal (Ois), Youssou Touré, le gouvernement veut appâter les bailleurs de fonds, c’est la raison pour laquelle il fait en sorte que tous les candidats soient admis. A l’en croire, ces derniers qui financent le Sénégal dans sa politique éducative, veulent que notre pays atteigne le taux de scolarisation universelle, conformément aux Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Pour ce faire, le gouvernement a fait passer tous les candidats au concours d’entrée en sixième de cette année. Tous ou presque. Car même ceux qui ont eu 25 points, la moyenne étant de 80, ont été admis au concours d’entrée en sixième, si l’on croit Youssou Touré. ‘Ce qui s’est passé avec l’entrée en sixième, dépasse l’entendement. On n’arrive pas à comprendre comment un gouvernement peut tomber aussi bas dans la médiocrité. Pour l’examen, on demande aux élèves d’avoir 160 points et pour être admis, il faut avoir la moyenne, c’est-à-dire 80 points. Mais des élèves qui ont obtenu 25 points ont été admis au concours d’entrée en sixième’, fait savoir Youssou Touré, par ailleurs directeur d’une école primaire à Pikine.
Avec ce taux de réussite très élevé, le secrétaire général de l’Ois craint que les collèges, dont les effectifs sont déjà pléthoriques, ne puissent contenir tout ce monde. En effet, selon lui, les conditions ne sont pas réunies pour une éducation de qualité. Car les classes sont en surnombre, regrette-t-il. ‘Au Cem de Thiaroye, certaines classes ont des effectifs qui dépassent 107 élèves. Et dans celui de Pikine-Est des classes de troisième comptent jusqu’à 99 élèves. C’est dire que les conditions sont très loin d’être réunies. Même pour des surdoués’, fustige-t-il.
D’autre part, le syndicaliste indique que d’après une étude faite par une Ong, 70 % des élèves du Ce1 ne savent ni lire ni écrire. Selon toujours le secrétaire général de l’Ois, cette étude a montré que 75 % des élèves qui avaient réussi à l’entrée en sixième l’année dernière, ont redoublé. C’est pourquoi, cette suppression de facto du concours d’entrée en sixième, ‘sans discussion avec les partenaires de l’éducation, est une forfaiture extrêmement grave. Le gouvernement a fait un bond en arrière de 50 ans’, dit-il.
Enfin, l’Ois, selon son secrétaire général, réclame la tenue des élections de représentativité des syndicats d’enseignants avant les élections de représentativité des centrales syndicales, prévues au mois de décembre. Car pour lui, il y a trop de syndicats d’enseignants qui ne sont pas représentatifs et qui sont créés de toutes pièces dans des ministères.
walf.sn