L’équipe du Kenya, qualifiée pour la Coupe d’Afrique des nations, entame à partir de ce vendredi 31 mai un stage de près de trois semaines en France, une décision de l’entraîneur français Sébastien Migné pour renforcer la cohésion du groupe et le soumettre à une préparation physique intense.
Pour le Français, à la tête de la sélection kényane depuis mars 2018, l’équation est simple : il aura besoin de joueurs à 100 % de leur forme physique s’il veut espérer sortir en Egypte, où se déroule la CAN du 21 juin au 19 juillet, d’une phase de poule très relevée avec l’Algérie, le Sénégal et le voisin tanzanien.
Direction Marcoussis en région parisienne, où l’équipe s’entraînera jusqu’au 18 juin au Centre national du rugby. « Nous avons vu [mi-juin], quand j’ai donné ma liste [des 30 présélectionnés], que c’était difficile de rester au pays », a expliqué le sélectionneur dans un récent entretien accordé à l’AFP. « Il y a eu énormément de commentaires à ce moment-là et nous avons besoin de tranquillité pour préparer cette compétition », a-t-il ajouté, à l’issue d’une séance d’entraînement dans le stade national de Kasarani, à Nairobi.
Première qualification en quinze ans
« Et la météo était très importante pour moi. Pendant cette préparation, nous allons avoir beaucoup de sessions, parfois trois fois par jour, et vous ne pouvez pas faire ça dans un pays chaud », a poursuivi M. Migné, soulignant également « la fierté d’amener mon équipe dans mon pays ».
Agé de 46 ans, Sébastien Migné connaît bien le continent africain pour avoir été l’adjoint pendant près de dix ans de l’entraîneur français Claude Leroy, à la tête pendant cette période de la République démocratique du Congo (RDC), de la République du Congo et du Togo.
Les Harambee Stars, nom de l’équipe nationale kényane, partent de très loin dans la compétition continentale reine. C’est la première fois en quinze ans que l’équipe, 108e au classement FIFA, se qualifie, et c’est seulement sa 6e participation à la phase finale depuis 1957, un paradoxe quand on connaît l’engouement des Kényans pour le ballon rond.
Mais, en 2018, le miracle s’est produit, la qualification ayant été obtenue grâce notamment à une victoire à domicile sur le Ghana, une des valeurs sûres du continent. « L’année dernière, c’est le passé. Ce qui est important à présent, c’est de confirmer. Le haut niveau c’est ça : répéter et confirmer les performances », a estimé Sébastien Migné.
Victor Wanyama, star et capitaine
« Et nous allons essayer de confirmer bien sûr. Nous n’allons pas aller en Egypte en touristes », a promis le sélectionneur. Ce dernier a insisté sur le fait que la compétition devait permettre à l’équipe d’apprendre et de grandir, loin du climat euphorique que l’entraîneur français constate au Kenya depuis sa qualification.
Pour remplir son objectif – sortir du groupe –, il pourra compter sur sa star et capitaine Victor Wanyama, milieu de terrain de Tottenham qui pourrait jouer samedi la finale de la Ligue des champions contre Liverpool, en fonction du choix de son entraîneur. « En terme de confiance pour nous [l’équipe], c’est très bon. La finale a lieu le 1er juin. Je le laisserai célébrer son trophée pendant deux jours et, le 4 au matin, il doit se trouver à Marcoussis. Il le sait, c’est un pacte que nous avons conclu », a confié M. Migné, sourire en coin.
En attendant le départ pour la France, le sélectionneur a poursuivi ces derniers jours son travail de préparation, mais privé d’une bonne partie de son effectif, le championnat kényan se concluant seulement mercredi. « L’Ouganda a débuté sa préparation mi-mai. Ici, c’est plus compliqué car le championnat se poursuit. Il semble que certains aient oublié que nous pouvions nous qualifier pour la CAN ». Le Kenya débutera sa compétition le dimanche 23 juin face à l’Algérie.
Le Monde Afique