Relance du secteur de l’énergie : Karim Wade plagie la lettre, qu’en serait-il de l’esprit ?
Karim Wade a décidé de créer, par arrêté, un Comité de Restructuration et de Relance du Secteur de l’Energie. Le comité qui regroupe en son sein, entre autres, des représentants des consommateurs, de la société civile, du parlement et des syndicats de la Senelec sera chargé d’appuyer la relance et la restructuration du secteur de l’énergie en misant sur la transparence à travers une supervision des « diagnostics, études, audit » et un suivi « de la mise en œuvre du plan de restructuration et de relance».
En réalité ce comité est une pâle copie de celui proposé par Idrissa Seck dans sa contribution sur l’énergie publiée dans la presse. Idrissa Seck proposait à cet effet la création « à côté de la Commission de Régulation du secteur de l’Electricité, un Comité National de l’Energie dirigé par un expert qualifié issu du secteur privé et comprenant des représentants des consommateurs, de la société civile, des entreprises et de la Senelec. Il sera chargé de lancer les appels d’offres d’attribuer les marchés et d’effectuer les règlements nécessaires dans la transparence. »
En ouvrant la porte de ce comité à la société civile, aux consommateurs entre autres, l’idée est de miser sur la transparence dans les procédures d’attribution des marchés et d’achat des combustibles pour mieux gérer les intérêts des populations souvent lésés par l’application de procédures nébuleuses, sans aucune garantie de transparence.
Le secteur de l’énergie a besoin de s’adosser sur des mécanismes impliquant la transparence pour une meilleure orientation des priorités et une utilisation efficiente des maigres ressources disponibles. Cependant, peut-on faire confiance à Karim Wade pour remplir cette mission ? Serait-il capable d’apporter des solutions tout en respectant le binôme action-transparence ?
Il faut rappeler que dans sa politique effrénée de plagiat systématique des idées d’autrui, Karim Wade avait initié les chantiers de l’Anoci pour faire oublier les chantiers de Thiès mais le scandale a fini par prendre le dessus sur la réalité des chantiers avec des pratiques dans la gestion qui dépassaient l’entendement. Pourtant, il avait bien, à ses cotés, la société civile qui siégeait au niveau du conseil de surveillance de l’Anoci. Cela n’a pas empêché par exemple, l’adoption à postériori du budget de 2008 déjà consommé à hauteur de 28%, sans aucun contrôle, malgré les réticences des membres de la société civile.
Karim Wade nous a habitués à mettre les formes dans ses actions. Il s’est spécialisé en politique d’effets d’annonce et est prêt à faire sienne les idées d’autrui pourvu qu’elles lui garantissent des moments de gloire.
S’il est prêt à apprendre non seulement d’Idrissa Seck mais aussi des leaders politiques du pays, qui, pour la plupart d’entre eux, ont une très grande expérience et des cadres de ce pays dont beaucoup ont montré dans leur domaine des compétences indiscutables, c’est tant mieux pour le Sénégal.
Encore faudrait-il qu’il renonce à son esprit d’affairiste et épouse un esprit patriotique indispensable à l’exercice des missions de service public.
Aissatou Kane Ndour
Assistante de direction
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