Je me suis rendu à la prison centrale de Dakar, dans mon quartier de Rebeuss, pour visiter Serigne Fallou Dione, mon jeune frère, ami, confident, camarade et compagnon de combats depuis des années. Dans les navétanes, bien avant la politique et la naissance de l’Apr.
Sans doute, vous le devinez, ce fut un moment bouleversant pour nous deux. Je ne me souviens pas avoir vécu une peine et une gêne aussi immenses du fait que je suis en partie responsable, sans le vouloir sciemment, Dieu m’est témoin, de cette privation de liberté qui oblige sa présence en un lieu où aucune créature humaine ne doit être. Dans l’attente qu’il soit extrait de la zone de détention, pour venir à ma rencontre, j’ai vécu des minutes pénibles.
Comme je le lui ai redit, je n’aime pas le fatalisme, pour ne pas dire cette aptitude et cette attitude bien sénégalaises consistant à toujours se « réfugier » derrière Satan pour tenter d’absoudre des actes qu’on ne peut expliquer ou justifier, mais qui ne sont que de notre unique ressort.
Par contre, j’ai deux convictions :
primo, la colère qui m’a éloigné de mon jeune frère et ami depuis des mois, qui l’a poussé à son tour à des extrémités injustifiables et condamnables est telle que la caractérise la maxime d’Horace : « Ira furor brevis est » (la colère est une courte folie). Comme toute passion violente, la colère est une aliénation mentale momentanée qui n’épargne aucune créature (humaine et animale) du Créateur ;
seconde conviction : la politique, si elle n’est pas expurgée de sa tare première qu’est la vanité qui gangrène nos esprits et nos coeurs, n’est rien d’autre qu’une chose terrible qui engendre maux et ruines.
Je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai vécu depuis le 22 juillet : voir dans des conditions pareilles un être si cher, si intime, si attachant, qui m’a secouru plus d’une fois, que j’ai secouru plus d’une fois. C’est une déchirure insoutenable.
Serigne Fallou Dione et moi avons bien discuté. De choses fondamentales, utiles, mais aussi accessoires. Autant de sujets que nous devrons, souhaitons approfondir très prochainement dans d’autres conditions, identiques à celles d’avant, si par la volonté de Dieu, la Justice accède à mon voeu de le voir retrouver les siens.
Jusqu’ici, si ce n’est à deux occasions, dans des cadres non publics, j’ai volontairement été très peu bavard sur le sujet.
En effet, d’une part, j’ai martelé une conviction, il y a quelques jours, lors d’une Assemblée générale de notre Coordination :
tous devraient se garder de trop s’immiscer dans une relation profonde et singulière. Surtout ceux-là qui n’ont pas vécu ces heures sombres. Surtout ceux-là, authentiques disciples de Satan, tentés de justifier l’injustifiable en soutenant, par exemple que l’attaque ne visait pas ma personne ; comme si la vie de Yakham Mbaye vaut plus que celle d’un autre.
Ensuite, j’ai exprimé devant notre leader à tous, le poids du drame qui me pèse, et la déchirure interne que je vis depuis le 22 juillet, car Serigne Fallou Dione, comme Papa Abdoulaye Sy (un autre veillant combattant actuellement partiellement désabusé) sont des parties de moi-même. Ces deux jeunes vaillants combattants pétris de qualité, mais aussi bourrés de défauts, ont souvent brisé la solitude dans laquelle j’étais confiné en des moments de combats, pour partager avec moi une solidarité et une fraternité agissantes. S’ils sont bons, je le suis peut-être. S’ils m’ont mauvais, je le suis certainement.
Sans nul doute, de notre fait, Serigne Fallou Dione et moi, beaucoup de personnes (des Camarades, des proches et alliés, d’autres Sénégalais exaspérés par les tares de la politique et nos travers) ont ressenti, continuent de ressentir de la colère et/ou une peine. Au premier rang desquels sa mère (une femme à la dignité remarquable) et son épouse avec qui j’ai encore échangé juste après ma sortie de la prison de Rebeuss. Car, nonobstant la douleur du moment, nous avons maintenu le contact.
À tous, je demande pardon et pardonne, demande à Dieu de nous pardonner, de nous garder de ce qu’il y a de pire dans une vie et surtout en politique : la vanité qui mène aux extrêmes.
Ma conviction ultime est qu’il nous reste du chemin à faire pour être dignes de notre leader dont la marque de fabrique est l’humilité, le sens du pardon et le refus de l’insolence. Cet appel à agir autrement interpelle tous, moi en premier.
Ce mot à votre endroit n’a pas pour objectif une justification. Il est simplement un effort vers l’humilité et le courage qui sont, à mes yeux, des vertus indispensables.
Yakham Mbaye
Militant de l’Apr.
Tu écris comme un vrai griot, tu es bavard. Je me demande bien comment as-tu pu avoir un diplôme de journaliste. Est-ce que tu es vraiment diplômé ?
lol lol lol « Ma conviction ultime est qu’il nous reste du chemin à faire pour être dignes de notre leader dont la marque de fabrique est l’humilité, le sens du pardon et le refus de l’insolence. Cet appel à agir autrement interpelle tous, moi en premier. » dixit Yakham Mbaye. lol lol même ton prenom te répond. Dieu est Grand. La marque de fabrique du maquis et des maquisards c’est le mensonge et la tricherie. Y a pas plus faux que le maquis et les maquisards. En plus vous êtes des gens indignes.