Devant les sénateurs qui ont voté à l’unanimité le projet de budget du ministère de la Justice hier à l’Assemblée nationale, Cheikh Tidiane Sy a affirmé que la publication des sondages d’opinion ne fait qu’installer une polémique ; à la limite, une provocation. Après la convocation des Directeurs de publication des journaux L’Observateur et Le Pays au quotidien à la Dic, suite à la publication de deux sondages d’opinion par la presse, le ministre d’Etat, ministre de la Justice pense que ces publications méritent des sanctions. Cheikh Tidiane Sy s’est appesanti sur les sanctions prévues par la loi de 1986. Pour lui, «la publication de sondages n’est que pure provocation». C’est pourquoi les dérives notées lors de la publication de ces sondages d’opinion sont punies par la loi.
Pour le ministre d’Etat, il est établi une commission présidée par un magistrat de la Cour suprême, qui veille sur le respect des dispositions relatives aux sondages. Il explique : «Au Sénégal, la loi du 14 avril 1986 sur les sondages est claire. Elle interdit, dans son article 20, la publication de tout sondage d’opinion lié à une élection, à partir de la convocation du corps électoral et, ce, jusqu’à la publication des résultats définitifs. Le décret de convocation de la prochaine Présidentielle datant de la mi-novembre 2010, publier un sondage sur les intentions de vote des Sénégalais est à l’heure actuelle illégale.»
LE CAS KHADY NDOYE
Se prononçant sur les cas de viol et pédophilie, le Garde des Sceaux s’est attardé sur l’affaire de mœurs concernant la femme d’affaires Khady Ndoye, arrêtée pour chantage et extorsion de fonds portant sur 100 millions de francs Cfa, sur la personne du bijoutier Ass Malick Tall avec qui elle entretenait des rapports sexuels. Le ministre de la Justice a fait savoir que les valeurs cardinales sont piétinées et que le pays traverse une crise des valeurs. C’est une «aberration de voir des filles mener leur proie, ou cette nouvelle façon de plumage des filles à l’encontre des hommes de foi. Ceci démontre encore une fois la véritable crise des valeurs à laquelle notre pays est soumis».
Partant de ce fait, l’application de la loi en matière de viol pose problème, selon M. Sy. C’est pourquoi, à son avis, la nouvelle carte judiciaire va permettre de régler les longues détentions par la tenue de plusieurs sessions de la Cour d’assises et des moyens techniques pour faciliter les jugements.
S’agissant de la décriminalisation du trafic de drogue, le ministre de la Justice informe que cela n’enlève en rien la sévérité des sanctions.