Pour ne pas aller au-devant d’une grosse désillusion, le chef de l’Etat a pris la décision de demander à ses argentiers de reporter la rencontre du Club de Paris d’octobre prochain, afin de mieux la préparer et d’obtenir un gros succès. Ce Club de Paris devrait servir à financer la Sndes du Sénégal.
La rencontre du Groupe consultatif du Club de Paris, prévue pour les 21 et 22 octobre prochains, sera reportée, à la demande de Dakar. Le chef de l’Etat Macky Sall en a pris la décision hier, après avoir évalué le faible niveau de préparation de cet événement auquel le pays attache une grande importance. Le Président en a informé son nouveau tandem de l’Economie et des finances, à savoir les ministres de l’Economie et des Finances Amadou Ba, et son compère Mohamadou Makhtar Cissé du Budget. Il ne restera plus alors à nos dirigeants, qu’à trouver les arguments à faire avaler à l’opinion, pour faire passer la pilule et ne pas trop accabler l’équipe sortante.
Mais en vérité, si le Sénégal officiel en est arrivé à décider du report de cette rencontre du Club de Paris, c’est que dans le fond, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances, M. Amadou Kane et ses équipes n’avaient pas vraiment fait grand-chose pour obtenir des résultats probants à ce rendez-vous. Au point d’ailleurs que, la mission du Fonds monétaire international (Fmi) qui vient de prendre fin à Dakar, ainsi que la Banque mondiale, avaient suggéré à Dakar de prendre des dispositions pour mieux préparer le rendez-vous d’octobre prochain, si le Sénégal voulait vraiment obtenir les montants qu’il escomptait. On sait que le gouvernement du Sénégal vise à obtenir entre 5300 et 6000 milliards de francs Cfa, pour mettre en œuvre sa Stratégie nationale de développement économique et sociale (Sndes).
A l’immeuble Peytavin, siège du ministère de l’Economie et des Finances, on dit de ladite Sndes qu’elle «obéit à la volonté politique d’inscrire le Sénégal sur la trajectoire de l’émergence et à la nécessaire prise en compte des préoccupations des populations. Elle s’effectue dans un contexte économique international difficile, marqué par la flambée des prix des produits alimentaires et énergétiques, doublée d’une incertitude sur la volatilité future.»
Le gouvernement de Abdoul Mbaye, en particulier le ministre de l’Economie Amadou Kane et ses collaborateurs, étaient très optimistes et déclaraient à qui voulait les entendre qu’ils avaient tout mis en œuvre pour atteindre à Paris, les objectifs qu’ils s’étaient fixés. D’ailleurs, ils avaient même prévu une rencontre des partenaires techniques et financiers intéressés par la mise en œuvre de cette Sndes, qui devait se tenir à une date qui tombait au lendemain du limogeage du gouvernement de Abdoul Mbaye. Ce qui a conduit à son annulation.
Ce limogeage est d’ailleurs arrivé à point nommé, pourrait-on dire, parce qu’il a permis à la nouvelle équipe de se rendre compte que, dans les conditions actuelles, le pays allait au casse-pipe s’il se présentait ainsi devant le Club de Paris.
En effet, sur les 5300 milliards de francs espérés, seuls 1700, qui constituent des engagements pris depuis bien longtemps par un assez petit groupe de partenaires habituels du pays, étaient garantis. Pour compléter le montant, des rencontres préparatoires avaient été prévus, et l’ancien ministre Amadou Kane devait envoyer des équipes de ses collaborateurs pour essayer de convaincre les partenaires de la bonne qualité des dossiers sénégalais, et inviter leurs représentants à la rencontre des 21 et 22 octobre à Paris. Malheureusement, comme dit plus haut, à l’évaluation, il s’est avéré que rien de bien probant n’avait été accompli. Dans certains services du ministère de l’Economie, il se dit même que seuls 5 invitations avaient reçu confirmation, «et ce sont celles que le chef de l’Etat Macky Sall avait lancé de lui-même». Comme pour dire que Amadou Kane n’a invité personne ou pire, n’a pu convaincre aucun de ses interlocuteurs.
Avec cette décision de reporter la date, Macky Sall et ses argentiers vont se donner le temps de bien préparer leurs dossiers, pour qu’enfin, entre la fin du mois de janvier, ou le début de février 2014, on puisse convoquer une autre session du Groupe consultatif de Paris qui sera mieux préparé, et qui verra peut-être le Sénégal obtenir de ses partenaires plus qu’il n’aura demandé. Depuis Abdoulaye Diop, on peut presque dire que c’est devenu une tradition de voir le dossier du Sénégal au Club de Paris monté en épingle. La première fois, c’était avec le Premier ministre Idrissa Seck, en 2003, et la seconde, sous le magistère du chef du gouvernement Hadjibou Soumaré en 2009. A chaque fois, le pays est revenu avec beaucoup plus d’argent qu’il n’en sollicitait pour mettre en œuvre ses programmes de développement. Pour son premier rendez-vous international avec les bailleurs, l’équipe de Macky Sall se doit de ne pas avoir moins que ses prédécesseurs.
lequotidien.sn
6000 MILLIARDS!!!!!!FAUT PAS REVER ,MEME UN PAYS COMME LA COTE D IVOIRE NE PEUT LEVER 1000 MILLIARDS .UN PAYS QUI N A PAS ENCORE ASSAINI SON ENVIRONNEMENT MACRO-ECONOMIQUE ET QUI N ARRIVE PAS A REGLER LES PROBLEMES RECURRENTS NE PEUT S IL EST SERIEUX SE PRESENTER DEVANT LA FINE FLEUR DE LA FINANCE INTERNATIONALE AVEC DES DOSSIERS BIDONS.LE REPORT SERA SUREMENT BENEFIQUE ET EVITERA L ECHEC ET LE RENVOI AUX COPIES DE TOUS CES NEOPHYTES QUI N ONT JAMAIS GERER TONTINE
Il y a moins de six mois, la Côte d’Ivoire a obtenu plus de 3500 milliards de nos francs ! Je crains que ceux qui sont chargés de préparer le dossier ne puissent finaliser avant au moins huit mois, avant d’obtenir quelques centaines, par respect à notre peuple, et non par la perspicacité de nos technocrates.
C’est un stratégie politicienne. Si les fonds étaient obtenus à la rencontre du 21 octobre 2013, on verra la main d’Abdoul Mbaye et de Amadou Kane. Le report de la rencontre permet au nouveau gouvernement de s’approprier le travail déjà bouclé par l’équipe d’Abdoul M’Baye. On ne peut pas prétexter l’argument de l’incapacité de M’Baye et Kane puisque le président et tous ses ministres ont toujours soutenu que le Sénégal est très liquide et a dépassé chaque fois les fonds attendus du marché des obligations gràce à son ancienne équipe.