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Camarades Apéristes : Quand le passé n’éclaire plus le futur, l’esprit marche dans les ténèbres. Par Aliou Ndao Fall

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Dans un passé récent, au sein de la classe politique  et pour bon nombre d’acteurs de la société civile sénégalaise il ne faisait pas bon d’être de l’Apr encore moins d’être un Mackyste. Qui par loyauté ou loyalisme, d’autres carriéristes, corporatistes ou encore pour des raisons inavouées non loin de leurs propres intérêts, ils avaient oublié que la démocratie était le règne de la raison. Car la démocratie constitue un modèle politique universellement applicable, puisque chargé des valeurs universelles comme celles de liberté, d’égalité, de justice, d’équité, du respect de la dignité humaine etc. Etant toujours un processus inachevé, la démocratie a besoin des hommes vertueux, des hommes capables de transcender leurs égoïsmes, des hommes respectueux de la légalité, de leurs concitoyens et enfin des hommes animés de bonne volonté. En un sens chacun d’entre nous doit se conduire en homme de devoir, quelqu’un qui s’oblige envers lui-même et envers les autres. Et le premier devoir que nous avons envers les autres, c’est d’abord de les respecter dans leur personne et dans leur dignité, c’est aussi nous conduire en citoyens loyaux, respectueux de la communauté et de ses lois et règlements. Le 1er décembre 2008, une poigné d’hommes et de femmes venus d’horizons diverses ayant en commun un grand nombre des vertus cités ci-dessus, ont pris leur courage à deux mains pour venir accompagner un homme d’Etat, le Président Macky Sall avec lequel ils partageaient les mêmes valeurs  universelles et les mêmes principes démocratiques. Ainsi l’Apr fût née dans la douleur certes, mais bien vivante. De ces pionniers, ces fondateurs, ces fidèles, ces défenseurs, ces militants et ces cadres je fus et je reste. Mais quand le passé n’éclaire plus le futur l’esprit marche dans les ténèbres forcément.  Ne jamais oublier qu’en politique, la fidélité est rare. Il est préférable la fidélité aux idées, aux convictions, aux programmes, aux projets politiques à la fidélité aux individus ou acteurs politiques. Quand on est fidèle à l’engagement pris pour soutenir tel projet de l’acteur politique parce qu’on y croit, l’avantage c’est que le jour où l’homme politique se démarque de cette vision, on peut aisément se détourner de lui. Le Président Macky Sall, fidèle compagnon de lutte et bien sûr disciple de Maître Abdoulaye Wade leader charismatique du SOPI, n’a pas hésité une seconde pour faire son choix entre la loyauté et le loyalisme.  Par contre, quand la fidélité est liée à la personne de l’acteur politique et non à un programme ou à une vision, s’il lui arrive de trahir nos idéaux au point de commettre les pires atrocités (Wade et ses Wadistes), on se verra dans l’obligation de continuer à soutenir cet acteur politique par fidélité à sa personne sur l’autel des malheurs du peuple. En politique, il n’y a pas grand sens à s’engager à être définitivement fidèle à des individus. Ce serait là renoncer à sa liberté de penser et plus précisément de changer d’avis et, si l’on veut rester fidèle quoi qu’il arrive, risquer de l’être un jour sans sincérité. « Qu’il faille me renier pour survivre je dis non… La patrie importe plus que le parti » une déclaration pleine de courage et de bon sens du Président Macky Sall qui reste à jamais gravée dans nos mémoires.  Si l’on doit être constant dans ses valeurs, ce n’est pas parce qu’on s’est engagé dans le passé à leur être fidèle, mais parce qu’elles restent dignes d’être suivies. Chers camarades, être fidèle au Président Macky Sall c’est d’abord et avant tout croire aux valeurs et principes qui motivent et guident ses actions au quotidien pour l’émergence du Sénégal. C’est faire de la vision du président  la notre afin de la traduire concrètement, efficacement pour les populations sénégalaises. Si tant est que la fidélité et la loyauté que nous prétendons à son endroit ne sont pas que des  slogans de séduction, alors soyons honnêtes et mettons nous au boulot comme l’a si bien dit le Premier Ministre. Il est temps de bannir cette culture qui ne nomme pas suffisamment les choses et dans laquelle tout est sous-entendu, dans laquelle l’établissement de règles entre des personnes (Cadres et Responsables de l’Apr)  qui se connaissaient et qui sont appelées désormais à travailler ensemble n’est plus utile, voire contre indiqué parce que perçu comme un manque de confiance. Hier on se parlait, on se conseillait et malgré les divergences on s’entendait sur l’essentiel, c’est à dire sur les objectifs fixés par le chef. Aujourd’hui en l’absence de ces règles claires qui transcendaient nos particularités, nous avons appris à agir envers le chef sur la base de notre lecture individuelle de ses envies, de ses humeurs. Au point où nous avons amené le chef à agir souvent envers nous sur la base de nos qualités individuelles, nos défauts et nos faiblesses. On n’attend même plus qu’il suscite nos confidences sur les autres ou celles des autres sur nous, tant nous cherchons à plaire et à bénéficier de plus d’attention. Plus on lui en fait, plus on se sent protégé et on pense le protéger. Dès lors, la ligne de conduite, au lieu d’être sur les rails des principes impersonnels collectivement élaborés, répond plutôt à un canevas de règles taillées sur mesure et fondées sur des savoirs implicites des uns sur les autres. Un tel cadre de fonctionnement n’est pas favorable à l’émergence d’actions positives et n’aide pas le chef  d’Etat dans ses prises de décisions. La fidélité en politique doit cesser d’être une déclaration pompeusement circonstancielle. La fidélité ne peut et ne doit être synonyme de Loyalisme. Si l’on s’accorde sur le fait que prendre parti, lutter, être courageux sont les caractéristiques de l’homme politique, et surtout du chef politique, l’activité de ce dernier est subordonnée à un principe de responsabilité totalement étranger, voire opposée à celui du fonctionnaire. Car, selon Max Weber, « l’honneur du fonctionnaire consiste dans l’habileté à exécuter consciemment un ordre sous la responsabilité de l’autorité supérieure, même si – au mépris de son propre avis- il s’obstine à suivre une fausse voie. Par contre, l’honneur du chef politique est celui de la responsabilité personnelle ». Nous autres cadres et responsables de l’Apr, nous ne sommes que des fonctionnaires du parti quel que soit notre niveau de responsabilité dans le parti et dans l’appareil d’Etat. Il est donc de notre devoir pour ne pas dire notre mission, de toujours garder en vu « l’honneur et la responsabilité personnelle du chef d’Etat et chef de notre formation politique » dans cette grande œuvre de construction du Sénégal dont il a bien voulu nous associer.

Chers camarades nous ne devons oublier qu’Il n’y a pas de bonne gouvernance quand une équipe dirigeante, au lieu d’être un produit, fonctionne comme une somme d’individualités disparates qui refusent de s’emboiter les unes aux autres.  L’efficacité de l’action publique dépend essentiellement de la cohésion des forces de relais qui la portent du sommet à la base, la ventilent et dont les actes peuvent la tronquer dangereusement, consciemment ou inconsciemment.

Consciemment lorsque l’exigence de coordination entre les principes de bonne gouvernance affichés par le leader et les conduites individuelles qui devraient, autour de lui, les incarner n’est pas assurée.

– Le Conseil des Ministres du 23 juillet 2014, «le chef de l’Etat invite particulièrement le Gouvernement à hâter l’exécution du Projet de promotion de l’emploi des jeunes et des femmes (Papjef), financé à hauteur de 18 milliards FCfa par la Banque africaine de développement (Bad). Cette recommandation du Président  Macky Sall tenait du constat amer qu’il faisait: «Ce financement dort dans les caisses de la Bad depuis plusieurs mois.» Alors que cette manne financière règlerait, en grande partie, les problèmes de chômage au Sénégal.

– Au Conseil des Ministres décentralisé de Kédougou, d’après des membres du Cabinet présidentiel, le chef de l’Etat n’en était pas à son premier coup de colère. Seulement, c’était la première fois qu’il s’emporte en réunion de conseil des ministres :  il y a dans le gouvernement des « gens qui ne semblent pas avoir conscience de leurs responsabilités envers le pays ». Il fait constater à ses ministres qu’il « y a des gens qui ne suivent pas ». « Il y a des cas d’incompétence avérés que j’ai détectés », avouait le président de la République.

– Le Président ne s’est pas empêché de s’emporter quand il a été informé des lenteurs constatées dans les travaux du Centre de conférence de Diamniadio. Le chef de l’Etat a piqué une vive colère devant la lourdeur des procédures de décaissement. Une situation qui ralentit, de manière inquiétante, la marche de l’organisation du 15e Sommet de la Francophonie qui devra se tenir à Dakar les 29 et 30 novembre 2014. «C’est inacceptable», a hurlé le chef de l’Etat. Et d’enchaîner sans donner un temps d’explications : «Je ne veux pas qu’on me serve le prétexte des procédures qui risquent de plomber cette organisation.»

 

Inconsciemment, lorsque ces écarts sont l’expression d’un malentendu autour des attentes primordiales du chef. -Tout ressèment  au Sommet Inde-Afrique en s’adressant aux Investisseurs Indiens, le Président Macky Sall dénonçait les écarts de certains collaborateurs quant à ses attentes à leur endroit :  «évitez les coupeurs de route qui vous disent pouvoir vous trouver un rendez-vous avec le président de la République. Ces gens-là sont sur le flanc pour vous retarder et retarder le Sénégal. Adressez-vous directement à l’Agence de promotion des investissements et des Grands travaux (APIX)».

– La cérémonie d’ouverture de l’édition 2014 des Assises de l’entreprise, Le Premier ministre avait sommé les patrons sénégalais «Que chacun fasse son job.» «Quand on regarde les investissements par secteur, où est-ce qu’on trouve réellement des étrangers ? Dans les banques. Mais ces banques étrangères, elles ont racheté des banques à des Sénégalais. Ces banques n’ont pas été vendues par force, que je sache».

– Pas plus tard que le 11 novembre 2015, le Premier Ministre de taper sur la table « J’ai convoqué cette réunion pour des décisions. Trêve de discours?! Je veux voir exactement projet par projet. Je veux des plans de réalisation, ici, aujourd’hui et maintenant. Il va falloir suivre sans délai », tranche Mohammed Boun Abdallah Dionne sur la mise en œuvre des projets du pôle urbain de Diamniadio.  Et lors de la dernière rencontre du SEN du parti les déclarations du Président du parti ne laissent aucun doute sur le comportement irresponsable des uns et des autres « S’agissant de la vie du parti, je tiens, aujourd’hui, à vous dire certaines choses que vous avez tous intérêt à retenir : vous m’indisposez, indisposez les militants et les Sénégalais avec vos querelles par médias interposés. Le moment est venu d’arrêter?! Je ne vais pas perdre mon temps à nommer les concernés, car, ici, chacun sait ce qu’il fait. Ceux qui se sont le plus signalés dans ce registre ces derniers jours m’ont assuré qu’ils vont arrêter et je les observe. Vous ne vous disputez jamais le terrain, les radios, télés et colonnes des journaux pour défendre le parti et notre bilan. Quand il s’agit de cela, vous vous cachez. Et, lorsqu’il s’agit d’aller dans vos bases, c’est pour vous chamailler et laisser les militants patauger dans des difficultés.» Bref on pourrait citer d’autres exemples dans tous les compartiments de la bonne gouvernance prônée par le Président de la République. Pour être efficaces, les gouvernants c’est-à-dire les différents acteurs politiques et de l’exécutif, doivent être convaincus d’abord  des causes et des enjeux qui sous tendent le service public pour lequel ils sont appelés. L’adhésion à une cause noble et juste devient ainsi, une source d’énergie d’où chaque membre va puiser la force et l’inspiration nécessaires pour affronter les obstacles à venir.  D’où la recherche permanente de la confiance et de l’efficacité comme ciment pour la cohérence et la coordination de l’action collective. Cela signifie que la gestion de la chose publique ne doit  plus relever de la contingence, du hasard, du pilotage à vue. Elle doit se placer avant tout sous le sceau d’un pacte moral entre les gouvernants eux-mêmes, notamment sur leur conception du service public ainsi que les exigences morales et éthiques qu’appelle leur statut social et non sur une concurrence purement politique à peine voilée. D’autant plus que la déception sociale vis-à-vis du champ politique s’accélère. Nous sommes entrés dans l’ère de la pratique démocratique pour les populations, où la pression sur les élus, au-delà du droit du suffrage exercé périodiquement par les citoyens, devient plus pressante et plus permanente. Celle-ci est la conséquence du décrochage, parfois rapide, des actes de gouvernance de leurs promesses originelles. Mais l’époque a changé, si bien que les populations  sont désormais attentifs à ce que disent et font leurs gouvernants.  Dès lors il est plus qu’impératif pour l’Apr dépositaire légal du pouvoir politique, de porter totalement et clairement le PSE et éviter d’en faire un simple slogan utilisé à tout bout de champ pour le bon plaisir du chef. Le PSE est une vision, une démarche novatrice, un comportement  à améliorer  sans cesse chaque jour et à traduire  par des actes concrets qui doivent conduire le Sénégal dans un proche avenir vers des lendemains meilleurs. Certes dans une élection présidentielle le bilan compte pour un candidat sortant, mais les perspectives d’avenir relatives à ce même bilan sont aussi importantes puisque prises très au sérieux par les populations. D’où la pertinence incontestable du PSE qui non seulement fournira le moment venu un très bon bilan, mieux, il portera le grand espoir de tout un peuple parce que convaincant pour l’avenir.

Aliou Ndao Fall

Secrétaire National chargé de la Diaspora Apr.

 

 

 

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