Le FESMAN est présentement au cœur de l’actualité culturelle mondiale. C’était un des sujet de l’émission culture vive de RFI, diffusée ce lundi soir et qu’on peut réécouter sur le site de la radio. Pour en parler, nos confrères avaient comme invité l’écrivain sénégalais Cheikh Hamidou Kane. Et comme dans la presse sénégalaise, on a bien relevé les couacs.
Cheikh Hamidou Kane, l’auteur du célèbre roman, l’Aventure Ambiguë, est présenté dans
l’introduction de cette émission comme, « un témoin vivant de l’identité noire ». Il se dit, lui-même un ancien proche du Président Senghor, fondateur du Festival Mondial des Arts Nègres, avec qui il a eu beaucoup de discussions et de débats sur la culture.
Pour le premier Festival, il fallait dire aux autres que le moment est venu de donner à l’Afrique sa place dans le monde, selon Cheikh Hamidou Kane en plus « d’un devoir de témoignage dans une société de l’oralité où ceux qui ne parlent pas leurs langues risquent de perdre leur culture ». Aujourd’hui, il estime qu’il faut dépasser, la Négritude qui était une cause qu’il fallait entreprendre. Seulement pour l’écrivain, « il est inutile de perdre son temps à prouver au petit blanc ou à ceux qui ont des idées rétrogrades qu’on est quelqu’un, il faut prouver le mouvement en marchant, il faut prouver la place de l’Afrique en la bâtissant ».
« Comme Senghor qui avait organisé son Festival pour aussi sa gloire », Cheikh Hamidou Kane qui demeure convaincu du désir de Me Wade de voir l’Afrique se réunir, souligne tout de même « un désir de politique politicienne relativement à sa candidature de 2012 ». Il n’a pas manqué « de regretter le désordre et les couacs dans la gouvernance de Wade parce qu’il ne délègue pas à ses collaborateurs ». Pire, pour M. Kane, « le Président est un foisonnement d’idées mais il n’a pas de visions à court et long terme ».
Selon l’auteur de l’Aventure Ambiguë, le levier culturel est essentiel pour le changement d’un continent qui a été dépossédé de son initiative politique, de son identité et de son espace. « Il faut que l’Afrique se construise » a-t-il martelé.
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