Il faut traverser le département d’Oussouye pour rencontrer le village reculé de Djiremaite qui regorge d’énormes ressources. Mais cette presqu’île apparemment laissée pour compte par les autorités du pays. Un natif du village a cependant entrepris de le sortir de l’ornière.
Situé à 14 km de Ousouye, dans la commune d’arrondissement de Loudia Oualof, plus précisément, dans la communauté de Mlomp, Djiremaite est un village « pas enclavé mais reculé » de la basse Casamance avec de nombreuses potentialités. Avec ses 44 chefs de famille, le village composé de 375 habitants comprend des musulmans, des catholiques et aussi des païens. La population, est majoritairement contituée de femmes, qui s’activent essentiellement dans la pêche et dans la culture du riz. Ce village à majorité Sérères venus du « Niongolor », compte quatre quartiers : Santhiaba, Heutiya, Tetams et Heuridiète.
Regroupées en Gie, les femmes à Djiremaite font également du maraîchage, de la teinture et du commerce du poisson. Les villageois n’ont pas assez de matériel pour mieux s’adonner à leur activité. « Les matériels de pêche sont chers. Il faut des pirogues, des filets … » soutient un villageois avant de poursuivre : « les autorités posent énormément de questions, ce qui fait que les gens sont découragés » pour entreprendre. Les populations proposent par ailleurs, beaucoup de projets, mais c’est comme si les gouvernants faisaient la sourde oreille, déclare le Chef de village, Ibrahima Faye.
Le village connaît également de nombreuses difficultés, comme le défaut d’éclairage, la pauvreté et l’insécurité. « Nous n’avons jamais vécu une attaque de rebelles, mais n’empêche que nous avons peur parce que nous n’avons pas d’éclairage » précise le Chef du village, non sans souligner que l’enquête avance timidement à propos de l’incendie qui a eu dernièrement dans son domicile durant la vente de cartes du Pdsl.
Pour ce qui est du prochain hivernage, les cultivateurs de Djiremaite prévoient de tester cette année les motoculteurs pour ne pas subir le foudre comme l’année dernière. « Il y avait beaucoup de riz pourri, car la pluie s’était vite arrêtée » soutient notre interlocuteur. L’eau potable n’est pas encore accessible aux populations de Djiremaite. « Ce village regorge de potentialités, mais on n’a pas d’eau et d’électricité » déplore Ibrahima Faye qui assure que « si on avait des moyens les investisseurs allaient venir ».
Comme infrastructure, cette presqu’île outre, la nouvelle route goudronnée qui quitte le village jusqu’à Oussouye, compte une case de santé, une case de maternité qui n’est pas encore fonctionnelle et une école à trois classes pour les élèves du primaire. Ceux du secondaire font 5 Km pour se rendre à l’école.
Ousmane Diouf, un Sénégalais qui a su se donner à fond pour rendre son village visible.
Un investisseur, natif de ce lieu est cependant venu au secours du village. Le nombre de classe étant très insuffisant pour accueillir les élèves dans cette localité, cet investisseur pour le moment a prêté, son local devant abriter une lingerie, pour aménager très prochainement une classe pour recevoir les élèves. Il a également construit dans ce village, un hôtel « cinq étoiles » sur neuf (9) hectares de périmètre.
Ce qui change carrément le décor du village qui, si on en croit les résidents a été longtemps abandonné à son sort. Cet hôtel faisant face à l’entrée du village, reste non seulement le plus géant de la Casamance, mais aussi est très moderne au plan de l’équipement et de la décoration. Djiremaite n’ayant jusque là pas d’électricité, l’hôtel est alimenté par à un groupe électrogène de 100 mega- watts qui une fois allumée, éclaire jusqu’à Oussouye. Il n’est allumé cependant, que lorsque l’hôtel qui à 110 chambres et suites, reçoit des clients en nombre important, puisqu’il ne pourra vraiment fonctionner normalement que, d’ici deux mois nous apprend le promoteur, Ousmane Diouf, en plein dans ses réfections. Construit vers les années 90 par 250 journaliers logés et nourris par le promoteur, cet hôtel en pleine expansion reçoit pour le moment beaucoup de touristes des Espagnols pour la plupart.
Avant de réaliser ce grand projet, cet ex-comptable de l’ex-Socopao a dû remuer ciel et terre pour arriver à son vœu. « Les Blancs qui investissaient au Cap Skiring et qui pensaient au départ qu’il construisait des campements, lui ont cherché beaucoup de problèmes après, au fur et à mesure que les travaux avançaient, auprès des gouvernants. Ils se plaignaient toujours auprès du Président Diouf » nous rapporte Abdoulaye Diouf son jeune frère. En dépit de toutes ces difficultés, Ousmane Diouf ne se laissait pas faire. « Il n’était pas souple avec eux, parce qu’il était déjà courageux, déterminé à poursuivre son objectif », indique t-il. Selon lui, « c’est avec l’arrivée de l’alternance, qu’on a vraiment vu des changements dans ce village avec la construction de la route et pour bientôt l’achèvement des travaux de l’hôtel ». En guise de remerciement pour cette route tend attendu Abdoulaye Diouf qui a été débauché par son frère de la Sofrigal pour venir le seconder dans la réalisation des chantiers lance : « Baldé, c’est le tonnerre ». Le coût de l’hôtel, un investissement colossal qui nécessitera l’engagement de 300 employés, est actuellement estimé à huit milliards de F Cfa environ, d’après le propriétaire.
Avec cette réalisation, l’ex-compagnon de Abdourahim Agne, ancien Directeur Général de la société de transit « Comatrans », compte réduire le taux de chômage dans cette Zone du pays. Discret, engagé, attentif aux besoins de la population de Djiremaite, M. Diouf Ousmane a aussi construit un quai pour les pêcheurs. A Djiremaite, tout le monde s’active.
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