En principe, cet avertissement, ne devrait concerner que lui-même et le président de la République au premier chef. N’est-ce pas à eux, que nous avons confié la gestion de nos ressources nationales, dans l’attente, qu’ils les gèrent à bon escient, rationnellement, judicieusement, strictement, équitablement…, et non de les gaspiller dans des dépenses mondaines, de prestige, de folklore et politique politicienne sous forme de campagne et propagande permanente ? Ou de les distribuer à tout bout de champs à l’occasion de manifestations, pour se faire chanter des éloges de générosité ? Me Wade, nous ayant déjà fait voir de toutes les couleurs dans ce domaine, il y a en assez maintenant. Il faut rompre, absolument maintenant, avec ces pratiques non citoyennes et anti-républiques, d’un autre âge. C’est là, où gît lé véritable problème de notre pays.
La gestion en général, n’est-elle pas régie par des principes directeurs intangibles et des règles auxquelles, il ne faut point déroger ? Celles-là, qui président à sa bonne conduite, pour une réussite, sa finalité. Le gouvernement, est-il réellement en phase avec toutes les règles et les principes fondamentaux de la bonne gestion, pour éviter justement les dépassements récurrents en matière de budget, dont notre pays est maintenant, un habitué des faits depuis belle lurette ? C’est, en somme, un piètre élève.
Mais qui contrôle les reines de la masse salariale de la République, monsieur le ministre ? Qui fixe les salaires des ministres, députés, conseillers, directeurs généraux, directeurs, élus locaux…., non plus sur des bases réglementées codifiées en conformité avec le code, la législation du travail et le statut général de la fonction publique, comme cela se fait bien dans les Etats de droit et Républiques consacrés, et non selon le bon vouloir du seul président de la République ? Qui a décidé de former un gouvernement pléthorique et élastique de plus de cent ministres conseillers, alors qu’il en avait promis au plus, vingt cinq seulement ? Qui a créé l’acte 3 de la décentralisation avec des milliers de collectivités locales dont certains sont obsolètes et manifestement non viables et qui sont incapables de se prendre en charge elles-mêmes, pour des raisons évidentes ? Qui a, sans avoir évalué l’acte 2 pour en déceler d’éventuelles failles ? Pourquoi, l’on n’a pas procédé, avant tout, à un test expérimental sur quelques unes des collectivités, avant l’implantation générale de cet acte 3, sur l’ensemble du territoire national qui, comme on le constate, vire inexorablement vers un échec ?
Qui a l’obligation régalienne de surveiller strictement toutes les dépenses publiques et tous les décaissements de fonds, conformément, à ce que les lois et règlements ont dicté et le législateur a arrêté? Qui doit surveiller scrupuleusement, le baromètre du train de vie de l’Etat, pour que les dépenses publiques soient strictement conformes aux prévisions du budget arrêté et ne dépassent point, ce que l’Assemblée nationale a voté? Qui donc, doit veiller à ce que les recettes prévues et budgétisées entrent effectivement, sans être détournées de leur destination, c’est-à-dire les caisses de l’Etat?
Qui a décidé, d’octroyer, et au nom de quoi, des privilèges exorbitants à certains citoyens, comme par exemple : des véhicules et terrains gratuits à des élus, hors de la loi, et mêmes à d’autres personnes de façon volontariste par abus de pouvoir ? D’offrir gracieusement, on ne sait pour quelle raison, une dotation de passeports diplomatiques aux épouses des députés, à certains marabouts, etc., d’attribuer des « salaires » sans service rendu aux épouses des diplomates ? L’octroi de fonds politiques – ou plutôt secrets – injustifiables et élargis à certaines fonctions, telles que : le PM, le président du CESE, le président de l’Assemblée nationale, sans compter d’autres fonds secrets alloués à des individus, qui n’ont aucun lien avec l’Etat, qui en a décidé ainsi? Voici quelques anomalies et illégalités très graves, qui sont toutes « légalisées » par jurisprudence seulement. Alors, monsieur le président de la République, en mettant simplement de l’ordre sur ces anomalies-là, vous baisserez du coup, sérieusement, le présent train de vie dispendieux de l’Etat. Il ne vous, monsieur le président, qu’une simple volonté politique et, bien entendu, du courage pour remettre les pendules à l’heure juste et exacte. Comme le dit l’adage : « charité bien ordonnée, commence par soi-même ». Par conséquent, donnez l’exemple monsieur le président de la république, en baissant votre traitement d’abord, celui du gouvernement et ceux de tous ceux qui sont à la tête des institutions de la République et quelles qu’elles soient. Et naturellement, plus d’autres mesures de réduction des charges publiques inutiles, à l’instar des nombreux véhicules et voitures affectés à des individus au détriment des services, qui sont paralysés faute de moyens logistiques pour travailler, etc. Ainsi, A l’image de l’acte symbolique, mais hautement patriotique, du président nigérian, Mouhamadou Buhari, qui a volontairement décidé de diviser son salaire par deux, compte tenu des difficultés financières de son pays, faites en autant monsieur le président, pour montrer la voie aux autres.
Monsieur le ministre, vous avez offert 40 millions de francs CFA à l’équipe de l’AS Douane, championne du Sénégal de football 2015, est-ce bien votre propre argent, ou celui du ministère des finances, donc du contribuable ? A cette question, s’ajoute celle non moins curieuse de ces fameux fonds communs dont bénéficient seulement, les agents des ministères qui font entrer de l’argent dans les caisses de l’Etat. Ceci soi-disant, pour inciter leurs agents à plus d’ardeur pour entrer le plus d’argent possible. Visiblement, cette démarche fait fi totalement à la morale et au droit inaliénable du citoyen. Car, l’appétit du gain peut pousser certains agents véreux, peu scrupuleux et avides de gains, à la cupidité. Dès lors, ces derniers n’hésiteront pas à violer ainsi, malgré tout, les droits imprescriptibles du contribuable, rien que pour amasser le plus d’argent possible, parce qu’ils sont intéressés au résultat final.
Ne pensez-vous pas monsieur le ministre des finances, qu’il y a un déséquilibre, un dysfonctionnement et une irrationalité indécente dans le système actuel de rémunération et des salaires des travailleurs au Sénégal? Honnêtement, ne vous rendez-vous pas compte qu’il y a une injustice et de l’iniquité injustifiable dans la redistribution des ressources, entre les citoyens ? Et que manifestement, c’est une infime minorité de la population perchée au sommet de l’Etat, qui se sucre au détriment de la grande majorité des Sénégalais. Alors, dans le même temps, cette majorité ne fait que manger son pain noir ? C’est injuste !
Aujourd’hui, le président de la République est en train de reprendre les mêmes. Ceux-là, qui avaient pillé notre pays pour recommencer ou plutôt continuer les mêmes pratiques, qui étaient décriées. Alors que le peuple s’attendait lui, légitimement, à des ruptures profondes et une refondation nationale de toutes ces institutions archaïques et obsolètes, pour faire enfin table rase, de tout ce passé hideux.
La CREI, qui avait donné de réels espoirs à beaucoup de citoyens, semble s’essouffler maintenant. Tout au moins, elle a fait, en tout cas, une mi-temps, si ce n’est pas un arrêt définitif, dans la traque des biens mal acquis, car les poursuites pour le reste de la bande des 25, semblent s’estomper pour l’instant. Et pourtant, si sa mission était accomplie, elle moraliserait certains et dissuaderait d’autres, mais hélas ! par ailleurs son échec sera un encouragement incontestable de la délinquance économique.
Alors, que voyons-nous à présent, l’ouverture des vannes par le président Macky Sall pour laisser entrer les vagues de transhumants. Ceux-là qui veulent sauver leur peau ou se recycler, se bousculent à la porte de l’APR, du gouvernement ou ailleurs sous le masque ou à visage découvert. C’est dommage et vraiment décevant que, le président Macky Sall n’ait pas estimé devoir tirer tous les enseignements précieux des leçons que Diouf, comme Wade n’avaient pas su assimiler. Car, au regard de ce qui se passe sous nos yeux, Sall est en train de suivre leurs traces. On se le rappelle, ces prédécesseurs n’ayant pas su répondre aux attentes des couches populaires, par la satisfaction de leurs besoins primordiaux et la réduction des inégalités sociales criardes, les avaient plutôt accentuées. Ainsi, le peuple les avait balayés par la sanction inévitable qui sied dans de pareils cas. Donc, Sall risque fort d’être frappé comme les autres par la même sanction, pour n’avoir pas su retenir aussi cette leçon capitale en politique, la satisfaction de la demande sociale. Et, le rassemblement des feuilles mortes et autres bras cassés, l’opération en cours, n’y pourra rien. Encore une fois de plus, monsieur Sall, c’est, seul le peuple souverain qui donne le pouvoir.
Voilà autant de questions très sérieuses, relatives à la gestion rigoureuse de l’Etat, que le président de la République et son gouvernement devraient se poser, et chercher à apporter des réponses concrètes, nettes et claires à ces difficultés financières, mais aussi, celles de tous ordres. Et non, de refaire le partage du gâteau, ce qui avait bien perdu ses prédécesseurs.
La balle est maintenant dans le camp du président de la République, qui doit prendre, avec lucidité et prêter une oreille attentive aux larges couches populaires qui protestent, toutes ses responsabilités en tant qu’acteur principal et seul responsable devant les citoyens, pour mettre fin à cette anarchie ambiante et ce désordre innommable, incompatible avec la gestion d’un Etat et une République qui se respecte. La gestion financière et celle des ressources en général du Sénégal, ressemblent aujourd’hui à « un cheval fou », qui part de tout côté, donc, difficilement maîtrisable. Alors, il faut par conséquent, revenir aux fondamentaux et normes rigoureuses d’une gestion orthodoxe, comme à l’époque du président Mamadou Dia. A savoir chaque chose à la juste place et quand il faut. Et, à chacun selon ses mérites et compétences. Ce qui doit conduire, aujourd’hui, à la suppression totale et définitive de tous ces privilèges accordés à la pelle, qui ne sont rien d’autre, qu’une forme de corruption qui ne dit pas son nom, car, en République, on ne reconnait que le mérite et les droits de chacun. Il est temps donc, de mettre fin à cette récréation qui n’a que trop duré, et de remplacer tout ce folklore permanent et méprisable, par enfin, du travail utile et productif. Ce qui se passe maintenant au Grand théâtre et ailleurs – une exhibition ostentatoire indécente, de billets de banque à la face du monde, alors que notre pays est classé parmi les PPTE et 154e en IDH – c’est une honte et un non-sens pour l’Etat, et cela, le gouvernement devrait en être conscient et l’interdire totalement, pour être conséquent avec lui-même.
Cet avertissement du ministre, n’aurait réellement eu de sens, que si le président de la république et son gouvernement acceptaient de faire, à cette occasion, une introspection de l’état de la nation à cet instant précis, en rapport avec toutes ces questions soulignées.
Et après, prendre toutes les dispositions utiles et mesures idoines à une rupture effective et indispensable, pour une rectification et correction radicales, de tous ces privilèges et illégalités qui nous coûtent cher et grèvent notre trésor public.
Mandiaye Gaye
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Autrement dit : arrêtons de recruter dans la fonction publique.Les moyens s’étiolent et s’amenuisent
Un modèle de transparence ou ou d’indélicatesse ?