Le commissaire divisionnaire Cheikh Sadibou Keïta s’est montré inébranlable, hier, pendant la passation de service avec son successeur à la tête de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis). Harnaché comme un cowboy, il dit avoir l’intention d’aller le plus loin possible pour que nul n’en ignore sur cette affaire.
La cérémonie de passation de service a failli ne pas avoir lieu. A 10h, le commissaire Cheikhna Keïta s’est montré indisponible. Sur place, des agents murmuraient «comment, il n’ose pas nous faire ça, pour qui se prend-t-il?», quand d’autres se disaient scandalisés par les révélations de leur ancien patron, Cheikhna Keïta qui accuse son prédécesseur de trafic de drogue. C’est à ce moment qu’il enverra un message au directeur général de la police, Abdoulaye Niang, l’informant de son indisponibilité, vu qu’il participait à un jury de soutenance à l’école nationale de police. Mais, il promit d’être au siège de l’OCRTIS vers 15h. Pourtant, la division des services de l’inspection des services de sécurité, dirigée le commissaire Boye, était sur place pour l’installation du nouveau boss de l’OCRTIS. A 15 heures, le même dispositif y était encore, avant que vers 16h 40mn, la passation de service n’ait eu lieu. Cheikhna Cheikh Sadibou Keïta est remplacé à ce poste par Mame Seydou Ndour, commissaire de police divisionnaire
«Si j’ai tort…»
Malgré les regards inquisiteurs de l’assistance, l’ex-chef de l’OCRTIS est ressorti des bureaux du commissariat central aux environs de 17h 20 mn, avec beaucoup de sérénité. Interrogé sur le rapport qu’il aurait envoyé au ministre de l’intérieur sur son prédécesseur Abdoulaye Niang, actuel parton de la police, Cheikhna Cheikh Sadibou Keïta de claquer : «j’ai rendu un service et je m’en vais. Si l’administration a besoin d’autres éclairages, je suis prêt. Et si mes chefs ont besoin d’autres éclairages et décident de me convoquer, je suis très disponible. Je ne laisse aucun flou derrière moi. Nous sommes des fonctionnaires avec nos raisons et nos bêtises». A la question de savoir s’il avait tort ou raison de mettre cette affaire sur la place publique, il rétorquera : «Si j’ai tort, les autres vont corriger». Quid de sa sécurité, il sourira : «je suis policier, je ne raisonne pas comme ça, j’ai passé toute ma vie à être dans les grandes affaires. Là, c’est une moyenne affaire pour moi, pour ceux qui me connaissent. J’ai fait 40 ans de service et j’ai 59 ans donc, je connais bien le milieu».
Abdoulaye Niang, le grand absent
Principal mis en cause dans un rapport de l’ex-chef de l’OCRTIS, le Dg de la police Abdoulaye Niang, était le grand absent. Attendu pour présider la passation de service, il s’est fait représenter par le commissaire Nguirane Sadio Ndiaye. Toutefois, son absence suscitera beaucoup de polémique. A-t-il fui la confrontation avec successeur à la tête de l’OCRTIS ? la question a plané sur l’assistance, d’autant que le Commissaire Keita l’implique dans un vaste trafic de drogue, alors qu’il dirigeait l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants.
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