Comment le Pm a échappé au sabre de Wade: le Cauris du marabout mouride consulté par le président

Gagné par le doute et par l’incertitude, Abdoulaye Wade a requis les services d’un marabout mbacké-mba­cké pour être édifié sur l’issue de la Présidentielle de 2012. Ce dernier lui dit qu’il ne peut en aucun cas la remporter sur ses adversaires en gardant à ses côtés le Premier minis­tre, Souleymane Ndéné Ndiaye. Et le Président d’avouer à son hôte que telle a toujours été son idée. Mais… Abdoulaye Wade a reçu le 14 juin dernier un dignitaire de la famille mouride, dont les initiales sont S.A.B. Le président de la Ré­pu­blique avait fait convoquer S.A.B, un guide religieux pour être édifié sur son avenir politique, notamment sur l’issue de la Prési­dentielle de 2012. En sortira-t-il vainqueur ? Pour couronner le tout, qu’est-ce qu’il faut faire ? Telles étaient, ce 14 juin, les questions qu’il a soumises à la lumière de la science du guide religieux. Après avoir longuement écouté le Président, S.A.B se saisit du pouce du Président et l’incline légèrement vers le bas. Puis il fixe des yeux pendant de bonnes secondes, le Président Wade, et se racle la gorge. Le Président retient son souffle. Sans détours, le guide religieux lui dit ce que sa science lui révèle. Le descendant de la famille de Touba débite : «Les élections à venir, vous ne pouvez pas les gagner avec Souleymane Ndédé Ndiaye.» Comme si c’est la réponse qu’il attendait, le Président bondit avant de lâcher : «J’ai toujours voulu m’en séparer, mais à chaque fois, c’est Madické (le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères) qui s’interpose.» A son hôte, il fournit les raisons pour lesquelles il voulait s’en séparer. «Je te dis : depuis qu’il est allé présider la cérémonie du Cnoss (Comité national olympique sportif sénégalais) et du Mdes (Mouvement des entreprises du Sénégal) (respectivement le 29 et le 30 avril 2010), j’avais voulu le limoger.» Pour rappel, le premier avait pour objectif de collecter des fonds pour financer les activités sportives des fédérations et des actions humanitaires, tandis que le second était une cérémonie pour décerner le «Cauris d’or».  «J’avais même signé le décret, mais c’est Madické qui m’a dit que ce n’est pas une bonne idée», a confié de nouveau le Président Wade. Ce dernier n’a pas digéré le fait que Souleymane Ndéné Ndiaye se soit accordé des moments de récréation en allant faire la fête et danser à un moment où le gouvernement devait contenir les frustrations nées du renchérissement du coût de la vie et la recrudescence des délestages.

Le chef de l’Etat ne s’était pas contenté ce 14 juin d’acquiescer le marabout. Il a aussi fait étalage de ses connaissances mystiques comme pour montrer qu’il n’est pas un novice en matière de science divinatoire. Une dimension de sa personnalité demeurée jusque-là inconnue du commun des Sénégalais. «A chaque fois qu’une chose doit m’arriver, je le sens en moi ; je le sens dans mon corps», a confié le Président à son hôte. Et d’ajouter : «Dans mes rêves et songes, des voix me disent de me séparer de lui (le Premier ministre), mais à cha­que fois, c’est Madické qui me dit que ce n’est pas une bonne idée», s’est de nouveau offusqué Me Wade. On ignorait que le ministre des Affaires étrangères avait un tel pouvoir de dissuasion sur le président de la Ré­publique. Quoi qu’il en soit, c’est Sou­leymane Ndédé Ndiaye qui voit ainsi son sursis se prolonger et demeure encore à son poste. Pour combien de temps ? On l’ignore. Le principal concerné lui-même a récemment déclaré qu’on ne se sépare pas d’un Premier ministre à quelque 7 mois des élections. Pour conjurer le sort ?

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