Le chinois Dajiang (DJI) annonce qu’il suspend ses activités en Russie et en Ukraine. Cette décision intervient après une demande officielle de Kiev, qui reproche aux produits du fabricant chinois de drones d’être utilisés par l’armée russe à des fins militaires.
Le leader mondial des drones grand public marche sur des œufs dans sa communication. Cette décision n’est « pas liée aux sanctions occidentales », s’est empressé d’affirmer le porte-parole de l’entreprise basée à Shenzhen dans un communiqué, manière de dégonfler les susceptibilités des nationalistes en Chine, grands défenseurs de l’alliance sino-russe.
Pas question non plus de risquer des sanctions secondaires de la part des Occidentaux. Comme de nombreuses compagnies chinoises, le groupe DJI est embarrassé par la neutralité positive de Pékin vis-à-vis de Moscou, et ne veut pas risquer de se couper des marchés européens et américains. « Bloquez vos produits qui aident la Russie à tuer les Ukrainiens ! », écrivait le mois dernier le vice-Premier ministre Ukrainien.
« Nous fabriquons des produits à usage civil », a rappelé le fabricant chinois la semaine dernière, critiquant le détournement de ses drones à usage militaire, sans citer directement Moscou.
La décision n’a pas été commentée par les autorités. Elle a été en revanche applaudie sur les réseaux chinois par une partie des internautes, qui qualifient cette décision « d’intelligente sur le plan commercial », « d’humanitaire » : « Si on retrouve des drones chinois sur le champ de bataille, la compagnie ne sera pas responsable. »
Des claviers plus amers estiment en revanche que « les compagnies américaines font pire, mais qu’on ne leur dit jamais rien, car les États-Unis les protègent ».