XALIMANEWS-Le 12 août 2008 à Pékin, Benjamin Boukpeti entre dans l’histoire en remportant la première et à ce jour, unique médaille olympique du Togo. Né en région parisienne, il décroche le bronze dans l’épreuve du slalom K1 en canoë-kayak. Plus de 15 ans après cet exploit, l’ambassadeur de Peace and Sport revient sur cette aventure incroyable, avec une émotion toujours intacte.
Dans des propos relayés par Radio France internationale, le seul médaillé olympique togolais revient d’abord sur son histoire avec les Jeux Olympiques. « Mon premier grand souvenir des Jeux olympiques, c’est 1996 à Atlanta. J’avais 15 ans. Je me rappelle m’être levé la nuit, assis dans le fauteuil de ma maman, tout seul devant la télé, à boire des boissons fraîches avec du sirop, parce qu’il faisait chaud. Mon idole, c’était Michael Johnson, la « Loco de Waco » [champion olympique du 200 m et 400 m en 1996, NDLR]. J’en ai encore des frissons rien que d’y penser, c’était vraiment magnifique. C’était un athlète atypique?; sa manière de courir, son comportement. Vraiment, il m’a marqué. À tel point que quand Usain Bolt a battu son record du monde (200 m), j’étais extrêmement triste.«
Celui qui était plutôt footballeur et qui a rencontré le canoë-kayak en 1991, à 10 ans, parce que sa grand-mère avait une maison qui était sur les bords de Marne, en région parisienne, raconte ce jour historique (la finale), où il offre au Togo, sa seule et unique médaille olympique. » Oui, la preuve, j’ai fait un départ compliqué. Je suis pourtant confiant jusqu’au moment où la caméra montre ma tête sur les écrans ; tout le stade se met à hurler. Là, j’avais l’impression que mon kayak tremblait. En quelques secondes, j’étais liquide. Je m’élance, mais je ne suis pas bien du tout. Je fais une première ligne droite catastrophique, la première porte en remontée, j’ai failli passer à côté. Là, je me dis, si tu ne te reprends pas là, c’est fini mon gars. Donc, j’attaque, je fais un milieu de parcours d’anthologie, extrêmement rapide. J’adore le revoir, d’ailleurs. A d’abord expliqué Boukpeti avant de poursuivre.
» Et voilà, je finis, médaillé olympique, en bronze. La première et seule médaille olympique de l’histoire du Togo. Je casse ma pagaie. Je réécoute parfois la bande son de RFI, parce qu’il y a l’explosion de joie. Le journaliste dit : « Il exprime sa joie, il casse sa pagaie sur un rocher. » Je la casse sur mon kayak (rires), mais ce n’est pas grave. »