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Ceux qui parlent de « sapi », ont-ils raison ?

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« Désespoir de la jeunesse », « faible participation aux élections », « tensions au sein du parti au pouvoir » sanctionnés par « des morts et des blessés »…, les griefs n’ont pas manqué dans l’ « Appel à la Nation », lancé par l’opposant Abdoulaye Wade, le 31 décembre 1984. A travers cet appel, l’actuel président de la République, et tête de file de l’opposition d’alors, compatissait face aux « privations de plus en plus insupportables » que vivaient les Sénégalais.

Vingt six ans après, alors que l’auteur de cet appel est au pouvoir et préside aux destinées de la nation, depuis 10 ans, les Sénégalais vivent pire. Ironie de l’histoire, les affres sont les mêmes, si elles ne se sont pas empirées.

Les jeunes, gagnés par le désespoir, ont pris d’assaut des pirogues de fortune pour tenter de découvrir un Eldorado qui s’est transformé en mirage mortel dans les eaux de l’Océan ou dans les déserts marocains, mauritaniens et les centres de détention espagnols. Des vies perdues pour une quête improbable de lendemains meilleurs. Malheureusement pour eux, ces mirages de l’Europe sur lesquels, ils fantasmaient pour sortir de la misère, après avoir vainement levé les bras en attendant un hypothétique emploi, qui pourtant leur avait été promis avec véhémence, s’engouffreront dans une sorte de voyage sans retour, dans le ventre de l’Atlantique. Tragique. Suprême désespoir pour une jeunesse qui fait face à une « absence de perspectives rassurantes ».

Cette absence de perspectives se traduit par un taux élevé de chômage, des conditions de vie quotidienne à la limite de la famine. La misère croit à une vitesse exponentielle. De Dakar à Kidira, de Dagana à Mpack, la complainte est la même : les Sénégalais vivent dans la misère à la limite de la famine ; subissent à chaque hivernage des inondations ; des coupures d’électricité jamais connues dans ce pays depuis la grande grève du Sutelec dans les années 90. « Les Sénégalais qui sont fatigués » comme disait l’autre, ont des difficultés pour manger trois fois par jour.

Au niveau institutionnel, la situation décrite en 1984 est la même que celle des années 2000 : boycott des élections législatives, faiblesse du taux de participation au scrutin, bagarres entre syndicalistes ou militants socialistes à l’époque et libéraux aujourd’hui,

En 1984, la Senelec traînait « de lourds passifs », qui aujourd’hui, se sont transformés en un handicap. Malgré les milliards investis, le peuple continue de « s’éclairer à la bougie ». Comme du reste le leur avait demandé le président Wade.

Les scandales de corruption se multiplient, on parle au quotidien des milliards du pays qui se volatilisent, dans du béton avec des immeubles qui poussent comme des champignons ; de dégradation du littoral, des ventes tous azimuts de terres avec leurs corollaires, les litiges et scandales fonciers….

Jamais ce pays n’a eu les oreilles aussi vibrantes des dérives des « milieux politico – affairistes », de corruption, de dépassements budgétaires… Est-il exagéré de dire que le pays est pris en otage et ses institutions malmenées comme jamais dans son histoire.

Les temps ont certes changé, mais les maux persistent. Le « Sopi » toujours clamé et prôné, tarde à se manifester et à amener son cortège d’espoir et d’espérance pour le peuple. Ceux qui parlent de « sapi » ont-ils tort ?

africanglobalnews.info

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