Il y’a 4 mois, les sénégalais ont voté pour le bannissement de certaines pratiques. Malheureusement quelques-unes d’entre elles sont non seulement restées ancrées, mais elle se sont empirées. Parmi celles-ci :
1° L’accentuation de la persécution des conducteurs de scooters
Près de la moitié des 18 millions d’habitants est apte à travailler, soit 9 millions – mais que seulement 500 000 sont salariés. Le reste fait du taba-taba avec les maigres moyens du bord. Parmi ces moyens, l’achat de scooters pour faire dans la livraison ou autres activités rémunératrices dans le but de survivre et faire vivre des familles.
L’état qui est incapable de trouver du travail à ces gorgorlous, ou de créer les conditions pour qu’ils trouvent du travail, à défaut de ne pouvoir leur financer ces scooters devaient au moins leur foutre la paix. Il est insupportable de constater que depuis le 2 Avril 2024, l’immobilisation de ces scooters dans la circulation s’est multipliée par 10. Les commissariats et gendarmeries sont plus que jamais bondés de ces scooters que l’on laisse volontairement pourrir. C’est de la pure méchanceté, de la malfaisance, de l’ingratitude, du mépris pour les gorgorlous.
Les nouvelles autorités n’ont pas d’excuse qui puisse justifier l’accentuation de cette persécution qui va simplement augmenter la pauvreté et le rush vers la clandestinité. Les raisons de sécurité avancées, c’est de la sottise. Ce n’est pas parce qu’un conducteur de scooter a agressé quelqu’un qu’il faut les persécuter tous. Les plus grands criminels de ce pays, ce ne sont pas les conducteurs de scooter, mais ceux qui conduisent des 4×4, des 8×8 et autres bolides.
2° L’accentuation de l’abomination dans les maisons d’arrêt
A ce jour c’est l’une des plus grandes trahisons de ce nouveau régime dont les dirigeants sont pourtant passés de la prison au palais. Le tyran Macky Sall aurait dû les envoyer dans les chambres 9 ou 14 de Reubeus afin qu’ils en ressortent moins amnésiques sur les abominations que vivent au quotidien ces êtres humains dont la plupart sont aussi innocents qu’eux qui marchent aujourd’hui sur des tapis rouges.
Même les plus petites mesures provisoires qui auraient pu être prises dès le lendemain des élections ne l’ont pas été. Fin du paquetage ignoble et dégradant, construction de toilettes, rajout de chambres, arrêt des pénuries d’eaux, arrêt des fouilles zélées, arrêt des actes d’humiliations, arrêt de la pourriture comme nourriture, etc…
En lieu et place d’une rupture, ces abominations ont été empirées, les grâces ont été volontairement réduites à une portion insignifiante, les mutineries et grèves de la faim se sont accentuées. Le PM Ousmane Sonko semble considérer que ce n’est plus son affaire et se garde même de l’évoquer. Le président Diomaye se contente de discours sans lendemain. Nul besoin de ce rapport certainement mensonger de ce machin qui se fait appeler l’Observatoire National des Lieux de Privation. Cette ONLP est une pure supercherie, qui n’a jamais rien fait changer, qui fait plutôt dans la complaisance face à ces abominations.
3° L’accentuation de l’arrogance
Bon nombre des responsables nommés par les nouvelles autorités sont subitement devenus sourds, invisibles, aphones, injoignables. Certains jouent les stars en se faisant entourer de plusieurs gorilles zélés. Les rares fois où on entend ces arrivistes s’exprimer, ils prennent des tons de bourgeois ou de grands serignes. C’est pathétique et cela ne fait que desservir la cause.
Continuer à persécuter les conducteurs de scooters plutôt que de les assister, continuer à accentuer l’abomination dans les maisons d’arrêt plutot que d’y mettre fin immédiatement, continuer à se comporter en arrivistes, sont des paris risqués. Oublier que derrière toutes ces personnes il y’a des familles entières, des communautés, est une grave erreur. Le réveil risque d’être brutal.
A bon entendeur.
MARVEL NDOYE
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