« Ahmed Abba est libérable », annonce ce jeudi 21 décembre RFI sur son site internet. Condamné en appel à deux ans de prison, le correspondant en langue haoussa de la radio a déjà passé plus de 29 mois derrière les barreaux.
Ahmed Abba avait été arrêté le 30 juillet 2015, alors qu’il travaillait dans la région de l’Extrême-Nord, où sévissent les jihadistes de Boko Haram. Accusé d’avoir « collaboré » avec le groupe terroriste, il risquait la peine de mort en vertu d’une loi très controversée de décembre 2014.
Un dossier judiciaire « vide »
Le 24 avril dernier, le tribunal l’avait finalement condamné en première instance à 10 ans de prison ferme et une amende d’environ 85 000 euros, pour « non-dénonciation d’un acte terroriste » et « blanchiment du produit d’un acte terroriste ». Ce dernier chef d’accusation a finalement été écarté en appel.
En juillet dernier, le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, avait qualifié le dossier judiciaire de « vide ». « Ahmed Abba n’a rien à faire derrière les barreaux, avait-il alors déclaré dans un communiqué. Ce harcèlement judiciaire reflète la crispation des autorités camerounaises vis-à-vis de la presse sacrifiée sur l’autel de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme. »
Jeune afrique