XALIMANEWS : Le bilan du drame s’alourdit, avec la découverte de 11 dépouilles supplémentaires par la marine tunisienne. Au total, au moins 19 personnes ont perdu la vie lors de cet accident qualifié par le Premier ministre tunisien Youssef Chahed de « catastrophe nationale ».
Le drame s’est produit le dimanche 8 octobre au large de l’archipel de Kerkennah, lorsqu’un esquif occupé par des dizaines de migrants a heurté un navire militaire tunisien. Huit corps avaient alors été repêchés et 38 personnes secourues par la marine.
Entre « 80 et 100 » migrants
Mais le nombre de victimes pourrait s’avérer encore plus élevé. D’après le témoignage d’un rescapé, environ 90 personnes se trouvaient à bord du bateau qui a sombré. De son côté, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG, estime le nombre compris entre « 80 et 100 » personnes.
Un navire militaire chargé des recherches a localisé dimanche soir ce qui restait de l’embarcation des candidats à l’émigration clandestine vers l’Italie, et « a repêché dix dépouilles », selon le communiqué du ministère de la Défense. Une onzième dépouille, « probablement celle d’une victime de l’accident, emportée par le courant », a été retrouvée à 30 km de là, d’après la même source.
Une « catastrophe nationale »
En colère après le décès de jeunes issus de leur région, une quarantaine de personnes avaient incendié le 12 octobre le siége de la délégation, à savoir la représentation de l’État, de Souk Lahad, dans le sud du pays. D’après Romdhane Ben Amor, du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, il s’agissait des proches de trois des victimes de la collision, qui exprimaient leur colère en raison de « l’attitude du gouvernement ».
Qualifié de « catastrophe nationale » par le chef du gouvernement Youssef Chahed, cet accident intervient alors que le nombre de départs clandestins vers l’Italie depuis la Tunisie a connu une augmentation « assez inhabituelle » ces dernières semaines, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Selon le FTDES, plusieurs facteurs économiques, sociaux et sécuritaires sont à l’origine de cette « vague » migratoire, dont un mal-être persistant chez les jeunes Tunisiens.