Pour le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) d’Amath Dansokho la situation qui prévaut actuellement en Casamance est celle d’une « guerre véritable ». Dans une déclaration consacrée à la situation dans la partie Sud du pays, le Pit n’a pas manqué de fustiger la méthode Wade qui sème la division dans le maquis. Il estime que la solution à cette crise se trouve dans la négociation. Mais le Pit reste attaché à l’intégrité du terroir.
La Casamance connaît à nouveau une « situation de guerre véritable ». C’est la conviction du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) qui s’est penché, comme le souligne une déclaration en date du 16 février, consacrée au sujet, sur les récents développements tragiques de la crise en Casamance. Il ne s’agit plus de simples escarmouches, mais une « guerre véritable », avec son lot de victimes aussi bien du côté de l’Armée, du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), que du côté de la population civile.
« C’est à croire que la gestion de Wade de la crise, a largement compromis les petits pas réalisés avant l’Alternance vers la paix, pour retourner le pays aux pires moments de ces affrontements, déjà vieux de près de trente ans (30 ans) ! », souligne la déclaration. Et le Pit de constater la preuve de « l’échec lamentable de ses promesses solennelles, dés le début de l’Alternance, de « ramener la paix en cent jours ».
Les camarades d’Amath Dansokho ne semblent pas surpris : « Comment pouvait-il en être autrement, avec sa décision de gérer, seul, le processus de paix en Casamance, allant jusqu’à interdire la Presse et les citoyens de parler de ce conflit ? Il n’a associé à la gestion de ce dossier que des membres de son Parti, pour lesquels, cette crise n’a été qu’un « fonds de commerce « juteux. Et, contrairement à Diouf, qui était parvenu à enclencher un véritable processus vers la paix en y associant les pays limitrophes intéressés, Wade les a délibérément exclus, suscitant ainsi leur méfiance, voire leur hostilité même », s’interrogent-ils.
La méthode Wade : division et corruption
Le Pit estime que la « poursuite de tels massacres et leur amplification, n’auront qu’un seul résultat, c’est de développer une situation de violation systématique des Droits humains, ternir l’image de marque pacifique de notre pays, et poser la responsabilité pénale de leurs auteurs au niveau international ».
Amath Dansokho et ses camarades soutiennent que la « véritable conviction de Wade, dans cette crise, c’est de chercher à créer, par la division et la corruption, et des « actions de guerre », sous couvert de représailles, les conditions d’obtenir la paix, par la reddition de l’aile armée du MFDC ». Résultat des courses : « Cela n’a abouti, à la longue, qu’à cette situation meurtrière de « ni paix ni guerre », qui déstabilise la région, et sème la terreur et la désolation au sein des populations civiles de cette partie Sud de notre pays ». Et d’ajouter : « De même, les partisans de la « guerre totale », pour éradiquer la rébellion, ont oublié que cette option n’a permis, nulle part dans le monde, à rétablir la paix de façon durable ».
La solution : la négociation
Pour le Pit, « ces deux voies, dans tous les conflits de ce genre dans le monde, ont toujours abouti à une impasse, avec des coûts humains et matériels incommensurables ». Par contre, la conviction des camarades d’Amath Dansokho est que « la seule voie, qui a permis dans le monde entier, de venir à bout de ce genre de crise pour rétablir la paix et la concorde, est passée par la création préalable de véritables conditions politiques internes, à travers des mesures de confiance avec les « insurgés », susceptibles de les amener à la table de négociation, autour d’une « feuille de route », soutenue par un large consensus national des forces vives du pays.
Le Pit soutient qu’au Sénégal, ces forces vives existent bel et bien. « Elles sont présentes au sein du MFDC, en Casamance, au sein de notre Nation entière. En témoignent, la prise en charge, aujourd’hui, de cette question par les « Assises nationales du Sénégal ». C’est également le sens de la « plate forme de dialogue politique » soumise au Chef de l’Etat par « Benno Siggil Senegaal », les appels des Organisations de la Société Civile Sénégalaise, et, récemment, de l’Episcopat de l’Eglise, et des Khalifs Généraux de toutes les Confréries religieuses musulmanes de notre pays », souligne la même source.
Il est donc possible, selon le Pit, avec toutes ces forces vives, de développer une puissante synergie qui va, inévitablement, isoler les extrémistes de tout bord, ainsi que les bandits de toutes sortes, et tous ceux qui vivent de cette crise.
Barrer la route aux narco trafiquants
Pour les camarades d’Amath Dansokhon, c’est la seule voie pour « mettre fin, rapidement, à cette option de pourrissement et d’impasse de Wade, et d’ouvrir, sans tarder, de véritables négociations de paix en Casamance, en s’appuyant sur ces forces vives de la Nation, et la coopération des pays limitrophes ». Et d’ajouter : « Cela est d’autant plus urgent, que les narco trafiquants profitent, manifestement, de cette crise, pour transformer cette région en sanctuaire. Et surtout, quand on sait que, dans le but de pérenniser son régime, Wade ne ménage aucun effort pour jouer, en Casamance, avec les intrigues de puissances étrangères, dans leurs projets de contrôle total de la région du Golf de Guinée ».
Le Pit réitère son attachement à l’intégrité nationale
Le Pit, « dans ces conditions où la survie de la cohésion de notre Nation, la paix et la stabilité, dans notre sous région sont fortement menacées, le PIT/SENEGAL, en ce qui le concerne », « réaffirme solennellement son attachement à l’intégrité territoriale du pays, et son opposition totale à l’indépendance d’une une partie quelconque du territoire national ». Amath Dansokho et ses camarades déclarent que leur parti est « prêt, immédiatement, à prendre toute sa place dans un vaste rassemblement national autour des initiatives de paix en Casamance ». Le Pit « considère que doit monter, très fort, l’exigence nationale de mettre un terme, à la fois, autant au narcissisme, dont Wade fait preuve dans cette crise, pour briser son immobilisme, qu’ à sa gestion désastreuse des affaires de notre peuple. Cela est devenu un impératif de survie pour notre Nation, dans la paix, la convivialité, et l’intégrité territoriale du pays ».