XALIMANEWS-Les chefs d’État de la Cédéao ont entériné, dimanche, le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso, prévu à partir du 29 janvier prochain. Ces trois pays considéraient déjà ce retrait comme effectif depuis le 29 janvier de l’année dernière. En outre, ils ont annoncé leur décision de permettre la libre circulation des citoyens de la Cédéao, sans visa, au sein de leur espace de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Cette initiative stratégique met la Cédéao dans l’obligation de se positionner clairement sur cette question.
Les médiateurs sénégalais et togolais de la Cédéao disposeront donc jusqu’au 29 juillet prochain pour convaincre les pays de l’AES de revenir sur leur décision. Toutefois, Aly Tounkara, enseignant-chercheur à l’université de Bamako et directeur du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel (CE3S), reste sceptique, dans ses propos relayés par RFI. » Au regard de l’avancement de la structuration de l’AES, il est hasardeux d’espérer un quelconque changement de la part de ces trois États quant à leur possible retour à la Cédéao « , explique le chercheur.
Les six mois de délai permettront aux États de la CEDEAO de s’entendre sur les modalités du retrait, en coordination avec les pays de l’AES. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont anticipé en offrant la libre circulation aux ressortissants de la CEDEAO, cherchant ainsi à obtenir une réciprocité.
Ce retrait des trois pays de l’AES de la Cédéao soulève des enjeux géopolitiques complexes, notamment autour de la libre-circulation des personnes. Si les médiateurs ont six mois pour tenter de convaincre ces États de revenir sur leur décision, la dynamique actuelle, notamment l’offre de libre-circulation des pays du Sahel, pourrait compliquer les négociations. La Cédéao devra donc non seulement gérer les divergences internes, mais aussi répondre à une stratégie habilement menée par le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui cherchent à obtenir une réciprocité dans leur politique de mobilité.