Hier, alors qu’ils voulaient tenir leur conférence de presse dans une salle de la Maison du parti Léo-poète, les responsables de la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds) se sont heurtés au refus catégorique de certains responsables du Ps, d’accéder à la salle. Et la conférence de presse de la Jds s’est finalement tenue en plein air. « C’est regrettable et maintenant, ce n’est pas le plus important, car le plus important, c’est le Sénégal, ce ne sont pas nos pauvres personnes, ni la Jds, ni le parti. Il y a des questions qui dépassent nos partis politiques et nous pensons que ceux qui ont pris cette décision, la raison va finir par l’emporter et ils vont revenir à la raison », a regretté Babacar Diop, coordonnateur de la Jds. Il a dit avec regret : « Nous, depuis 10 ans, nous tenons ici nos réunions, conférences de presse, nous avons été de tous les combats, nous pensons que c’est discourtois ». Pour sa part, le porte-parole du Parti socialiste minimise. « C’est des gamineries. Pour eux, il faut qu’ils existent, mais nous allons mettre un terme à tous ces désordres-là », a prévenu Abdoulaye Wilane.
Le Populaire
Mon cher Piroguier
Je voudrais aujourd’hui t’entretenir justement de ces alliés de l’APR, en particulier le Parti socialiste. Toute ma jeunesse, j’ai combattu ce parti pour ses choix politiques et économiques qui ont fait de ce pays ce qu’il est devenu. C’est en réalité de la faute au Parti socialiste, si Abdoulaye Wade, au crépuscule de sa carrière politique et sans plus aucun enthousiasme, s’est saisi du pouvoir et nous a conduits à cette catastrophe morale et ce renversement sans précèdent des valeurs que nous sommes en train de vivre. Alors, est venu Macky, qui, dans une démarche opportuniste à souhait, a construit son discours aux sénégalais, désemparés par le désordre indicible de l’ère Wade, sur l’ethnique et les valeurs morales qu’il vient de trahir du reste en se réfugiant derrière des platitudes juridiques. Or donc, le Parti socialiste, du moins son Premier Secrétaire, Ousmane Tanor Dieng, soutient sans réserve le Président Sall, au risque d’une cassure sans précèdent dans l’histoire, après celles de 1996 et 1999. Au demeurant, le Parti socialiste est un élément constitutif de notre patrimoine politique national.
Mon cher Piroguier,
Soyons clairs, Ousmane Tanor Dieng, dont nous connaissons le caractère quelconque et insignifiant, ainsi que l’absence essentielle de vision et de charisme, n’est pas digne de notre attention, en ces moments historiques de la trajectoire de ce pays que nous aimons tant.
Ce qui est digne d’être relevé, c’est plutôt l’attitude opportuniste et ingrate d’Abdou Diouf. Il a réussi la prouesse de vendanger l’héritage de Senghor, dont il se réclame par filiation politique, en confiant le legs à un usurpateur, dont la seule qualité reconnue est d’être un bon fonctionnaire, ce qui ne fait pas un bon politique. Non content de ce forfait qui a valu à ce parti la perte du pouvoir en 2000, le même Abdou Diouf qui, décidemment, veut toujours vivre aux frais de la République, cautionne le soutien du PS au candidat Macky Sall à l’élection présidentielle maintenant renvoyée à février 2019, au détriment d’une candidature issue du parti socialiste. Son soutien à Macky lui vaut d’être maintenant logé dans ce palais qu’il a occupé de 1970 à 1980, la résidence du Premier ministre. Quoi que nous puissions penser de lui et quelle que soit sa posture politique, Abdoulaye Wade est un ancien Président du Sénégal, et en cette qualité, mérite de la République les égards seyants à son rang.
Par extraordinaire, et comme dans une mêlée, Abdou Diouf se retrouve dans ce cercle de souteneurs alimentaires avec tous les autres que le pays a vomis à un moment ou un autre des deux alternances que nous avons connues.
Macky, connu pour sa vacuité et son incompétence, a réussi la prouesse de rassembler autour de sa médiocre personne, des figures, tant rejetées par les sénégalais, qui cherchent à se recycler autour de ce jeune sans épaisseur qui certainement les adulait dans sa jeunesse. Souvenons-nous du texte psychanalytique d’Ibou Fall, parlant de Macky Sall et Abdoul Mbaye, son premier ministre de l’époque.
Alors, disons-le tout net, des coups, Abdou Diouf, de par son parti pris pour un camp politique dans l’arène plurielle du Sénégal, doit s’attendre à en recevoir. La seule manière d’y échapper, c’est d’aller acheter le pain lui-même le matin pour sa descendance. Souvenons de la question piège que la belle et impertinente Sokhna Dieng avait posée au Ministre du commerce de l’époque, feu Cheikh Hamidou Kane Mathiara : « combien coûte une baguette de pain ? ». Pour Abdou Diouf, il est temps de le savoir. Ton cher lecteur JOGANE