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[Cahiers Vacances 2010] Emprise et dépendance: le who’s who des drogues

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Légale ou non, dure ou «douce», une drogue est une drogue. Une constante?: la consommation régulière conduit à la dépendance. A court terme?: accidents, violence, overdose… A long terme?: cancers, troubles mentaux, maladies respiratoires ou cardiovasculaires. Or bien souvent, tous ces dangers ne sont pas perçus par l’utilisateur, qui se croit capable de maîtriser sa consommation. Et les jeunes Sénégalais ne sont pas à l’abri de ces dangers surtout que la région ouest-africaine est devenue une plaque tournante. ImageLa prise répétée de drogue modifie la façon dont notre cerveau perçoit l’origine des satisfactions. Elle perturbe notre recherche du plaisir, et conduit vers la dépendance.

Les drogues illicites

Le cannabis. Premier effet recherché?: le côté «planant». Légère euphorie, sensation d’apaisement, somnolence… les effets sont variables. A court terme?: une diminution de la sécrétion salivaire, des yeux rouges, une somnolence, des nausées, des bouffées de panique (le fameux «bad-trip»), des hallucinations… Et ces effets sont loin d’être anodins?: schizophrénie, baisse de la concentration, difficultés scolaires, fébrilité lorsqu’il s’agit de se procurer le produit, isolement social, perte de motivation sont au rendez-vous. Sans oublier les dommages physiques comme les troubles respiratoires. Ils sont d’ailleurs amplifiés en fonction des conditions d’inhalation (pipes à eau, «douilles»).
La cocaïne. Cette poudre blanche sans odeur est utilisée soit sous une forme «sniffée», soit injectée par voie intraveineuse. Elle peut également être fumée, et on parle alors de crack. La «coke» entraîne une euphorie immédiate, une sensation de toute puissance, physique et/ou intellectuelle. Elle provoque surtout une contraction de la plupart des vaisseaux sanguins, des troubles du rythme cardiaque et psychiques… L’overdose de cocaïne provoque un arrêt cardiaque. Ses premiers signes annonciateurs ne doivent pas tromper : hallucinations auditives et visuelles, rythme cardiaque très irrégulier… Mais la cocaïne est mortelle à d’autres égards?: «Les suicides en milieu scolaire, du fait d’un bad-trip ou d’un manque, se multiplient depuis quelque temps.»
Elle lève aussi les inhibitions. Ce qui peut conduire à des actes de violence, des agressions physiques ou sexuelles… Très puissante, la cocaïne engendre un état de dépendance quasi immédiat, dont il est très difficile de se libérer.
Enfin les matériels utilisés pour «se piquer» s’ils sont partagés, peuvent transmettre les virus des hépatites B et C et du Vih/Sida.
L’ecstasy. «L’ecsta» se présente généralement sous forme de comprimés aux couleurs variées, ornés d’un logo. Augmentation de la tension artérielle, accélération du rythme cardiaque, contraction des muscles de la mâchoire, la peau qui devient moite et la bouche sèche, tels sont les principaux effets de cette drogue. Puis arrivent une légère euphorie, une sensation de bien-être et de plaisir.
Mais la médaille a de sacrés revers… L’ecstasy entraîne des angoisses, des phobies, des dépressions. Elle peut entraîner des convulsions, des troubles du rythme cardiaque et hépatiques. Sans oublier?une perte de la sensation de faim et de soif. Avec à la clef un risque réel de déshydratation.
Les amphétamines. On les regroupe sous l’appellation générique de speed. Ce sont des psychostimulants et des anorexigènes puissants, qui donnent l’illusion de supprimer la fatigue et d’être invincible. Leur consommation peut être à l’origine de crises de tétanie ou d’angoisse. Ces produits s’avèrent dangereux pour les patients souffrant de dépression, de troubles cardiovasculaires ou d’épilepsie. L’association avec d’autres produits comme l’alcool, accroît les risques de neurotoxicité.
Le Lsd. Associé aux mouvements hippies dans les années 60, parfois même aux Beatles (et à leur chanson Lucy in the Sky with Diamonds), l’acide lysergique se présente le plus souvent sous la forme d’un buvard imbibé portant un dessin. Environ une demi-heure après avoir été déposé sur la langue et pendant environ 5 heures, des hallucinations puissantes se produisent. Parfois cauchemardesques, elles peuvent provoquer des bad-trip et la descente est rude?: angoisse, panique, phobies, bouffées délirantes… Des «retours d’acide» peuvent se produire plusieurs jours après la prise. L’usage de Lsd peut générer des troubles psychiatriques graves, qui persistent même après que la consommation a cessé.
Les champignons hallucinogènes. Les visions et autres effets euphorisants qu’ils provoquent sont proches de ceux du Lsd. Même si leur appellation d’hallucinogènes «naturels» donne au consommateur une illusion de sécurité, ce n’est… qu’une illusion. Les risques sont les mêmes que pour le Lsd?: crises d’angoisse, perte de contrôle, bad-trip. Certaines variétés sont fortement dosées en principe actif et peuvent exposer à de graves accidents. Tous les champignons hallucinogènes sont vénéneux, et présentent un risque réel de toxicité potentiellement mortelle.
Le Ghb. Le Gamma-hydroxybutyrate est une molécule anesthésique à usage médical. Certains l’utilisent pour favoriser des relations sexuelles «forcées», d’où son surnom de «drogue du violeur». Les hommes y trouveraient une relative stimulation sexuelle, les femmes verraient leur sexualité exacerbée, et s’exposeraient à des relations involontaires. Le produit (sous forme de poudre ou liquide) est le plus souvent versé dans les boissons à l’insu des consommatrices.
L’héroïne. Depuis les années 90, cette drogue s’est faite «l’héroïne» de la culture pop. En poudre ou en granulés à écraser, l’héroïne est injectée par voie intraveineuse, mais elle peut aussi être sniffée ou fumée. Elle provoque très rapidement un apaisement, une euphorie et une sensation d’extase.
En quelques semaines, le consommateur ressent le besoin d’augmenter la dose et la fréquence des prises. La vie quotidienne tourne alors autour du produit. Dans la majorité des cas, la dépendance s’installe rapidement. L’héroïnomane oscille alors entre des états de soulagement euphorique (lorsqu’il est sous substance) et de manque qui provoquent anxiété et agitation. La dépendance à l’héroïne entraîne presque toujours des risques de marginalisation sociale. Des troubles apparaissent très vite, dont l’anorexie et l’insomnie. La surdose (ou overdose) à l’héroïne provoque une dépression respiratoire souvent mortelle. Surtout, le partage ou la réutilisation de la seringue et la mise en commun du petit matériel d’injection (coton, tampon d’alcool, eau stérile) exposent à un risque élevé de contamination par le virus du Vih/Sida et/ou de l’hépatite C.

Les drogues licites

Bien que leur vente soit autorisée, certaines substances n’en demeurent pas moins des drogues. La liberté de leur commerce procède d’un mélange plus ou moins harmonieux entre respect des traditions culturelles (??), intérêts bien compris de l’Etat (qui perçoit sa dîme) et même des considérations d’hygiène publique. Certains de ces produits comme l’alcool par exemple, sont en effet d’une moindre toxicité lorsqu’ils sont consommés avec modération. Mais pour être licites, ces drogues n’en sont pas moins… des drogues.
L’alcool. Diminution de la vigilance ou perte de contrôle de soi, l’alcool est une vraie drogue. Il provoque un état d’ivresse et peut entraîner des troubles digestifs, des nausées, des vomissements. Sa consommation régulière augmente le risque de certains cancers et provoque des troubles métaboliques et/ou neurologiques. Quand elle est excessive (ou au-delà des seuils de 2 à 3 verres par jour), le risque de nombreuses autres pathologies augmente?: maladies hépatiques (cirrhose alcoolique, cancer) et du pancréas (pancréatite ou cancer), troubles cardiovasculaires, hypertension artérielle, maladies du système nerveux et troubles psychiques à type d’anxiété, de dépression et/ou de troubles du comportement.
Comme les drogues illicites, l’alcool provoque une dépendance. De nombreux symptômes apparaissent au cours du sevrage?: tremblements, crampes, anorexie, troubles du comportement. Cette dépendance s’accompagne de difficultés majeures?: relationnelles, sociales, professionnelles, sanitaires, judiciaires…
Le tabac. Il contient de la nicotine, qui procure un effet «éveillant», mais qui est aussi un anxiolytique et un coupe-faim. Les produits du tabac (cigarettes, tabac à chiquer, rouler, à priser…) comportent toujours des additifs qui en «améliorent» les caractéristiques?: des humectants, des agents exhausteurs de goût… mais aussi des additifs qui favorisent la dépendance. La combustion de ces produits favorise notamment la production de monoxyde de carbone et de goudron, hautement toxiques pour la santé. La fumée attaque les voies respiratoires dans leur ensemble. Le tabagisme constitue la principale cause du cancer du poumon, et on le retrouve comme agent causal de 11 cancers de l’homme.
Mais ce n’est pas tout… Le tabac limite l’apport d’oxygène au cerveau et aux muscles. Il est aussi responsable de maux de tête, de vertiges et d’une diminution de la résistance à l’exercice. Sans compter l’augmentation de la pression artérielle, l’accélération du rythme cardiaque et la détérioration des artères. Les risques coronariens et les décès par infarctus du myocarde sont deux fois plus élevés chez les fumeurs. Au total donc, il provoque près de 5 millions de morts prématurées chaque année dans le monde.

lequotidien.sn

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