À défaut d’être un vainqueur de d’élection présidentielle, Abdoulaye Wade en est le grand gagnant. Il n’avait pas son grand marabout mais a vu venir en vieux briscard de la politique. Il avait d’avance imaginé que la compétition serait une promenade de santé pour son ancien Premier ministre et successeur Macky Sall. Non pas seulement du fait que ni son fils Karim, ni Khalifa Sall, n’étaient pas sur la ligne de départ, mais aussi parce qu’il connait très bien les qualités du stratège politique Macky Sall dont il a vu gravir les échelons sous ses yeux. Un lutin qui lui a permis, en sa qualité de directeur de sa campagne électorale, de remporter la présidentielle et les legislatives de 2007. Homme politque d’expérience, connaissant bien le Sénégal et l’homo senegalensis, ayant bien analysé le contexte, il a sû déceler qu’il était quasi impossible de battre, au terme d’un seul mandat, un chef d’Etat d’une démocratie francophone d’Afrique. Surtout si ce dernier se trouve être un certain Macky Sall ayant à son actif, une kyrielle de réalisations visibles. L’avertissement qu’il lançait dans cette vidéo, tout comme la rhétorique subversive arborée depuis qu’il est tombé dans la campagne électorale, de retour de son antre versaillois, tel un cheveu dans la soupe, n’étaient en définitive que des numeros de communication post-présidentielle. Les véhémentes remontrances faites à l’endroit du processus électorales passeraient ainsi pour de vils artifices. Il est de notoriété publique que Me Wade tient à son cher fils comme à la prunelle de ses yeux. Après l’accord secret – béni par le Qatar – avec le président Macky Sall et ayant abouti à la grâce de M. Karim Wade, Njomboor a en ligne de mire une probable loi d’amnestie pour l’ex-ministre « du ciel et de la terre ». Nonobstant une certaine inimitié apparente, Abdoulaye Wade sait que Macky Sall reste un fils et lui doit une certaine redevabilité. Malgré le divorce fracassant initié par le « père » en 2008, Macky ne ménagera pas ses possibilités, au risque de tordre le coup aux us et coutumes républicains, afin de satisfaire le désir de son prédécesseur et ex-mentor. Un dénouement plutôt apaisé d’un drame politique familial est en perspective.
Cheikh Lamane DIOP, Journaliste, Analyste politique…
Comme tu dis, ce n’est que ce que tu crois. Ce n’est pas toute la vérité.