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Cheikh Saadbou Kébé blogueur “Le parrainage tel qu’il est fait actuellement par le conseil constitutionnel est une catastrophe.”

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Question : Dernièrement on a vu un regain d’intérêt dans vos lives sur Facebook. Qu’est ce qui qui vous singularise des autres activistes ? 
CSK : C’est très simple à expliquer Cheikh Saadbou Kébé ne travaille jamais seul. Je suis en collège avec Petro Team Monde. Quand on choisis un sujet, ce n’est pas pour faire de la complaisance!!!
 Souvent dans un premier temps, ce ne sont pas des thèmes populaires, puisque les gens ne comprennent pas tout de suite. Mais quand on travaille pour l’intérêt du pays, on ne s’attend pas à des résultats à court terme. Mais au fur et à mesure de Persévérance, de  cohérence et qu’à la fin les faits nous donnent raison, les gens finissent bien par adhérer à nos idées. C’est le cas de l’affaire Petro Tim. Au début, il n’y avait même pas une centaine de followers dans nos lives organisés par  la Petro Team Monde. Plus tard, les gens ont compris l’importance du dossier et les enjeux qu’il comporte. Du coup, je me suis retrouvé avec plus de 500 personnes lors des lives. Actuellement d’ailleurs, cette affaire est devenue un dossier national, une pièce maîtresse au cœur de la présidentielle. Cela a dû nécessiter une certaine persévérance et une maîtrise du dossier, bien sûr!!!
Question : Vous traitez souvent de sujets délicats. Car, après le pétrole et le gaz, l’on vous a vu aborder le dossier Orange, le fichier électoral… D’où vous viennent vos infos et pistes ? 
CSK : Je suis un anticonformiste et je suis contre cette volonté du pouvoir de museler les gens. Puisque je fais de l’activisme et que je parle devant des milliers de personnes, je fais de tout mon possible pour obtenir les bonnes infos. Dans le dossier Petro Tim par exemple, je me suis basé sur des lois, des décrets, de lettres de présentation. Pour le cas d’Orange, j’ai été lire et parcourir des conventions datant de 1997. En gros, je vais vers des informations officielles pour creuser par la suite. Je me bats aussi pour les bonnes infos, confrontées à notre législature, c’est-à-dire, le code pétrolier, le code électoral, les conventions etc. Je me donne la peine de m’informer, de fouiller, de chercher à savoir ce que dit la loi sur les sujets que j’aborde. C’est cela qui fait peut-être la différence avec d’autres activistes qui traitent de l’actualité, créent du buzz et sont à la recherche de « vues ».
Peut être ! En toute humilité !
Question : Dernièrement, l’on se rend compte que vous avez eu une certaine longueur d’avance sur les politiques sur les sujets du parrainage, du combat pour un fichier électoral fiable. Qu’est-ce qui vous a permis d’avoir prématurément cette analyse de la situation politique ? 
CSK : Ce n’est rien ça ! Quand il fallait combattre la loi sur le parrainage, nous l’avons fait à travers des sorties, des lives pour exprimer nos réticences, nos désaccords, bref notre point de vue. Mais quand elle a été finalement votée par l’Assemblée Nationale, adoptée et promulguée, par conséquent, une loi qui fait désormais partie de notre architecture électorale. Donc nous devons faire avec. Ce qui ne signifie pas pour autant suivre aveuglément les choses. A Petro Team Monde, nous avons alors cherché à comprendre ce que la loi dit expressément sur cela. La première remarque c’est que la loi nous parle de contrôle de signatures dans l’article L57 du code électoral et dans la constitution qui est la mère des lois dans son article 29 alinéa 5. Nous avons vite alerté sur l’impossibilité d’une quelconque procédure de contrôle de signatures physiques. Car les données allaient être prélevées à main levée. Or malgré l’avancée de la technologie, je n’ai pas connaissance d’un software qui puisse contrôler électroniquement, au Sénégal, des données physiques collectées à main levée. C’est pourquoi nous avions prévenu que le Conseil Constitutionnel ne pouvait pas correctement vérifier les signatures. Et, les faits nous donnent raison.
Question : Le parrainage a tout de même abouti à rendre les candidatures plus crédibles et moins farfelues qu’avant. Vous ne pensez pas ?  
CSK : La manière dont les parrainages ont été déposés est discriminatoire. Le premier à déposer n’est confronté à aucun autre candidat. Mais le second le sera par rapport au premier, le cinquième au quatrième etc. C’est extrêmement grave de dépendre du premier à avoir déposer.  On dirait une borne fontaine. Le premier venu premier servi. Bon Dieu, il s’agit de candidature à la présidence de la République !!!
C’est du sérieux!!!
 Il s’agit de la responsabilité de la destinée de plus de quinze millions de sénégalais pendant cinq années. Nous avions suggéré qu’il soit procédé à un tri afin d’éliminer d’office tous les doublons et de pouvoir confronter toutes listes des éventuels candidats. Mais là, l’on a pris à la légère la candidature à la présidence de la république, surtout le Conseil Constitutionnel. Le parrainage tel que fait actuellement par ce Conseil Constitutionnel est une catastrophe !!!
Question : Où en est votre combat pour un fichier fiable, parce que jusqu’à présent, l’opposition ne le détiendrait pas ? 
CSK : Concernant le fichier, nous avions dit aux candidats qu’il ne servait à rien d’aller collecter des parrains sans avoir la garantie ou l’assurance qu’ils figurent sur le fichier électoral. Dans le code électoral, l’article L48 est sans équivoque et dit que l’opposition, les partis politiques légalement constitués ont un droit de regard sur le fichier durant tout le processus électoral qui ne se limite pas au jour du vote. C’est avant et après, depuis l’enrolement du citoyen jusqu’à la proclamation des résultats finales. Tout le monde se rend compte aujourd’hui que le fichier est une question centrale. Malheureusement beaucoup en parlent sans trop savoir de quoi ça retourne. Nous avons opté de faire focus sur le fichier pendant un moment donné. Malheureusement pour nous simples citoyens et activistes, la loi ne permet qu’aux partis politiques de pouvoir exercer ce droit de regard. Nos actions à Petro Team Monde étaient limitées. Tout ce qui était en notre pouvoir, c’était alors de tirer sur la sonnette d’alarme dans nos lives, d’en parler, d’expliquer et d’essayer d’en débattre avec certains leaders politiques. Quand j’aborde un sujet je fais le sacrifice de me documenter là-dessus, d’y travailler après le boulot, de demander des infos de gauche à droite. J’ai surtout la chance de côtoyer sur ce sujet, le meilleur de sa génération dans ce domaine, Bakar Ndiaye. Il a beaucoup travaillé avec Petro Team Monde sur le fichier et il m’a expliqué énormément de choses. Nous travaillons ensemble sur des solutions à apporter à ce fichier électoral.
Question : Il vous été reproché à chaque fois, vous qui êtes dans la diaspora, de ne pas descendre sur le terrain, vous limitant juste « au moindre effort » de s’opposer que sur les réseaux sociaux.  
CSK : Ce sont des dires d’oiseaux de mauvais augure. Ils parlent ainsi parce qu’à court d’arguments. Ils savent pertinemment qu’avec l’avancée de la technologie et les réseaux sociaux qu’ils ne peuvent plus museler le peuple et lui servir en même temps de fausses informations. Nous nous servons des réseaux sociaux comme d’un relais pour partager nos informations en temps réel et également être au fait de ce qu’il se passe dans le pays. Forcément cela n’arrange pas les affaires des gens du pouvoir. Que nous soyons au Sénégal ou loin du pays ne change rien à notre patriotisme, notre engagement. Cela ne nous empêche nullement d’apporter notre contribution, notre pierre à l’édifice. Rien ne peut y changer. Le Sénégal n’appartient pas aux politiques mais plutôt à tout citoyen sénégalais, mais surtout à nos fils, nos arrières petits-fils, bref à la postérité. A Petro Team, nous nous battons plus pour la génération future. Nous ne pouvons pas rester égoïstes et ne pas penser à eux et ce que nous leur léguerons. Nous reprocher de pas être sur le terrain ; c’est juste nous faire un procès d’intention,et surtout c’est ne pas nous connaître car des membres éminants de notre mouvement sont au Sénégal !!!
 Certains sénégalais de l’extérieur pour des raisons financières, administratives ou autres, ne peuvent pas se rendre au pays pour le moment. Ce n’est pas une raison pour les exclure de ce qu’il se passe. Bien sûr que nous contribuons activement au combat pour la démocratie, l’Etat de droit, le développement du Sénégal
Question : Justement, expliquez concrètement, comment vous êtes en train de vous activer dans ce combat. 
Aujourd’hui, nous avons collecté une manne financière conséquente pour soutenir les jeunes qui feront des sit-in, des marches etc. Nous ne leur demandons pas d’affronter les services de l’ordre. Mais nous les encourageons ainsi à continuer dans la lutte. Le droit de marcher, de manifester est inscrit dans notre constitution. Cela demande des moyens pour communiquer car comme vous le savez, la presse sénégalaise est grandement inféodée à Macky Sall, donc organiser des événements pareils restent laborieux. Nous mettons la main à la poche pour les soutenir. Et, nous sommes déterminés à faire le nécessaire, le Sénégal en vaut la peine!!!
Question : Aussi, certaines voix, notamment dans l’opposition, commencent à s’élever pour prôner le boycott dans cette présidentielle. Quel est votre avis sur la question ? 
CSK : C’est vrai le boycott est de plus en plus agité par certains. Je n’aime pas dire que j’avais raison mais, tout cela était prévisible. Actuellement il faut comprendre que nous sommes en train d’être pris au piège de Macky Sall. Quels sont les slogans actuels ? « Non au parrainage », « non à la présidentielle dans ces conditions » et « oui au boycott ». Là, nous n’avons pas le choix. Quoiqu’on puisse dire, le parrainage fait partie de notre architecture électorale. Les candidats n’ont pas assez insisté pour user de leur droit que leur a conféré l’article L48 avant d’entamer le parrainage. N’empêche, je ne parlerai pas de boycott.
Je demande plutôt que nous prenions nos responsabilités, en commençant par la société civile. Aujourd’hui elle a fait un aveu de taille en affirmant ne pas savoir quel outil de contrôle a utilisé le Conseil Constitutionnel pour examiner le parrainage. La société civile aurait pu avoir le courage de déclarer que rien n’est clair dans ce qu’il se fait au Conseil Constitutionnel  et recommander que tout soit repris depuis le début. Donc, je ne prône pas le boycott mais plutôt un report de l’élection, que tout le monde ait la même chance de devenir candidat et de participer à l’élection, que tous les sénégalais omis sur les listes électorales aient la possibilité de voter. Que l’on mette la pression au pouvoir afin que tout soit remis à plat. C’est mieux que d’organiser des marches de 15h à 18h.
Rokia Pedro

2 Commentaires

  1. Le boycotte est une bonne idée face à la passivité des sénégalais aux dérives despotiques gravissimes de macky sall qui ne se produiraient dans aucun pays du monde sans qu’il n’y ait soulèvement. macky sall seule aux élections va le délégitimer sur le plan national et international et ce sera un sacré balafre sur la démocratie sénégalaise. c’est parce que Wade avait libéré les énergies laissé la démocratie s’exprimer que les gens avaient profité pour l’enlever du pouvoir mais s’il avait utilisé la force comme est en train de le faire macky sall comme l’avait fait Diouf en 88, je vous assure il ne quitterait pas le pouvoir. Personne dans l’opposition ne maîtrise le processus électoral, la carte électorale est modifiée à dessein, le fichier est saboté, rétention des cartes d’électeurs, les zones dans lesquelles macky est faible et certain de perdre comme Dakar Thiès Touba les bureaux de vote ont été modifiés création de nouveaux bureaux de votes, des électeurs déplacés sans les avertir etc. Bcp d’électeurs risquent de ne pas voter le jour j soit ils ne trouveront pas leurs noms sur les listes soit le bureau a été changé, à cela s’ajoute la mention au verso de la carte « n’est pas inscrit » pour bcp. Dans les zones où il est certain de gagner on a gonflé les électeurs comme Fatick, Matam etc.… tout est prévu pour que le vote se passe le plus normalement du monde. Vous pensez que l’opposition dans ces conditions peut gagner les élections ? Sans oublier un conseil constitutionnel complètement acquis à la cause de Macky sall et une administration soumise. en plus, Il maîtrise la plupart des médias. Donc vouloir aller dans ces conditions aux élections par l’opposition est un suicide car ils seront battus et le cc va déclarer macky gagnant au premier tour, la presse et les forces de l’ordre vont régler le reste. Si l’opposition devrait aller aux élections elle doit exiger sans condition le départ de Aly ngouye ndiaye au ministère de l’intérieur, l’audit exhaustive du fichier électorale avec la participation de tous , et la participation de tous les candidats ayant déposés une caution sans cela il ne devrait pas y avoir d’élection dans ce pays car il est évident que Macky sall n’a pas fait tous ces tripatouillages à savoir l’emprisonnement de karim wade et de son exil, l’emprisonnement de khalifa sall, l’instauration par force du parrainage, le maintien de aly ngouye ndiaye, pour perdre les élections. C’est pourquoi je pense que le boycotte est une bonne idée, si l’opposition ne parvient pas à faire sortir le peuple pour combattre l’arbitraire les violations du processus électoral et exiger des élections transparentes. Il faut savoir que le boycotte de l’élection présidentielle a bcp plus d’impact négatif sur la démocratie, sur l’état de droit en plus pose le problème de légitimité que le boycotte de l’élection législative. Et l’opposition ne doit pas s’en arrêter là car elle doit faire en sorte que le vote soit saboté le jour j et empêcher les gens de sortir et mettre un gvnmt parallèle au lendemain du 24 fev. Sachant qu’un boycotte réussie n’arrange pas macky sall sur le plan international par rapport à l’état de la démocratie et de l’état de droit qu’il a hérité de Wade et de Diouf, c’est pourquoi vous entendez tous ces vendus de la plume à la solde de macky sall monter au créneau pour essayer de décourager l’opposition de cette idée.
    C’est la seule solution à mon avis face à ce sabotage programmé des élections pour passer au premier tour. c’est pourquoi cette situation de blocage, de mon point de vu est une chance pour l’opposition et pour le Sénégal de régler définitivement les questions électorales en s’opposant systématiquement à la tenue de cette élection dont les résultats sont déjà sur la table de macky dixit serigne mansour sy djamil, tant que toutes les conditions de transparence ne sont pas réunies; à savoir dégager complètement ngouye ndiaye des élections, auditer le fichier, annuler le parrainage et permettre la participations de toutes les personnes ayant déposées une caution. Si l’opposition venait à perdre ce combat devant macky sall qu’elle sache qu’elle perdrait la crédibilité pour longtemps devant les sénégalais et ouvrirait la voie pour macky sall à un troisième mandat.

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