L’ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor a été récemment classé par le Nouvel Observateur à la première place d’une liste de chefs d’Etat qui, de par le monde, se sont essayés avec plus ou moins de succès à la littérature, une ‘’maladie surtout répandue chez les hommes d’Etat français’’, selon le magazine.
Classant Léopold Sédar Senghor à la première place d’une liste composée de 10 chefs d’Etat, dont des présidents français et américains, le Nouvel Observateur (21-27 janvier dernier) souligne que tout se passe comme si, en France tout au moins, ‘’l’on ne pouvait accéder aux plus hautes fonctions sans avoir, soi-même ou son nègre, publié quelques ouvrages bien pensants’’.
Or, ‘’l’écriture est pourtant, parfois, le ridicule qui les tue. Car rares sont ceux qui ont la fibre littéraire’’, ajoute le magazine, au terme d’une ‘’revue de détail’’ et d’une ‘’distribution de prix’’ à une série de personnalités politiques intéressées peu ou prou par la littérature et la poésie.
Le premier d’entre eux, si l’on en croit le Nouvel Observateur, c’est l’ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor, agrégé de grammaire et membre de l’Académie française de 1983 à sa mort le 20 décembre 2001.
‘’Grand chambellan de la francophonie, et l’un des plus fervents avocats du métissage, Senghor est sans doute le seul chef d’Etat qui fut d’abord poète’’, note cette publication. Elle souligne que l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing a occupé le fauteuil (16) qu’il a laissé vacant à l’Académie française, ‘’sans avoir pourtant hérité d’une once de son génie littéraire’’.
François Mitterrand, de tous les présidents de la France moderne ‘’le plus lettré, le plus proche des écrivains aussi’’, occupe la deuxième place de ce classement, suivi du président Barack Obama qui est, ‘’à n’en pas douter, le plus littéraire des présidents en exercice’’.
L’ancien président Jimmy Carter dont la publication du recueil a servi de prétexte à cet article intitulé ‘’Le sceptre et la plume’’ est classé à la 4e place, de Gaulle à la 5e, Jacques Chirac à la 6e et Valéry Giscard d’Estaing à la 7e place.
Le reste de la liste est complétée par Saddam Hussein (8e), Mouamar Kadhafi (9e) et Nicolas Sarkozy, présenté par endroits comme un plagiaire. ‘’Les passages qui ne lui appartiennent pas sont les mieux écrits’’, écrit le magazine, laissant entendre que ’’la nullité stylistique’’ de l’actuel chef d’Etat français est liée à son ‘’mépris’’ des classiques.
BK/AD