L’enseignant-chercheur canadien Hugo Cyr a invité les constitutionnalistes sénégalais à trancher « dans une optique favorable au peuple » la question de la candidature d’Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle du 26 février 2012.
‘’Tous les acteurs de la Constitution sénégalaise doivent agir dans une optique favorable au peuple, pour trancher la recevabilité de la candidature de Me Abdoulaye Wade’’, a-t-il dit vendredi lors d’une rencontre avec la presse, organisée par le Groupe des amis de la Francophonie (GAF).
‘’Ils doivent prendre conscience des enjeux politiques et sociaux, pour la stabilité du pays’’, a ajouté M. Cyr, enseignant à la Faculté de science politique et de droit de l’Université de Montréal (Canada).
Le professeur Hugo Cyr s’est également prononcé sur le séminaire international tenu à Dakar le 21 novembre dernier sur la recevabilité de la candidature du chef de l’Etat sortant à l’élection du 26 février 2012.
Pour l’expert en droit constitutionnel, ce n’est pas aux experts constitutionnalistes étrangers de ‘’valider’’ la recevabilité d’une candidature du président sortant, mais plutôt au peuple sénégalais et à ses spécialistes en droit constitutionnel.
‘’C’est au peuple sénégalais et à ses constitutionnalistes de prendre leurs responsabilités et de dire si la candidature du président Wade est recevable ou non’’, a dit l’universitaire canadien.
‘’Il est important de connaître la culture du peuple avant de se prononcer’’ sur cette question juridique, a-t-il souligné.
Hugo Cyr ne récuse toutefois pas ‘’le fait de recueillir les avis des autres ou de s’inspirer de la démocratie d’un pays quelconque en vue de trouver solution à ses problèmes’’.
Lors du séminaire international organisé par la mouvance présidentielle, le président sortant et ses alliés, des juristes africains, américains et européens avaient donné de la Constitution sénégalaise une interprétation selon laquelle la candidature de M. Wade est recevable.
Le président Wade a été élu en mars 2000 et réélu en février 2007. Il a organisé un référendum constitutionnel en janvier 2001, ce qui a donné au Sénégal une nouvelle Constitution diversement interprétée par les juristes, à la question de savoir si en février 2007 il était élu pour un second ou un premier mandat.
Le Conseil constitutionnel est l’organe compétent pour dire si les candidatures sont recevables ou pas, au plus tard 29 jours avant le jour du scrutin présidentiel.
SDI/ESF/SAB