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Cheikh Seck, député Ps : «Si Khalifa Sall veut être candidat, il n’a qu’à le dire»

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Cheikh Seck est convaincu que ceux qui brandissent l’argument du temps pour le choix du candidat du Ps «gèrent l’agenda de quelqu’un». Mais Qui ? Khalifa Sall ? Si le maire de Dakar ne lui a «jamais dit qu’il était candidat», il l’a tout de même invité hier, en marge d’un atelier sur le foncier, à exprimer ses ambitions s’il veut être candidat.

Comment analysez-vous les contradictions autour de la candidature du Parti socialiste ?
Je pense que la situation au sein du Parti socialiste est normale. Nous sommes un parti de masse où le débat est libre. Ce qu’on ne voit pas dans les autres partis. Mais ce qui est regrettable, c’est le fait que cela se fasse sur la place publique. Ces déclarations ou ces prises de position auraient pu se faire dans les instances. Nous avons le Secrétariat exécutif national, le Bureau politique, le Comité central ou d’autres cadres qui se réunissent régulièrement. C’est regrettable que cela se passe ailleurs, mais cela ne gêne en rien le Ps. Personne ne dit que notre parti ne doit pas avoir de candidat. Ce qu’on a dit, c’est que c’est une question de souveraineté politique. Le Parti socialiste a son agenda qu’il déroula tranquillement. Le moment venu, les instances du parti vont se réunir et prendront une position définitive. Ce n’est pas la position de X ou Y, fut-il même la position du secrétaire général qui peut influencer le parti. Mais vouloir aujourd’hui coûte que coûte, parce qu’on est militant ou responsable du parti, imposer un calendrier au parti, c’est cela qui n’est pas normal.

Certains responsables socialistes évoquent l’argument du temps qui ne jouerait pas en faveur du Ps. Est-ce votre avis ?
Ceux qui le disent, peut-être qu’ils sont des voyants. Moi je ne suis pas voyant et je ne sais pas à quelle date aura lieu l’élection présidentielle. Le Président a dit qu’il allait réduire son mandat et il appartiendra au Conseil constitutionnel de se prononcer sur la faisabilité. Ensuite, le Peuple sera consulté à travers le référendum. Quel sera le résultat de ce référendum ? Je n’en sais rien parce qu’il y a beaucoup de préalables qu’il va falloir régler avant de parler de temps. Personne ne maîtrise le temps. Et si au sortir du référendum, il se trouve que les élections doivent se dérouler en 2019 ? Donc, ceux qui évoquent des questions de temps sont pressés. Ils gèrent l’agenda de quelqu’un. Ce quelqu’un n’a qu’à se prononcer au lieu d’envoyer des seconds couteaux. Ce n’est pas normal.

Ce «quelqu’un», comme vous le dites, serait-il Khalifa Sall ?
Je ne sais pas. En tout cas, je sais que ceux qui font allusion au temps ne seront pas candidats. Encore une fois, ces responsables qui s’agitent pour cette candidature gèrent l’agenda de quelqu’un. S’ils insistent, c’est parce que c’est le cas. Ce quelqu’un n’a qu’à prendre ses responsabilités et se prononcer.

Vous avez agité Mamadou Lamine Loum comme un potentiel candidat du Ps. Cheikh Seck est-il contre Khalifa Sall ?
(Passablement agacé) D’abord, je n’ai jamais entendu Khalifa Sall dire qu’il sera candidat à la prochaine Présidentielle. Je le connais bien, c’est un ami. J’étais son adjoint au Mouvement des jeunes que j’ai dirigé ensuite comme lui. On se respecte mutuellement. Il ne m’a jamais dit qu’il était candidat. Donc, je ne peux pas me fier à des déclarations de jeunes qui sont irresponsables. S’il veut être candidat, il n’a qu’à le dire.

En tout cas, le secrétaire général du Ps, Ousmane Tanor Dieng, est depuis quelque temps la cible de responsables dont certains réclament même sa démission de la tête du Ps. Qu’en pensez-vous ?
C’est ce que je disais tout à l’heure. Ces gens visent le calendrier de quelqu’un. Ils veulent coûte que coûte nous imposer ce quelqu’un. Le Ps est un parti démocratique. Le moment venu, nous allons lancer l’appel à candidatures. Si le parti décide qu’il aura un candidat, tout militant détenteur d’une carte et mandaté par une coordination pourrait se présenter comme un candidat à la candidature du parti. Un vote sera effectué et un congrès d’investiture organisé. Celui qui sera choisi sera le candidat du Ps. Par rapport à ces attaques, je peux vous dire que le secrétaire général est très serein, très tranquille et très calme. Il maîtrise son parti. Le moment venu, les faits nous donneront raison.

Est-ce qu’on peut s’attendre à ce que Macky Sall soit le candidat du Ps comme semblent le suggérer certains de vos camarades ?
Si je le dis, j’anticipe sur la décision du parti. Je ne peux pas présager ce que demain sera fait. Ce que je peux dire, c’est que le Ps a son mode de fonctionnement, ses principes et ses règles. Et la question sera posée sur la table le moment venu. Si le parti, dans sa majorité, décide qu’il ne va pas présenter un candidat et qu’il faut avoir un candidat de coalition, nous aurons un candidat de coalition. S’il faut un candidat socialiste aussi, nous l’aurons.

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